C'est l'hiver. On se gèle les nougats, tous les jours c'est la fin du monde pour les uns (les cons) et la perspective de joies simples pour les autres (mes chouchous), tandis que les voitures roulent au pas en arborant fièrement la coupe de cheveux de Lionel Jospin.
On s'en fout nous, on est à l'intérieur. Installons-nous donc au coin du feu. Tout près, si près qu'on se brûle presque le visage. Laissons l'odeur du bois nous pénétrer, remonter jusqu'au cerveau.
Près de la cheminée, il y a un piano. Une jeune fille s'y installe, et comme dans les films, se met à jouer, fredonnant un air de Noël qui arrête le temps. Sauf que ce Noël-là a quelque chose de néo-psychédélique. Le chant de Noël en question étant une reprise des fous furieux d'Animal Collective.
Et là où l'original est complètement hystérique et insensé, cette version est une grasse matinée de mélancolie sereine, celles où l'on reste au lit en regardant le plafond avec un petit sourire aux lèvres. Elle permet aussi de s'arrêter sur un texte incompréhensible dans la bouche d'Avey Tare, et d'en révéler la beauté pure et naïve. Je vous laisse, le chocolat chaud de ma mamie va refroidir.
Joseph Karloff
P.S. : trois articles mentionnant Sea Oleena en 3 mois, appelez-ça de l'obsession)