Les Black Angels ne sortent pas du commun (*1), il faut bien l'admettre, mais leur nouvel album, sans la moindre surprise, ravira tous les rétrokidz (*2) parmi vous. Ne connaissant ni d'Eve ni d'Adam leurs deux premiers disques (je ne vais pas vous mentir, à quoi bon ?), mais sachant de source sûre puisqu'il s'agit de deux ou trois vagues copains que ces deux LPs étaient bien moins intéressants, plus sales, et plus brouillons, je suppose que "Phosphene Dream" est une entrée en matière de choix et ça n'est pas en chasseurs de têtes que vous devriez l'aborder, parce que vous n'en tirerez aucun trophée et aucun trésor ne se trouvera enfoui sous la pochette psychédélaide de cet album, et aucun "X" n'en marquera l'emplacement. Il s'agit ni plus ni moins que de garage rock psychédélique joué par un groupe dont l'influence la plus contemporaine doit être un groupe lui-même franchement rétro.
(River of Blood)
La formule bien connue (*3) ne se voit pas dotée d'une seule innovation mais elle fonctionne toujours aussi bien (lorsque les morceaux sont bons, ce qui est moins le cas sur la deuxième partie de l'album mais peu importe après tout) et quoi qu'en diront les mauvaises langues (*4), c'est une collection de chansons rétro psychédéliques qui valent le temps que vous passerez en leur compagnie.
(River of Blood)
La formule bien connue (*3) ne se voit pas dotée d'une seule innovation mais elle fonctionne toujours aussi bien (lorsque les morceaux sont bons, ce qui est moins le cas sur la deuxième partie de l'album mais peu importe après tout) et quoi qu'en diront les mauvaises langues (*4), c'est une collection de chansons rétro psychédéliques qui valent le temps que vous passerez en leur compagnie.
Joe Gonzalez
(*2) : les rétrokidz sont tous ces types (vous en connaissez forcément !) qui vivent dans une bulle increvable où le Temps n'aurait de sens qu'entre, disons, 1963 (le premier Beatles) et 1972 ("Transformer" et "Ziggy"). Ces gens-là (en recrudescence dans tous les lycées de France et de Navarre depuis environ 2001 et la sortie du premier Strokes - et le retour aux affaires de Rock&Folk) sont tout ce qu'il y a de plus sympathique, ont une connaissance inépuisable des genres "garage", "psyché" et "pop" du moment que vous ne les faites pas sortir de leur bulle car tout ce qui est postérieur à leur Age D'Or est nul et non avenu pour la bonne raison que ça n'a jamais existé. Je les adore ces mecs (et ces filles) là, parole ! Mais alors quelles cruches. Essayez d'avoir une conversation tenue avec l'un d'entre eux à propos de musique et, du moment que vous n'abonderez pas dans leur sens, ou que vous essaierez de leur causer de The Knife ou de Neon Indian, ils s'entêteront dans leur stupide conception a-mathématique de l'Histoire ("le temps s'arrête en 1972, je suis né en 1986, je fais de la musique en 2010, je suis une aberration et je risque l'équilibre du continuum Espace-Temps à chacune des notes jouées sur ma Rickenbacker - la même que Lennon ! - alors ne me parle pas de musique électronique vieux, je suis trop cool pour ça") et vous perdrez un pote. Sans ça, je les aime bien les rétrokidz.
(Bad Vibrations : notez l'accélération finale et le look du chanteur, "emprunté" à Joel Gion du Brian Jonestown Massacre)
(*4) : Il y a quelques semaines, Anton Newcombe animait une session de blogradio et alors qu'il passait une chanson issue de "Phosphene Dream", il commentait à peu près comme suit : "Oh les Black Angels sont OK, même si pour un type de chanson qu'ils produisent, nous (sous-entendu : le Brian Jonestown Massacre) en avons une dizaine." Un argument certes valable mais qui pèserait bien plus lourd si Newcombe se remettait à écrire de bonnes chansons.
(*1) : Jusqu'à leur sobriquet, probablement le 73ème à se parer de noir après (entre autres) les Black Lips, les Black Keys, le Black Rebel Motorcycle Club, les Black Kids, les Black Eyed Peas, The Black Heart procession, Black Moth Super Rainbow, Black Mountain, Black Sabbath et les Chaussettes Noires.
(*2) : les rétrokidz sont tous ces types (vous en connaissez forcément !) qui vivent dans une bulle increvable où le Temps n'aurait de sens qu'entre, disons, 1963 (le premier Beatles) et 1972 ("Transformer" et "Ziggy"). Ces gens-là (en recrudescence dans tous les lycées de France et de Navarre depuis environ 2001 et la sortie du premier Strokes - et le retour aux affaires de Rock&Folk) sont tout ce qu'il y a de plus sympathique, ont une connaissance inépuisable des genres "garage", "psyché" et "pop" du moment que vous ne les faites pas sortir de leur bulle car tout ce qui est postérieur à leur Age D'Or est nul et non avenu pour la bonne raison que ça n'a jamais existé. Je les adore ces mecs (et ces filles) là, parole ! Mais alors quelles cruches. Essayez d'avoir une conversation tenue avec l'un d'entre eux à propos de musique et, du moment que vous n'abonderez pas dans leur sens, ou que vous essaierez de leur causer de The Knife ou de Neon Indian, ils s'entêteront dans leur stupide conception a-mathématique de l'Histoire ("le temps s'arrête en 1972, je suis né en 1986, je fais de la musique en 2010, je suis une aberration et je risque l'équilibre du continuum Espace-Temps à chacune des notes jouées sur ma Rickenbacker - la même que Lennon ! - alors ne me parle pas de musique électronique vieux, je suis trop cool pour ça") et vous perdrez un pote. Sans ça, je les aime bien les rétrokidz.
