C'est entendu.

vendredi 21 octobre 2011

[45 Tours] Silver Apples - Program

Si vous avez aimé passer la semaine à dodeliner de la tête au son de grooves d'un autre temps, vous allez aimer Silver Apples. Ce duo américain, pionnier de la musique électronique, précurseur de Suicide, Portishead, et de l'acid house, d'une certaine façon, est arrivé pile au bon moment : en 1968, année psychédélique et avant-gardiste par excellence, paraissait "Silver Apples", un premier album coup-de-poing-dans-le-plexus où s'enchainaient sans temps mort les grooves psychédéliques - et limite proto-krautrock, à vrai dire ! - portés par la batterie de Danny Taylor, comme une charpente immatérielle supportant les structures circulaires des riffs des synthétiseurs de Simeon Coxe, dont la voix funambule semblait à la fois survoler la mêlée et appuyer violemment sur les mots.


(Non, Jonny Greenwood n'a pas inventé le sampling de radios locales comme entame de morceau)

Tout l'album est de cette trempe et le suivant ("Contact") est presque aussi bon et on y trouve du banjo à gogo dans une sorte de revisite de l'americana façon hallucinée. Malgré ça, la carrière de Silver Apples n'a pas été ce qu'elle aurait pu être. Lâchés par leur label au début des 70's, les deux musiciens n'enregistreront plus avant les années 90 (le troisième album paraitra même en 1998, soit presque trente ans après sa date prévue de sortie, en 1970). Simeon Coxe se brise le cou en 1998 à la suite d'un accident de la route et Danny Taylor meurt en 2005... oui mais le groupe existe encore ! Après des années de rééducation, Simeon a relancé Silver Apples et il sera ce soir en tête d'affiche au festival BBMix à Boulogne-Billancourt. Il est encore temps de prendre votre place (c'est donné !) et d'apprécier le psychédélisme de Silver Apples, tanqué dans un bon fauteuil du Carré Bellefeuille, face à un musicien qui aurait l'âge d'être votre pépé et qui pourtant vous donnera envie de remuer vos fesses et de jouer avec des synthétiseurs analogiques et des séquenceurs comme avec autant de jouets magiques.


Joe Gonzalez

1 commentaire: