C'est entendu.

dimanche 4 avril 2010

[Alors Quoi ?] Dour Festival 2010

Du 15 au 18 Juillet, pas loin de la frontière française, dans ce "plat pays qui est le mien," se tiendra le célèbre Festival de Dour qui a su, malgré sa structure et son organisation titanesque, conserver une dimension humaine (en témoigne sans doute le prix toujours très démocratique des billets comparé à celui d'autre festivals). Le festival va fêter ses 22 ans et il rassemble, sur six scènes, plus de 200 groupes pendant quatre jours fous de musique alternative (on y voit du hip hop aussi bien que de l'idm, de la pop, de la house et j'en passe). Il est évident que C'est Entendu sera présent pour en rapporter tous les faits intéressants !



Jour 1

Le jeudi 15 juillet est le jour d'ouverture du festival et c'est aussi, traditionnellement, la "petite journée" de Dour, celle qui compte le moins d'artistes, celle pendant laquelle on se met en jambe, on s'acclimate, on s'hydrate au houblon, on tâte le terrain et on s'habitue à l'odeur du camping. Et pourtant, cette année Dour démarre sur les chapeaux de roues et annonce la couleur d'un festival très électro ! Il y a fort à parier que les nuits seront longues et les facettes les plus intéressantes de la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) seront présentes :



Jesse Rose fait partie de ces DJ producteurs dont le nom est intimement associé à un morceau en particulier. L'année passée, c'est sur l'album "What Do You Do If You Don't" qu'il sort son désormais célèbreNight At The Dogs, véritable tube qui a pour lui d'être aussi gracieux qu'efficace. Pour entendre une microhouse des plus sexy, c'est devant cet homme qu'il faudra se rendre.

On écoute encore Night At The Dogs et on kiffe toujours.




Il faut bien l'avouer, on ne sait finalement que peu de chose de Peter Digital Orchestra. On sait qu'il est français, qu'il a un look particulier et qu'il développe une musique surprenante. Il est le papa de deux petits Ep's, "Juicy Lady" (2007) et "Local Hero" (2009). Ce dernier est d'ailleurs teinté d'une électro inventive qui côtoie par moment une 8-bit des plus fraîches. Le festival de Dour sera l'occasion de mieux connaître cet énigmatique personnage, qui, parait-il, sait assez bien se donner en spectacle.

Écoutez le titre éponyme de son premier EP, Juicy Lady.


En 2007, Gui Boratto signe sur le prestigieux label allemand
Kompakt (gage de qualité) où il publie un premier album teinté de ses origines brésiliennes, "Chromophobia." Gui boratto a ce talent de créer des "oxymores minimales," sorte de clair-obscur entre la chaleur de son pays et la froideur de la scène électro-allemande.

Pour un peu de chaud froid, écoutez le presque minimal-popBeautiful Life.



Moderat est à l'électro berlinoise ce que La Ligue Des Justiciers est aux super-héros. Une sorte de super-guerrier si vous préférez. Moderat c'est la "fusion" entre Modeselektor et Apparat, DJ's et producteurs allemands aussi doués que réputés. Leur premier et unique album sobrement nommé "Moderat" est sorti en 2009 et c'est la raison de leur présence sur la plaine de Dour. Moderat fait partie des "gros noms" qu'il serait dommage de rater, qu'on en raffole ou pas. L'IDM de ces berlinois ne vous laissera probablement pas indifférents.

Écoutez A New Error, chanson introductrice de leur dernier album.


Je tiens à vous parler de Playboy's Bend et ce, non pas parce qu'il est belge mais simplement parce que ce musicien est un bidouilleur qui pique la curiosité. Sa musique (sorte d'électro 8-bit obsessionnelle) se concentre principalement sur le principe du loop (la boucle sonore). Mais là où Playboy's Bend mérite notre intérêt c'est dans son travail d'instrumentation. Il s'amuse a trafiquer ses vieux jouets électroniques afin de créer un univers sonore unique et pourtant si familier (la nostalgie de nos vieux bontempi). On n'en sait pas vraiment plus sur lui mais quoiqu'il en soit, vous m'y verrez, ce jeune-homme m'intrigue !

Écoutez Pokid 2000.


Et puis s'il vous reste encore un peu de forces et que vos oreilles ne sont pas trop fatiguées, vous pouvez aller voir DJ Hype, Netsky et Murdock pour écouter de la drum & bass de renom. Pensez à bien dormir la veille, ce premier jour ne sera pas de tout repos!




Jour 2

Que vous dire sinon que le Vendredi 16 juillet sera à Dour ce que le 6 juin 1944 fut à la seconde Guerre Mondiale : le D-Day de ce festival lors duquel joueront des artistes immanquables. On ne citera d'ailleurs que l'essentiel de la journée. Attendez-vous a être un peu frustrés (de ne pas avoir tout vu) ou très fatigués (d'avoir essayé) lorsque vous rentrerez dans vos tentes, à l'aube. Quoi qu'il en soit, vous serez comblés !


