C'est entendu.
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jeudi 28 avril 2011

[Comptez pas sur moi] Destroyer - Kaputt

Avant de recevoir le CD, je ne connaissais pas du tout Destroyer. L'association de ces deux mots "Destroyer" et "Kaputt" me laissait imaginer un album bien violent, genre hardcore punk ou death metal. Puis, la pochette m'a plutôt orienté vers un faux post-rock bateau (*1) à la Mogwai. Inutile de vous dire que cette anticipation follement erronée a peut-être bien biaisé mon écoute initiale et celles qui ont suivi.

D'après ce que j'en ai lu, Destroyer est un monsieur, Daniel Bejar, qui aime bien faire des albums très différents les uns des autres. C'est tout à son honneur. Pour cet album (son neuvième et c'est la première fois que j'entends parler de lui : c'est fou la quantité phénoménale d'artistes installés que l'on n'écoutera probablement jamais. Surtout quand on est un monomaniaque capable de passer la moitié de l'année à n'écouter que deux ou trois albums en boucle : comme Joe, je suis plutôt décontenancé par "The King of Limbs", mais ça ne m'a pas empêché de lui consacrer tout ce début d'année - à TKOL, pas à Joe (*2). Si ce n'était pas que de la musique, c'en serait pathétique), pour ce neuvième album disais-je, c'est visiblement la variété 80's qui a eu les faveurs de super Dany.



(Kaputt ; lu dans les commentaires Youtube sur cette chanson : "Thumbs up if you think Mcgyver would love this shit")


Pour tout vous dire, plus j'écoute "Kaputt" et plus je me dis qu'il aurait pu être un album de The xx si ces derniers n'avaient pas eu la bonne idée de la jouer sobre dans la vénération eighties. Car à l'instar de Philippe Léotard au rayon piquette de sa supérette, ou de Patrick Wolf un jour de remise à Le Temps des Cerises , "Kaputt" ne connait pas la sobriété. Je soupçonne même l'effrayante unanimité critique autour de cet album de n'être qu'une conséquence supplémentaire de la gloubiboulguisation des esprits qui n'en finit pas de devenir la norme chez le trentenaire civilisé.

(Dans "Hélène et les garçons", le vrai artiste c'était clairement José)

"Kaputt" balance tellement de vilaines références passéistes à la seconde qu'on dirait Eric Zemmour. Tout est là, la voix cheesy qui s'écoute, la batterie électronique, la réverb, le synthé kitsch, les ambiances lounge et le saxophone, oh oui le saxophone, ça pour être là il est là. Je vous parlais récemment du saxophone de Gentil Dauphin Triste : visiblement le gars n'est pas au chômage, Daniel Béjar est allé le chercher directement avec sa Delorean et lui a donné carte blanche pour engluer un album qui n'en avait même pas besoin.



(Savage Night at the Opera)

Écoutez Savage Night at the Opera, il y a même un riff qui cite ostensiblement Enola Gay de Orchestral Manoeuvres In The Dark. Non mais sérieusement, on ne fait pas ça, sauf dans une parodie. A moins que "Kaputt" ne soit effectivement une parodie. Si c'est le cas, c'est un chef d’œuvre, bravo, j'applaudis ; en appuyant sur le bouton "applause" de mon synthé Casio.


Joseph Karloff


(*1) Destroyer, bateau, vous saisissez ?
(*2) C'est pas faute d'avoir essayé.

mardi 7 décembre 2010

[Réveille-Matin] Sea Oleena - Winter Wonder Land

C'est l'hiver. On se gèle les nougats, tous les jours c'est la fin du monde pour les uns (les cons) et la perspective de joies simples pour les autres (mes chouchous), tandis que les voitures roulent au pas en arborant fièrement la coupe de cheveux de Lionel Jospin.

On s'en fout nous, on est à l'intérieur. Installons-nous donc au coin du feu. Tout près, si près qu'on se brûle presque le visage. Laissons l'odeur du bois nous pénétrer, remonter jusqu'au cerveau.

Près de la cheminée, il y a un piano. Une jeune fille s'y installe, et comme dans les films, se met à jouer, fredonnant un air de Noël qui arrête le temps. Sauf que ce Noël-là a quelque chose de néo-psychédélique. Le chant de Noël en question étant une reprise des fous furieux d'Animal Collective.


Et là où l'original est complètement hystérique et insensé, cette version est une grasse matinée de mélancolie sereine, celles où l'on reste au lit en regardant le plafond avec un petit sourire aux lèvres. Elle permet aussi de s'arrêter sur un texte incompréhensible dans la bouche d'Avey Tare, et d'en révéler la beauté pure et naïve. Je vous laisse, le chocolat chaud de ma mamie va refroidir.


Joseph Karloff

P.S. : trois articles mentionnant Sea Oleena en 3 mois, appelez-ça de l'obsession)