(Bad Vibrations : notez l'accélération finale et le look du chanteur, "emprunté" à Joel Gion du Brian Jonestown Massacre)
(*3) : Vous savez bien, les orgues et la disto du garage rock de 1966, une pincée de Doors, une once de Stones, la réverb' du surf de 1964, et le psychédélisme de la pop sixties, avec le son de 1995 (Dandy Warhols...) pour sûr ! La spécificité des Angels étant leur origine texane, audible à dix pâtés de maison lorsque le chanteur s'exclame "Don't be worried / is all she said" en prononçant "said " comme un cowboy enfourche une selle.
(*4) : Il y a quelques semaines, Anton Newcombe animait une session de blogradio et alors qu'il passait une chanson issue de "Phosphene Dream", il commentait à peu près comme suit : "Oh les Black Angels sont OK, même si pour un type de chanson qu'ils produisent, nous (sous-entendu : le Brian Jonestown Massacre) en avons une dizaine." Un argument certes valable mais qui pèserait bien plus lourd si Newcombe se remettait à écrire de bonnes chansons.
Je suis d'accord avec ce que tu dis sur le disque, mais pas du tout avec ton intro, même si je ne peux pas t'en vouloir pour ça. Les deux premiers albums - et notamment le tout premier - sont bien supérieurs à celui-là, qui n'est en gros qu'une redite en un peu plus pop. Pas mauvais hein, mais quand on connait le groupe on a connu mieux.
RépondreSupprimerDonc ce n'est pas vraiment la meilleure entrée en matière, et le son forgé par le groupe est bien mieux mis en valeur sur leurs albums précédents. (Une chanson comme Telephone a beau être sympa, elle est pompée sur les Yardbirds, et j'ai toujours du mal à comprendre comment ils en sont arrivés à faire ce genre de musique, pas mauvaise encore une fois, mais moins intéressante.)
Je te crois sur parole ! Ne les ayant jamais écouté de ma vie, je m'approprie l'opinion de la dernière personne à m'en avoir parlé. Tu as adoré, je te crois sur parole et je les considère comme mieux.
RépondreSupprimerJe confirme. Le concept de transe était beaucoup plus développé sur leurs deux premiers albums, les Black Angels ressemblaient alors vraiment à une sorte de Doors kraut et garage. Mais j'avouerais que ce troisième album est de trop et que la formule était de toute manière assez limitée, même si très séduisante lors des premières écoutes.
RépondreSupprimerDis moi Joe, quand est-ce que tu nous parles de The Age of Adz sur C'est Entendu?
Ne pas parler de la pièce montée ADZ! :-DD
RépondreSupprimerCeci dit, Black Angels vaut sur disque surtout parce qu'ils font des concerts. Ca, il ne faut pas rater!
C'est pour promotionner mes photos...
;-)
François > The Age of Adz ne devrait plus tarder à être chroniqué ici. Mais c'est une sorte de montagne qu'il faut gravir et je n'en ai pas encore vu le sommet. il y a pas mal de choses à dire à propos de ce disque et ce sera fait, promis !
RépondreSupprimermmarsu > Chouettes photos. je suis un peu déçu de les avoir ratés à Paris, mais personne ne voulait m'accompagner et un concert tout seul c'est forcément moins bien.
Il faudrait que je trouve quelqu'un avec qui "détester" cet album.
RépondreSupprimerSinon l'intérêt de "chroniquer" un album sans écouter les précédents, pour une groupe comme The Black Angels...
Enfin, je ne comprendrais jamais ceux qui considèrent comme positif le fait qu'il soit plus accessible, alors même que cette âme particulière faisait toute leur force.
Je confirme les propos des gens qui ont confirmés. Les deux premiers albums sont géniaux, entétant, apocalyptique, torride (Aaah "you on the run").
RépondreSupprimerEt ils ont un peu perdu ça dans le dernier pour amener leur son vers des terres anglaise bien balisées. Il suffit d'écouter "téléphone" et son format pop song gentille pour s'en rendre compte. Et ça fonctionne... passablement. C'est aussi le 1er album qu'ils ne produisent pas eux même. Faut il y voir un quelconque lien ?
Ah et je valide aussi la définition du rétrokidz. "Après dark side of the moon il n'y avait plus rien à inventer en matière de rock" ai-je déja entendu. Eeerg... Il y à des gens qu'il faudrait rebooter comme disent les informatique boys.
Du coup vous m'avez donné très envie d'écouter les deux premiers, les amis.
RépondreSupprimer"je n'ai pas écouté les autres albums mais je considère celui là comme la meilleure des entrée en matière". Cette phrase n'est pas beaucoup moins absurde que dire que le monde s'est arrété à la scission du Velvet Underground.
RépondreSupprimerCertes mais je n'ai pas écrit cette phrase...
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