En Janvier dernier, Owen Pallett nous a dévoilé son troisième opus, "Heartland." Acclamé par tous les membres de la rédaction (lisez la review ici), cet album a dores et déjà marqué l'année 2010 de ses violons magnifiques. Sa venue à Dour était très attendue et c'est avec le plus grand plaisir que C'est Entendu fera la groupie devant l'ex-Final Fantasy. Owen Pallett fait assurément partie des incontournables de cette édition.

Osez résister au somptueux Lewis Takes Action.


Il y a un "concert" très particulier cette année à Dour et c'est celui de Chris Cunningham. Vous connaissez peut-être cet homme sans le savoir. Il est le réalisateur de nombreux clips cultes tels que celui de Windowlicker ou encore All Is Full Of Love. Son aptitude à entremêler l'art cinématographique avec la musique (on est loin ici du clip MTV classique) n'est plus à prouver et il y a fort à parier qu'il saura hypnotiser les festivaliers. Une expérience a ne rater sous aucun prétexte !


Daedelus est un artiste à part (mais à Dour c'est monnaie courante). On ose difficilement s'aventurer dans les méandres de ses mélodies et c'est bien dommage. Daedelus crée une musique intelligente, expérimentale et fortement imprégnée par l'art de la musique concrète. Sa discographie semble être interminable tant cet homme ne manque jamais d'imagination et de créativité. Signé sur le prestigieux label Ninja Tune, Daedelus reste imprévisible, surprenant, parfois drôle et particulièrement intriguant.

Écoutez Sundown.


Agoria fait partie des DJ's français les plus talentueux. Ce lyonnais a produit de nombreux EPs et LPs d'une minimal house/techno toujours plus imaginative et enivrante. Il revient cette année avec une étrange nouveauté : "Balance 016," une mixtape de 50 titres envoûtante et surprenante. Chaque année la minimale est dignement représentée à Dour, Agoria en est la plus belle preuve.

Écoutez son désormais classique Les violons ivres.



Hypnotic brass ensemble est ce genre de groupe que l'on s'arrête pour "écouter un instant" et qu'on ne parvient plus à quitter tant la surprise est bonne. Présent sur deux tracks du dernier Gorillaz (dont la plage introductrice avec Snoop Dogg), HbE donne au free jazz (saupoudré d'un hip hop subtil) une place plus qu'honorable à Dour cette année. Si vous n'êtes pas insensibles aux douces mélodies de cuivres laissez vous tenter par ces neuf mecs de Chicago.

Écoutez War.


Le meilleur moyen de définir Jimmy Edgar c'est encore de vous parler de son unique album sous ce nom (il multiplie les projets et les pseudonymes) et unique pour l'instant (il sort un nouvel LP dans les mois qui viennent). "Color Print" (2006) est un album d'IDM (Intelligent Dance Music) signé chez Warp Records (LE label). Composé de 89 pistes (dont 77 sont des silences de cinq secondes), "Color Print" développe une musique expérimentale et complexe qui reste dansante et relativement catchy. Ce jeune homme de Detroit mérite qu'on lui prête l'oreille le temps d'un live.



Douster, c'est cet homme un peu fou qui est capable de sortir un EP aux sonorités africaines ("Triassic"), des morceaux midgets et ensuite de remixer avec humour La Chenille de La Bande à Basile. On atteint le sommet lorsqu'il pond un remix incroyable de la musique introductrice du film "Le Roi Lion." Si vous voulez passer un instant entre les mains d'un DJ déjanté et imaginatif, vous avez sonné à la bonne porte.

Écoutez ses remixes fous de la Chenille et son King Of Africa.





Jour 3

Le matin du Samedi 17 juillet, il y a fort a parier que le réveil sera douloureux. Après une journée numéro deux de folie, on aurait pu croire à une grosse baisse de régime. Il n'en sera rien, de grosses pointures feront leur entrée sur la plaine du festival et malgré la fatigue, on sera là en nombre pour les accueillir.


Faut-il encore présenter les New-Yorkais de De La Soul ? Groupe phare de la scène hip hop, culte depuis plus de vingt ans, De La Soul fait partie des groupes à voir. Ne serait-ce que pour dire, à propos de ces monuments du hip hop, "je les ai vus." C'est accompagnés du Rhythm Roots All Stars qu'il fêteront les vingt ans de leur premier album.

Écoutez The Magic Number, issu de leur premier opus.



Il serait dommage de passer à coté des mecs de Spoon. Trois ans après le fameux "Ga Ga Ga Ga Ga," ils ont sorti il y a quelques semaines un nouveau disque, "Transference," et viendront nous le présenter sur la Plaine de la Machine à Feu. Quand l'indie rock est bien fait, d'autant plus lorsque le groupe charrie une réputation de groupe culte, ça ne se rate pas !

