C'est entendu.
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jeudi 14 juillet 2011

[Alors quoi ?] Bitter Sweet (Paradise) 2011

Le-mon-dentier. Est-en-va-cances. Il-est-impo-ssi-bleuh-de-sort-i-i-ir... FAUX ! En Juillet, il y a aussi des concerts, et pas seulement en Belgique ou dans de grands festivals outre-Manche, outre-Rhin, ou outre-Pyrénées. Les Boutiques Sonores veillent au grain et leur valeureux contingent de musiciens plus ou moins underground, entre pop étrange et folk estivale, toujours DIY dans l'esprit, s'assemble le temps d'un festival !


Répartis sur 6 scènes, de la Flèche d'Or à l'International en passant par la Plage du Glazart et j'en passe forcément, cette "petite garde" de la pop moderne et de la folk intimiste s'est donné pour objectif de faire de vos soirées parisiennes des réussites, vous qui n'êtes pas (encore ? du tout ?) partis en vacances pour une raison ou une autre. Et pour pas cher ! En effet une bonne moitié des concerts seront gratuits et les autres vous coûteront entre 5 et 20 € selon la salle et le client. Car surplombant la vague des 50 artistes qui se succèderont 10 jours durant pour votre bon plaisir, deux de nos chouchous, liés par leur attachement aux Congotronics et leur amour pour la déviance pop, deux groupes à voir ABSOLUMENT sur scène seront une raison supplémentaire de remuer vos fesses du 14 au 23 Juillet. Je vous le donne en mille, il s'agit de Deerhoof et Hoquets !

Ces pointures seront accompagnées de valeurs sûres de l'underground français anglophile telles que Half Asleep, Arch Woodmann, La Maison Tellier ou encore les petits nouveaux de La Féline (directement signée sur BS Records) et d'un paquet d'artistes que vous ne connaissez probablement pas encore (et nous non plus) et que nous nous ferons une joie de découvrir.


(Un teaser, pour vous donner envie)

Le 14 Juillet, c'est aujourd'hui, et au lieu de passer votre soirée devant des pétards qui explosent dans le ciel, vous devriez peut-être vous embarquer tout de suite pour la Plage du Glazart, dans le 19ème, dès 15h, histoire de mettre les pieds dans le sable et de passer toute l'après midi là-bas, profitant des DJ-sets, des concerts, des stands et de la musique !

vendredi 20 mai 2011

[Alors quoi ?] Le Festival de Dour 2011 - Vendredi 15 juillet

Après un premier jour tout en beats et en sueur, le festival de Dour entame une deuxième journée de haut vol. De la britpop de Pulp à la techno de Joy Orbison en passant par le délicieux r'n'belge de Hoquets, vous risquerez l'hyperactivité sonique.



Pulp (britpop)

A moins d'avoir été complètement sourd durant les années quatre-vingt dix ou d'être né après la chute du mur de Berlin, vous avez déjà dansé frénétiquement sur les tubes britpop de Pulp. Le groupe anglais refait surface 10 ans après leur dernier album. Ce sera avec quelques rides mais sans, on l'espère, les doigts ankylosés, que ces "common people" feront leur retour sur la scène de Dour.


Album à écouter : "Different Class" (1995)

Le tube Common People




Hoquets (r'n'belge)

Nos chouchous belges seront, évidemment (non ?), présents sur la scène de Dour. On vous a parlé et reparlé de ce groupe imaginatif et audacieux. La plus belle description, le plus beau poème, les plus belles mélodies belges actuels, c'est à eux qu'on les doit. Avec leurs instruments "home made", on fait le pari (sans risque) qu'ils mettront dans leur poche les festivaliers.


Album à écouter : "Belgotronics" (2011)

Remuez votre Couque de Dinant




Deerhoof (indie rock / noise pop)

Difficile de ne pas tomber sous le charme des arrangements inventifs de Deerhoof. Porté par la voix zarbi de Satomi Matsuzaki, le groupe de San Francisco mêle à merveille l'audace et la pop. Après un très bon "Deerhoof Vs. Evil", leur passage à Dour était aussi attendu que nécessaire pour nos oreilles. Déguisez-vous en panda et allez suez devant ces talentueux artistes.



