Chers lecteurs, nous vous avons entendus. Certains parmi vous ont laissé entendre en début de semaine que notre évaluation du "potentiel honteux" des œuvres dont nous traitions était exagéré. Avec Jacques Chirac, hier, Thelonius a probablement mis les points sur vos i, mais je m'apprête à vous briser les côtes avec un double Réveille Matin qui ravira les amateurs de séries télévisuelles et foutra le cafard aux autres.
Commençons avec Russell Watson, inconnu au bataillon, mort au champ d'honneur pour ce qu'on en sait, qui a été choisi par des producteurs véreux/visionnaires pour composer le générique de la dernière série en date basée sur l'univers Star Trek : Enterprise. Il faut savoir que d'habitude (en sus de la série originale avec Spock, Kirk et compagnie, trois autres "spin off" avaient été créés avant l'avènement d'Enterprise) le générique d'une série estampillée Star Trek, ça donne une variation sur ce thème-là. Pour une raison que Monsieur Spock lui-même ignore, les tarés qui s'occupaient de gérer Enterprise ont pourtant confié leur générique à Russell Watson, un piètre songwriter doublé d'un rocker américain post-emo, soit la plus triste espèce de musicien imaginable à l'époque (2001, la série ayant pris fin en 2005). Lorsque, trekkie invétéré (déjà c'est un peu la honte), j'ai entendu pour la première fois cet outrage surprenant, j'ai maudit Watson et tout l'hémisphère Nord de l'Amérique de toutes mes forces.
Et pourtant, après une saison, je m'y suis fait. Mieux j'en suis venu à aimer le moment où l'introduction de l'épisode fond au noir et où les premières notes de guitare retentissent, au point de finir par chanter chaque vers issu de l'esprit malade et peu inspiré de Russell Watson. Je ne vais pas aller jusqu'à prétendre que j'avais trop vite jugé la chanson - elle est bel et bien mauvaise - mais j'aime ce générique (la chanson existe en version "longue," je vous l'épargne, une minute et vingt trois secondes étant bien suffisante) et j'en suis venu à considérer les producteurs d'Enterprise avec beaucoup de respect pour leur analyse si juste dans cette affaire.
Passons maintenant à Gavin DeGraw. Vous ne le connaissez certainement pas, mais il a eu sa petite carrière de rockeur bien nullard aux States, et son plus gros succès fut le générique de la série One Tree Hill (connue en France sous le titre "Les Frères Scott"). Guilty as charged d'avoir vu toutes les saisons de One Tree Hill... Bref, si vous aussi vous avez déjà posé les yeux sur cette (pas très bonne) série adolescento-basketballo-middleclasso-musico-nunuche, vous avez peut-être déjà entendu I don't wanna be, le gros gros succès de Gavin, qui illustrait à merveille l'univers de ces ricains trop jeunes pour avoir connu le punk mais fans de punk quand même et donc de Gavin DeGraw (what da ?!).
Finalement, ce qui fait que j'ai aimé cette chanson et que je l'aime encore, ça n'est pas l'incroyable bêtise déployée par Gavin dans les paroles ("All I have to do is think of me and have peace of mind (...) I don't want to be anything other than me") mais plutôt l'incroyable descente aux enfers qu'est la première phrase du refrain ("I don't wanna be anything other than what I've been trying to be lately") qui est à la fois une sorte de défi de diction (dans un genre différent de celui de Boby Lapointe) et une sorte d'improbable symétrie inversée de la montée rendue culte par Bruno Pelletier.
Pourquoi vous me regardez comme ça ?
Joe
Je t'avoue t'as pas vu la tête que j'ai fait quand j'ai découvert que tu étais un trekkie ! On va pouvoir s'échanger nos pyjamas si tu veux ...
RépondreSupprimerJe me suis renseigné sur Watson. C'est en réalité un angliche qui s'est fait connaitre en chantant un hymne national en ouverture d'un match de rugby...
RépondreSupprimerTu fais vraiment flipper Josh. T'as conscience de mater des séries de merde et d'aimer les chansons pourraves qui leur servent de générique (les images du générique de la série Star Trek on dirait l'ouverture d'un gros docu sur Arte), donc ça se pardonne. Mais t'es chaud :)
RépondreSupprimerGuilty as charged de faire flipper !
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