C'est à croire que tout le monde se fiche d'eux. Bon, bien entendu, ça n'est pas rien, leur album a obtenu d'être chroniqué de part et d'autre de l'Atlantique par un certain nombre de blogueurs et quelques médias (oh pas tant que ça, et puis il faut voir avec quel succès !) mais à chaque fois que je mentionne Autolux face à quelqu'un, j'ai l'impression de parler yiddish. En dehors de quelques illuminés (dont Trent Reznor, qui ne tarit pas d'éloges à leur sujet, ou encore Thom Yorke), il me semble parfois qu'en dehors de mon confrère Thomas Goo et de moi-même, personne ne s'inquiète du sort de ce groupe.
Déjà, à la sortie de leur premier album ("Future Perfect" en 2004), Goo et moi étions anxieux d'entendre ce que pouvait réserver ce groupe dont le premier single, Turnstile Blues, laissait Interpol et tout autre vague concurrent potentiel gésir sur le trottoir après un knock out bien mérité... Je crois même que lorsque j'ai découvert qu'une fille (Carla Azar - qui a par la suite participé à la seconde collaboration entre PJ Harvey et John Parish) était responsable du raffut délicieux provenant de derrière les futs, l'envie de mieux connaitre Autolux devint encore plus pressante. Et pourtant... J'ai un peu honte de l'avouer mais je ne me souviens pas du résultat. Je n'ai aucun souvenir whatsoever de ce premier album car je ne l'ai pas réécouté depuis 2004, et même alors, je n'avais pas dû lui donner sa chance, découragé que je devais être par le manque, que dis-je, l'ABSENCE générale d'intérêt. Je plaide coupable d'avoir laissé tomber Autolux. Cependant, la vengeance est un plat qui se mange froid et le trio a retrouvé ma trace après six années de traque inlassable. La revanche est prise puisque "Transit Transit" ne quitte plus mes oreilles depuis la première fois que je l'ai passé.
(Supertoys)
Il n'est pas si aisé de qualifier la musique d'Autolux car elle ne correspond pas vraiment à un genre musical bien défini. Tantôt avatar post-grunge de Sonic Youth (Census, Supertoys), tantôt plus insidieuse telle une pop music née des cendres du shoegaze (Kissproof), il n'y a jamais un mot un seul qui permettrait de la faire entrer dans une case. En réalité, c'est un état d'esprit qu'il convient de retenir à l'écoute de "Transit Transit." Il faut l'écouter d'un bout à l'autre, recommencer, se dire "pourquoi est-ce que j'aime tant ce disque ?" puis "il va me falloir de nombreuses écoutes pour répondre à cette question" et après l'avoir fait tourner suffisamment, enfin, comprendre que vous l'avez écouté tant de fois parce qu'il vous apaise, vous décontracte, avec ce qu'il faut de violence, de mélodies, de riffs à fredonner, d'idées.
(Audience n°2)
Cet album est cool et vous avez envie de remercier Autolux pour ça car les disques, non les groupes C.O.O.L.S. tels qu'ont pu l'être, disons, Pavement ou les Dandy Warhols en leur temps, eh bien ça ne court pas les rues ces derniers mois et ne me parlez pas de LCD Soundsystem, ça n'est pas la même chose. James Murphy veut être cool, il y aspire. Et il y parvient, nous sommes d'accord mais Eugene Goreshter (basse, chant - photo de droite), Carla Azar (batterie, chant) et Greg Edwards (guitare, chant) ne se forcent à aucun moment, ne cherchent pas à l'être, ils le sont, point. D'une manière effacée qui plus est, un peu à l'image de Papercuts, qui en 2009 avait réussi - non, "réussir" implique une tentative et ces mecs-là ne "tentent" rien, ils le font, c'est tout - avait proposé une collections de chansons des plus décomplexées.
Avec "You can have what you want" c'était dans un domaine certes plus psychédélique que celui d'Autolux, mais avec une aisance toute aussi palpable que Papercuts s'appropriait le cool en tant que concept musical dépassant le pragmatisme du solfège et toute idée de carriérisme. Pour eux comme pour Autolux, il n'est question de rien : ces groupes et leurs musiques n'entrent dans la case d'aucun genre parce qu'ils n'en ont rien à fiche. Ils ont leur petit succès auprès d'aficionados tels que votre serviteur prêts à les comprendre - ou qui n'ont rien de mieux à faire - et s'ils ne passent pas à la téloche, chez Jay Leno ou David Letterman, peu importe, là n'est pas le but.
(Audience n°2)
Cet album est cool et vous avez envie de remercier Autolux pour ça car les disques, non les groupes C.O.O.L.S. tels qu'ont pu l'être, disons, Pavement ou les Dandy Warhols en leur temps, eh bien ça ne court pas les rues ces derniers mois et ne me parlez pas de LCD Soundsystem, ça n'est pas la même chose. James Murphy veut être cool, il y aspire. Et il y parvient, nous sommes d'accord mais Eugene Goreshter (basse, chant - photo de droite), Carla Azar (batterie, chant) et Greg Edwards (guitare, chant) ne se forcent à aucun moment, ne cherchent pas à l'être, ils le sont, point. D'une manière effacée qui plus est, un peu à l'image de Papercuts, qui en 2009 avait réussi - non, "réussir" implique une tentative et ces mecs-là ne "tentent" rien, ils le font, c'est tout - avait proposé une collections de chansons des plus décomplexées.
Avec "You can have what you want" c'était dans un domaine certes plus psychédélique que celui d'Autolux, mais avec une aisance toute aussi palpable que Papercuts s'appropriait le cool en tant que concept musical dépassant le pragmatisme du solfège et toute idée de carriérisme. Pour eux comme pour Autolux, il n'est question de rien : ces groupes et leurs musiques n'entrent dans la case d'aucun genre parce qu'ils n'en ont rien à fiche. Ils ont leur petit succès auprès d'aficionados tels que votre serviteur prêts à les comprendre - ou qui n'ont rien de mieux à faire - et s'ils ne passent pas à la téloche, chez Jay Leno ou David Letterman, peu importe, là n'est pas le but.
A son rythme Autolux ne promet rien, ne se fixe aucun objectif, et crée sa musique, semblable à aucune autre, un ready-made de décontraction rock sans attitude ni astuce et "Transit Transit" se retrouve comme le cheveu tombé de la chevelure de Kim Deal sur la soupe d'un ennui estival tirant enfin sa révérence.
Joe Gonzalez
Oh, le son des deux chansons me donne très envie! La batterie (et la batteuse) est délicieuse, et avec ces guitares mollement saturées, ça fait comme un matelas doux et un peu crado dans lequel on se roule, en se frottant à quelques vagues de feedback. J'écouterai!
RépondreSupprimer(pire descrption.)
Oh ta description est plutôt dans le vrai. Je te conseille d'écouter "Future Perfect" qui est un brin plus nerveux et sur lequel la chanson Here comes everybody est une merveille !
RépondreSupprimerLa voix du chanteur, c'est un peu dommage, elle a rien de spéciale et on s'en lasse assez vite.
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