A ses débuts, le Réveille-Matin avait sur C'est Entendu vocation à vous accompagner de façon pragmatique au moment du réveil ou du petit-déjeuner, avec une chanson synonyme d'énergie, histoire de vous filer la pêche, ou à l'inverse avec une ode à la douceur, voire un symbole de neurasthénie, afin d'accompagner les plus zen d'entre vous. Au fil du temps, cette tradition s'est vue pervertie par des impératifs éditoriaux (on a commencé à résumer des disques actuels en une chanson et une seule lorsqu'ils ne méritaient pas mieux) et par l'idée des billets d'humeur à thème (politique, théorique, sociologique ou coup-de-gueule). Ce matin, revenons si vous le voulez bien à nos bonnes vieilles habitudes, et dans la mesure où pour des tas de raisons je n'ai aucune envie de me lever ce matin, et dans la mesure où ça sera la même chose dans les prochains jours, ce sera avec des chansons ou des morceaux profondément, désespérément lents, doux, statiques, voire mélancoliques que vous vous réveillerez cette semaine. Courage. On contrebalancera ça la semaine prochaine avec du Queen, du King Khan et du Marquis de Sade, toute la famille royale pour vous redonner le moral, mais en attendant....
En 1983, tandis que Yann-Arthus Bertrand, Terrence Malick et Nico Hulot étaient encore en sommeil, le réalisateur Godfrey Reggio (sous les auspices de Daddy Coppola) veillait au grain. "Koyaanisqatsi" était une sorte d'humanentaire, une exploration de l'équilibre invraisemblable de la race humaine sur Terre. Enfin, c'est ce que j'en ai lu, peu ou prou. Je n'ai pas vu le film (première partie d'une trilogie close en 2002) mais la bande-son, signée Philip Glass est vraiment sensass' ! Le thème principal consiste en une chorale psalmodiant le mot étrange servant de titre au film et qui signifie quelque chose comme "La vie devenue trop folle pour perdurer".
Joe Gonzalez
P.S. : Il existe trois versions de cette bande originale et je vous encourage à écouter la plus longue, parue en 2009 sur le label de Glass.
'Tain ! J'ai failli écouter ça hier.
RépondreSupprimerJe sens qu'on est connectés CE et moi.
Tu la sens notre connexion ?
Plutôt improbable comme connexion tant c'est pas un disque qu'on écoute tous les jours ! (Enfin, personnellement, je l'écoute de façon régulière puisqu'il m'accompagne inlassablement comme "ouverture de playlist lorsque j'ai VRAIMENT besoin de pioncer dans le train")
RépondreSupprimerCa ressemble vachement à la bande originale de "Eyes wide shut", je kiffe !
RépondreSupprimerça m'attriste un peu de voir cette oeuvre reléguée au rang d'album réveille-matin, représentée par un sample de 3 minutes, dans un article écrit par une personne n'ayant pas vu le film..
RépondreSupprimerFais l'effort, Joe !
De voir le film ? Je le regarderai, certes, mais je ne pense pas que l'avoir vu ait beaucoup changé la tonalité ou le contenu de cet article.
RépondreSupprimerPar contre, je compte bien parler plus longuement et plus passionnément de Glass, et d'autres compositeurs du 20ème (et du 21ème), probablement dans une série d'articles qui sera lancée en 2012, mais cet article n'avait pas pour but de développer autour de Glass, c'était plutôt l'occasion d'en faire écouter aux lecteurs sans prendre le risque de les rebuter.