C'est entendu.

mercredi 1 février 2012

[Réveille-Matin] The Cure - The Lovecats

Un ami me disait encore l'autre jour ne rien connaitre d'autre que la première trilogie des Cure, c'est à dire "Seventeen Seconds", "Faith" et "Pornography", trois albums parus entre 1980 et 1982, aussi profondément mélancoliques que durablement réussis. En général, tous ceux qui viennent aux Cure par voie gothique (Siouxsie and the Banshees, Bauhaus, que sais-je) ou post-punk s'arrêtent là et c'est naturel. Avant ça, Robert Smith écrivait de la pop pour gens cultivés et légèrement dépressifs et tout le monde connait les tubes des débuts, mais c'est l'après qui bloque, pour mon ami comme pour beaucoup d'autres. Dès la boucle pornographique bouclée, les Cure ne furent plus jamais les mêmes, assurément et ils entrèrent alors de-plain-pied dans les années 80, la new-wave et tout le tintouin. Certes ils avaient déjà flirté avec des esthétiques caricaturales ou un peu just' avec le single Charlotte Sometimes mais le milieu des années 80, l'éclatement du groupe (resserré autour de Robert Smith et Laurence 'Lol" Tolhurst") les obligerait à faire de la musique différemment, et différemment, c'est par exemple ça :


(Je prie le petit Jésus tous les dimanche soirs de bien vouloir m'offrir dans la semaine qui s'annonce des clips aussi sensationnels que celui-là pour remplir mes vidéodimanche si désespérément tristes ces dernières semaines)

Je ne peux évidemment m'empêcher de plaindre quiconque s'arrête au spleen de Smith et ne se laisse pas tenter par ses (quelques) réussites ultérieures sur des terrains pop entièrement décomplexés (*). Il n'y a certes pas eu que du bon mais si l'on sait apprécier les réinventions artistiques, alors la publication successive (mais en la seule année 1982) de One Hundred Years et Let's Go to Bed ne peut que laisser perplexe et admiratif tout à la fois.


Joe Gonzalez


(*) : Le secret des charts eighties est tout simple : les tubes avaient vocation à la décomplexion la plus entière, qu'il s'agisse de hair-metal, de synth-pop ou d'incongruïtés, de la même façon que celles des sixties visaient le psychédélisme.

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