Écoutez The Underdog.





Digne représentant de la musique électronique française, Brodinski multiplie les projets et les productions. Il s'est fait connaître avec ses nombreux remixes (Bonde de Role, Klaxons, etc.) et a sorti (sur le label Sound Pellegrino) sous le pseudo de Gucci Vump (avec Guillaume Briere de The Shoes) le surprenant Sha! Shtil! Mais le point fort de ce rémois est justement qu'il multiplie les influences et les styles.
Écoutez Sha! Shtil! sous son pseudo de Gucci Vump et vous pouvez également écouter sa dernière mixtape "My Jerk Mixtape."




Duo finlandais à la pointe de l'électro, c'est en 2009 que Renaissance Man sort son EP "What Is Guru" (sur le label électro ultra-hype Sound Pellegrino) et frappent d'un grand beat le paysage électro. Véritables maîtres de la dutch, préparez-vous à ne pas en prendre plein les oreilles car ces gars là sont bien plus subtils que ça !

Écoutez la chanson What Is Guru.




Rainbow Arabia sera l'une des plus belles touches d'exotisme du festival. Les influences de ces deux californiens sont multiples et variées. Inspirés par des musiques traditionnelles aussi bien africaines qu'asiatiques (le tout en conservant leur touche dance et pop), leur musique est un voyage au soleil, sans nuage, sans volcan, sans accroc. Qu'il fasse beau ou qu'il pleuve, Rainbow Arabia sera le soleil de ce troisième jour du festival.



On notera tout de même la présence des Sales Majestés qui offrent un punk français des plus classiques. Si vous êtes un vieil anar' ou que vous avez de l'humour, vous irez découvrir leur dernier album "Sois pauvre et tais-toi" (2010).





Jour 4

Le dimanche 18 juillet annonce la fin du festival et un retour à une vie saine. Si ce quatrième jour est le moins sexy du festival, il n'en est pas moins celui avec la plus grande variable "inconnue" et pourrait bien être celui d'agréables découvertes.


A priori le concert le plus sexy de Dour. Les Dum Dum Girls servent un rock garage aux couleurs punk enveloppé dans une douce reverb. Ces filles ont donné naissance à un premier album tout frais (30 mars) intitulé "I Will Be" et dont on vous recommande l'écoute.

Vous pouvez écouter Jail La La depuis leur site web.





Anti-pop Consortium sera l'un des dignes représentant de la scène hip-hop à Dour cette année. Il sont signés chez Warp Records (depuis presque 10 ans) et ça s'entend. Les points forts de ces new-yorkais sont leurs arrangements qui sont d'une inventivité notable, tutoyant parfois l'électro expérimentale. Mais ce trio aime voyager dans les styles les plus divers, pour notre plus grand plaisir.
Écoutez Shine.


The Sonics, c'est la touche "culte" du festival. Le groupe qu'on aimerait ne pas rater et que l'on redoute pourtant un peu. Auteurs de trois albums dans les années 60, on se demande ce que ces vieux-jeunes ont encore dans le ventre. Ils font parties des pères fondateurs du garage rock et d'une certaine pop. De nombreux artistes clament l'influence que ce groupe a pu avoir sur leur musique, à l'image de James Murphy (LCD Soundsystem) qui répète "The Sonics" à la fin de Losing My Edge. Ce sera donc le groupe à voir, s'il y a encore quelque chose à voir.

Écoutez Psycho A Go-Go.




Voilà un homme à qui on a du répéter la célèbre formule "être complexe sans être compliqué." Dj Kentaro est un Ninja de l'électro (il signe sur Ninja Tune d'ailleurs), il impressionne par ses mouvements, semble incalculable et réalise le tout avec une facilité déconcertante. Si on peut parfois regretter ses choix un peu vulgaires et faciles concernant sa musique, on ne boudera pas son talent et certains de ses morceaux dignes d'intérêt.

Écoutez et regardez Shuriken Cut.


Et surtout, n'oubliez pas que vous avez l'occasion de gagner des goodies (t-shirt, boissons) en participant au concours lié au festival. Il vous suffit de nous envoyer une lettre d'insultes inspirée pour gagner !




Si vous trouvez le temps, que vous n'êtes pas fatigué, il y aura aussi... The Very Best, Noob (minimal house, ravy), Calvin Harris (dance), Dave Clarck (techno), Faith No More (hard rock) ...


Julien Masure

3 commentaires:

  1. (Ga ga ga ga ga date de 2007. 3 ans le séparent donc de Transference.)
    Chouette présentation sinon. Vivement les reviews !

    RépondreSupprimer
  2. La rectification est fait! Merci :)

    RépondreSupprimer
  3. Heartland est le 3eme album d'Owen Pallet. BORDEL

    RépondreSupprimer