Pour une célébration des tout-droit qui s'envolent
Célébrons ensemble la nouvelle sortie du label Born Bad (Cheveu, Frustration, etc), célébrons-la parce qu'elle réunit tous les ingrédients qui en font un super disque des premières chaleurs.D'abord, il y a la pochette vraiment cracra qui fait le job : la première impression est la bonne, on sait ce que l'on s'apprête à écouter avant de poser le disque sur la platine et ça tombe bien parce qu'on n'avait absolument pas envie d'être surpris. Le serpent que l'on voit double, les fleurs en tous sens et les gamins kiffant la vibz sont mis pour le psychédélisme auditif et le montage craspec, la monochromie et la laideur implicite sont la caution du garage rock terre-à-terre, celui qu'on aime, aussi.
(I am the road)
Dégainons ensuite notre colt-à-bravos pour flinguer gaiement Guillaume Marietta, le cerveau de l'affaire, qui s'échine depuis plus de cinq ans à faire vivre The Feeling of Love (un patronyme lourdingue mais naturellement choisi), d'un label à l'autre, et qui en s'entourant de Seb Normal (batterie) et Seb Joly (aux claviers, ex de A.H. Kraken, comme Marietta) et en signant chez Born Bad, est parvenu, enfin, à atteindre, si ce n'est "le grand public", tout du moi nous autres passionnés. Enfin, moi en tout cas puisque j'ai dégoté l'album... chez Born Bad la semaine dernière, et donc vous puisque le moment est venu de vous envoyer les meilleures chansons du lot, qui devraient vous convaincre si vous avez tant soit peu d'affinité avec ce genre de son de vous vautrer les uns sur les autres au niveau du comptoir de vos disquaires.
(Numboy)
Les bonnes chansons, c'est une chose, la diversité c'est quand même un minimum et à côté des exemples pré-cités, vous avez du bruit plus simple, du bruit tout-droit, quasiment du stoner rock selon la définition du dico des rock critics, avec un truc comme Numboy, qui déroule sans presque jamais s'arrêter. Et puis des passages noisy très réussis (le début de 666 blank girls), du psychédélisme fastoche (Cellophane face), et toujours ce juste milieu entre la tension, la rage et la sueur d'un côté et le talent de Marietta pour le songwriting (les refrains, les mélodies et le choix des pédales d'effet ne souffrent d'aucun faux pas, AUCUN). La cerise sur le gateau, inattendue d'ailleurs, c'est cette mise en musique d'un texte de Gainsbourg (Là-bas c'est naturel) que le trio se réapproprie façon New Delhi avec la même naïveté qu'Anton Newcombe lorsqu'il enregistrait "Give it Back".
(Là-bas c'est naturel, le cool façon Bollyrock)
Je vais être clair avec vous. Ça n'est peut-être pas aussi novateur que Cheveu, mais c'est encore plus savoureux, mieux écrit et facile à assimiler. Il n'y a d'ailleurs pas à comparer, il vous faut les deux LPs et c'est en outre la principale raison pour laquelle je ne vous ai pas proposé d'écouter We're out of tune (que vous DEVEZ écouter au plus vite, je le rappelle) : achetez-vous le disque ! On a la chance d'avoir ce genre de talent près de chez nous (ils viennent de Metz) et que leur (troisième) album soit relayé par l'un des plus chouettes labels indés français en CD ou LP (à 13 euros !) et vous vous en priveriez ? Achetez ce disque d'ici la fin de la semaine ou bien allez vous faire foutre, plus personne ne peut rien pour vous.

Joe Gonzalez









C'est donc ça, la scène de Metz? :D
RépondreSupprimerIl faut croire !
RépondreSupprimerça a l'air cool!
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