Album à écouter : "Friend Opportunities" (2006)

Devenez fou avec Panda Panda Panda




Claude Vonstroke (microhouse / tech house)

Patron du label Dirtybird, Claude Vonstroke propose une microhouse pêchue et fine. Depuis 2006 et son premier LP ("Beware Of The Bird"), l'homme de Détroit réinvente une tech minimale drôle et subtile. L'utilisation de la voix dans sa musique est fraiche, audacieuse et addictive. Ses mélodies ne peuvent laisser indifférents même les plus apathiques d'entre vous.


Album à écouter : "Beware of the Bird" (2006)

L'emblématique Vocal Chords




Joy Orbison (future Garage / dubstep / techno)

Joy O fait partie de cette nouvelle vague anglaise qui s'amuse a déjouer les codes du dubstep. Intelligent et efficace, il surfe cependant sur différents styles, ce qui le rend presque intaggable. Depuis 2009, il ne cesse d'intriguer. Ses prestations scéniques laissent le public en sueur et en admiration. Il reste pourtant tout à découvrir de cet artiste surprenant.


EP à écouter : "The Shew Would Have Cushioned The Blow" (2010)

Écoutez Hyph Mngo




Bibio (electronic set) (électrofolk / IDM)

Les nappes aériennes de Bibio sont relax et feutrées, dans l'esprit de celles des confrères/inspirations Bords Of Canada. Bibio offre une IDM enivrante et colorée. Dans un set electro, l'anglais transformera la plaine de Dour en théâtre sonique et dessinera ses grands espaces étrangement rassurants voguant entre pop et expérimentation.



Album à écouter : "Mind Bokeh" (2011)


Écoutez The Ephemeral Bluebell




Syd Matters (singer-songwriter / pop folk)

Une folk aérienne et inspirée, c'est ce que propose Syd Matters. Le parisien s'est révélé en 2003 avec l'album "A Whisper and a Sigh" et enivrera le festival de ses nappes mélodieuses. C'est la curiosité qui poussera les festivaliers à pénétrer avec langueur l'univers sonique riche et varié de Syd Matters. Avec les chansons de "Brotherocean", le groupe nourrira les aficionados des belles balades.


Album à écouter : "A Whisper and a Sigh" (2003)

Écoutez Black & White Eyes



Il faudra aussi garder une oreille sur :

Ellen Allien (techno)
Mogwai (post rock)
Das Pop (indie pop)
Rusko (dubstep / dub-techno)
Klaxons (dance-punk / indie rock)
Vitalic (V mirror live) (électro house)
Riva Starr (house)
Len Faki (minimal / techno)

mercredi 27 avril 2011

[Vise un peu] Hoquets - Belgotronics (ou "Belgium will never die !")

"Les moules, les frites, le chocolat, la bière, ... mais la Belgique, c'est bien plus compliqué que ça !" C'est sur ces paroles ô combien sages que le trio bruxellois Hoquets ouvre "Belgotronics", un premier album talentueux, drôle, et par-dessus tout important, ce vis à vis de la Belgique. Car "Belgotronics", c'est le livre "la Belgique pour les nuls", c'est la nouvelle Muette de Portici, c'est comme le bain de foule fédérateur des Diables Rouges de 1986, c'est une nouvelle brabançonne dont nos ministres connaitraient les paroles, c'est l'équivalent d'un coup d'Etat de Yan Bucquoy, d'un entartage de Noel Godin ou encore d'un dessin de Philippe Geluck mais plus que tout, cet album atypique, c'est un stoemp (accompagné d'une bière d'abbaye) !


(Le Stoemp : simple (même si brouillé), délicieux et possède un nom imprononçable pour ceux qui ne maîtrisent pas le "belge". Un plat typique qui, comme Hoquets, raconte la Belgique)

(Stoemp)


L'élan des Hoquets est profondément terroiriste, celui d'aimer son pays tel qu'il est, même s'il s'avère être parfois complexe, absurde et ridicule, qu'importe la grise mine des millions d'autres habitants. Car l'identité belge se fane, s'effrite (sans jeu de mot)... Le Belge semble oublier de plus en plus la beauté et la grandeur de son pays, miné par l'impuissance de ses élites à créer un gouvernement, par un nationalisme flamand grandissant (mais pas unanime non plus), par une famille royale qui n'a plus de sens que pour les quinquagénaires, j'en passe.

Pourtant, ainsi que nous le chantent Hoquets, la Belgique est belle, drôle, mélodieuse, poétique et hors-du-commun. Il est des plaisirs que seuls les belges connaissent. Celui, par exemple, de se casser les dents sur une couque de Dinant, dure comme la pierre ; de visiter "cette jolie ville de Bruges" et tomber amoureux de la Venise belge ; ou encore de s'enivrer à l'Orval, cette bière d'abbaye délicieuse. Ce sont ces plaisirs, ces fiertés belges que racontent Hoquets, de la victoire contre Napoléon en 1815 (la naissance de la Belgique en somme), jusqu'à un portrait ironique de l'OTAN (dont le siège se trouve à Bruxelles), en passant par un hommage à Benny B (belge, pour rappel).


(Béni B)

L'album n'est d'ailleurs pas seulement audacieux sur le fond (prendre pour point de départ de toute trame de chanson la Belgique, vous trouvez ça vendeur ?), il l'est également sur la forme. "Belgotronics" est bien évidement un hommage aux "Congotronics" (pour rappel, le Congo était une colonie belge), dont le principe, simple, consiste à la récupération d'objets divers en instruments de musique. Ainsi les arrangements sont frais, originaux, profondément pop dans la structure, entrainants et fédérateurs et ceci grâce également aux voix des trois bruxellois, mélodieuses et drôles. L'accent anglophone de Mc Cloud, le chanteur, et les paroles parfois en anglais, ajoutent une dimension nouvelle, amusante et percutante, une ironie inattendue de la part d'un groupe dépeignant le plus célèbre des plats pays, probablement un clin d'oeil à toutes les batailles linguistiques que connait la Belgique ? Car après tout, l'unique langue que tout le monde semble capable de parler dans ce pays... c'est l'anglais.

(Ci-dessus, la carte de la Belgique vue par TF1 (26 avril 2010))

(3 Régions 3 Communautés)

"Belgotronics" est un album important pour la Belgique, et ce pour plusieurs raisons : il est la profession de foi d'un groupe qui deviendra l'un de ses plus fervents ambassadeurs. C'est aussi l'une des plus jolies odes modernes à ce pays minuscule, mêlant le grotesque à la poésie. Mais il s'agit avant tout de la plus belle réponse que l'on pouvait imaginer aux prémices de balkanisation qui hantent la Belgique. Si les discours politiques formatés ne font que renforcer les à priori, si les préjugés semblent pulluler dans les crânes de plus en plus de belges, la musique des Hoquets, elle, rassemble, rassure. Car elle est un langage adressé volontairement et intelligemment à tous les belges, qu'ils soient wallons, flamands ou bruxellois. Vous admettrez que c'est plutôt rare.


Julien Masure

mardi 1 février 2011

[Réveille Matin] Hoquets - Likembes (et un nouveau topo sur le Congo et Konono n°1 !)

L'autre jour j'insinuais qu'on (et par on je veux dire vous, nous, tout le monde) ne connait pas vraiment une myriade d'artistes congolais et aucun d'entre vous ne m'a rétorqué "Mais si oh ! Tu oublies Konono n°1 !" ce qui m'amène à penser que vous n'écoutez pas Konono n°1. Ça tombe bien ! Ce groupe congolais formé (depuis la fin des années 60 !) autour de Mingiedi Mawangu, un joueur de likembe (instrument aussi appelé lamellaphone) rassemble certains des musiciens africains parmi les-plus-influents-dont-vous-n'avez-jamais-entendu-parler sans lesquels beaucoup des artistes que vous écoutez ne sonneraient sans doute pas de la même façon. Coutumiers du crossover congo-occident, Konono avait déjà collaboré avec The Dead C (un groupe de noise music, je le rappelle !) le temps d'un split EP mais ça n'est qu'en 2010 que les artistes de par chez nous ont pu leur rendre hommage comme dû, avec une longue compilation : "Tradi-Mods Vs Rockers: Alternative Takes on Congotronics".

Toute la clique derrière les Congotronics, avec Mingiedi Mawangu tout à gauche.

