par Joe Gonzalez
art par Jarvis Glasses
art par Jarvis Glasses
Il devient intéressant de confronter les générations hip hop. Cette semaine ont paru dans le même temps des clips trèèèèès différents (et tous plutôt réussis, d'ailleurs).
Nas, la vieille garde, en est toujours à se vendre, à s'imaginer, à se rêver en double de ses icônes. Avec Nasty, il s'agirait du Pacino de "Carlito's Way", gangsta repenti, qui revient au quartier, retrouve la belle vie (bitches et fringues), aide les jeunes, puis se retrouve paumé.
Pour Kendrick Lamar, c'est une toute autre paire de manches puisque si l'on reste en ville, il s'agit de quelque chose de moins violent, un hip hop indépendant plus réaliste, qui ne monte pas sur ses grands chevaux fiscaux, qui n'a rien à prouver et avec Rigamortis, il y a même quelque chose de fraternel qui se dégage de ces cuivres. On penserait presque à l'état d'esprit qui animait le boom hip hop new yorkais à la fin des années 80 (A Tribe Called Quest, Digable Planets...).
Comme d'habitude, Tyler The Creator ne fait rien comme les autres, et son approche du hip hop n'est ni celle d'un gangsta, ni celle d'un individu, elle est celle d'un meme. Un phénomène, un freak. Un freak amusant d'ailleurs puisque le clip de Bitch Suck Dick (pas franchement un temps fort de son "Goblin") est à cette image : une succession de plans débiles, un montage digne de MTV, des perruques, des bitches pas franchement sexy, et Tyler la bite à l'air qui se prend pour Pamela Anderson. On n'aurait jamais imaginé ça il y a vingt ans et pourtant Jackass, Slipknot, Youtube et Scary Movie nous ont offert ce spectacle. Merci ?
Une construction très lente pour cette adaptation filmique du Lone Runner (qui rappelle parfois le Red Right Hand de Nick Cave & the Bad Seeds) de Dirty Beaches. La fin justifie probablement la lenteur, mais pas franchement les moyens, tant cette façon de filmer rappelle davantage les vidéos amateurs accompagnant les soirées dégueulasses de lastnightparty qu'une quelconque oeuvre vidéo digne de ce nom.
The Horrors ont eu droit à un clip kaleïdochiant pour leur single I can see through you. La chance !
Jack Black en sénateur lubrique, des tweenagers indie, un aiguillon jaune, et bam on a un clip super indééééé pour le (tout de même chouette) single Senator de Stephen "je commence à vieillir mais je fais toujours bander les indie kidz" Malkmus.
Le clip de Eat your hat out n'est pas intéressant mais c'est l'occasion de vous présenter Crock, un duo formé par Sam Coomes (Quasi) et Spencer Seim, de Hella. Une telle association ne... m'étonne à vrai dire pas tant que cela. On pouvait déjà sentir chez Quasi des velléités de bruit où synthés et cymbales bouffent tout ce qui traine. Le morceau n'est pas fantastique mais il conviendra de vérifier le potentiel de ce duo sur un support plus complet.
Enfin, le bonus de la semaine, c'est Kanye West, en visite au sein du mouvement des indignés de NYC (Occupy Wall Street), qui se montre mais ne parle pas, et laisse un autre parler pour lui. Amusant. Le plus drôle reste le "he wants to give the power BACK to the people". Comme si le peuple l'avait déjà eu, le pouvoir.
il est gay Malkmus?
RépondreSupprimerNon, pourquoi ?
RépondreSupprimerQui sait, Malkmus couche peut-être avec Thurston Moore. La vraie question c'est "qu'est-ce qu'on en a à battre ?".
RépondreSupprimerLe dude à coté de Kanye, c'est Russell Simmons, co-fondateur (avec Rick Rubin) de Def Jam.
Ah je ne l'avais pas reconnu ! Il a pris un ptit coup de vieux.
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