Les 26 reprises y figurant couvrent une bonne partie du répertoire de Konono mais aussi d'autres artistes congolais représentants du son "Congotronics" (une appellation qui aura donné son nom à l'album le plus connu de Konono mais qui recouvre en fait le genre musical mélangeant tradition congolaise et électronique dont il est question) comme Kasai Allstars ou Sobanza Mimanisa et c'est un large panel de fanatiques des congotronics qui se sont attelés à ré-interpréter tout ça à leur façon : Animal Collective, Deerhoof, Oneida, Andrew Bird, Jollie Holland, Glenn Kotche (de Wilco), Micachu, et, entre autres, Hoquets.



Ouvertement amoureux de Konono, le trio franco-americano-belge se revendique depuis ses débuts comme un héritier direct des congotronics, et d'ailleurs c'est sur le fantastique label Crammed Discs (qui depuis 1980 fait paraitre en Belgique des disques géniaux venus d'Afrique mais aussi réédite ceux de musiciens tels que Colin Newman de Wire, ou encore le français Dominic Sonic) que sortira le premier album de Hoquets le 1er Avril (plus d'infos sur leur tout nouveau site internet). Évidemment, c'est aussi Crammed Discs qui s'est occupé de publier "Tradi-Mods Vs Rockers: Alternative Takes on Congotronics" et il était alors entendu que Hoquets serait de la partie, prêts à beugler en chœur (regardez-les faire !) un hommage au likembe avec le minimalisme bruyant et répétitif qui fait leur patte.

"Danse ! Danse ! Danse !"


Joe Gonzalez

jeudi 10 juin 2010

[Réveille Matin] Hoquets - Couque de Dinant

Ah ! La Belgique ! Quel magnifique pays ! Bon, certes, y'a son gouvernement en friche, ses trois régions à ne pas confondre avec ses trois communautés, ses autoroutes en piteux état et tout le tralala. Mais pour les pauvres français à la ramasse que nous sommes (avec des images stéréotypées plein la tête et l'idée que ces gens-là disent tout le temps "une fois") lorsqu'au détour d'une conversation sur skype avec notre ami rédacteur Julien Masure on l'entend, avec son accent chantant, répéter "acccouuusmatiiiquuuee" vers une heure du matin, il se passe quelque chose. C'est vraiment dans ces moments-là qu'on se rend compte qu'on ne saurait pas trop quoi faire sans les Belges, et je dis ça sans aucune ironie, vraiment : ils sont comme des cousins que l'on ne comprend pas totalement, mais dont on est heureux de savoir qu'ils existent. Cependant, on ne va pas se mentir, il manquait à la Belgique un groupe jeune et moderne qui chanterait sa différence, ses traditions, son je-ne-sais-quoi. Ne cherchez plus. Le voilà. Il est là pour vous. Il s'appelle Hoquets. Et laissez moi vous le dire : c'est peut être le premier groupe vraiment Belge, qui chante sur son pays plutôt que d'aller regarder ailleurs n'importe comment (je m'adresse à n'importe quel groupe belge un tant soit peu hype).


Trio formé récemment dans lequel on trouve McCloud Zikmuse, la talentueuse tête pensante de Le Ton Mité (formidable projet dont on vous reparlera un jour), et basé principalement sur l'utilisation d'instruments fabriqués par le groupe lui-même avec du bois, de la ferraille et des percussions minimalistes, ils offrent dansleur premier single 7'' une musique unique et groovy, des mélodies qui noyautent votre esprit, et surtout une plongée passionnante dans la gastronomie de leur pays, puisqu'il est question ici de la Couque De Dinant, ce fameux gâteau, outsider magnifique dans la catégorie "nutrition," préparé avec du miel et cuit très chaud, aux alentours des 300°C, de manière à ce qu'il soit très dur et puisse se conserver très longtemps, obligeant donc celui qui en mange, comme le groupe le chante très justement, à "SUCK IT! SUCK IT! SUCK IT! SUCK THAT COUQUE DE DINANT !" C'est très drôle et en même temps aussi mystérieux que le Palais de Justice de Bruxelles : vous avez besoin de Hoquets dans votre vie. Ça tombe bien, ce premier single est aussi disponible gratuitement derrière ce lien qui est souligné en vert. Alors vite, vite, vite. Allez écouter ça. Et répétez ça à tous vos amis. Comme un mot de passe secret venu d'ailleurs. Couque, couque, couque de Dinant-ant-ant.


Emilien Villeroy