On connait bien les dauphins, vous et moi ! On en a tous vu énormément à la télévision, au zoo, à l'aqualand, dans l'eau, dans des pubs, dans les faits divers. Mais les regarde-t-on vraiment ? J'ai l'impression de savoir exactement à quoi ressemble un dauphin et pourtant je me demande si j'ai déjà regardé attentivement le visage de l'un de ces gros poiscailles. A quel point leur bouche est étrange, toute allongée lorsqu'elle s'ouvre, et figée en un perpétuel sourire lorsqu'elle est fermée (la raison sans doute pour laquelle on aime tant ces bestiaux), le trou de trépané qu'ils ont sur le front, leur bec (un poisson avec un bec !) et puis cette couleur, ni bleu ni gris, une couleur de carrosserie, pas d'animal et que dire de leur texture sans écaille et sans une éraflure qui leur donne d'air à un gros conduit en acier... En les regardant bien, j'ai découvert que je ne les connaissais pas vraiment, je les utilisais tout au plus comme une idée, un concept. La même chose m'est déjà arrivée pour des mots, d'ailleurs. Des mots d'usage courant que l'on prononce sans y réfléchir des tas de fois jusqu'au jour où on s'arrête sur le signe et on ne le comprend plus, on se rend compte que les lettres sont agencées dans un ordre qui semble neuf, étrange, et le mot nous échappe un instant, avant que l'on ne parvienne à le "rattraper", en lui ayant ajouté une dimension supplémentaire, une compréhension plus complète.
Visez-moi ce bestiau !
Peut-être est-ce quelque chose que je suis le seul à vivre, n'hésitez pas alors à me détromper et à m'envoyer illico en HP sur HDT (*1). Mais punaise ça m'est encore arrivé pas plus tard qu'il y a deux jours alors que je réécoutais un disque qui est pour moi un classique, ou pour être plus exact, un disque qui fait partie des meubles. Ça n'est pas que je l'utilise comme table basse, c'est plutôt que je le connais tellement bien (ou du moins c'est ce que je croyais) que je ne l'écoute plus depuis des lustres. Je parle de Pussy Galore et de leur album "Dial M for Motherfucker" de 1989. A l'origine je préférais écouter l'EP "Groovy Hate Fuck" de 86 parce que je le trouvais plus authentique, plus cradingue et moins blues mais je respectais "M" et l'appréciais en remuant le talon, le genou et les yeux à chaque break. Lorsque je l'ai réécouté l'autre jour, j'ai compris qu'il y avait bien plus dans cette musique que du bon rock'n roll démesuré. Si j'intellectualisais, je dirais qu'il y a aussi beaucoup d'humour (dans le pastiche surf qu'est Dick Johnson par exemple) et des idées (DWDA/ADWD#2). Mais la vérité c'est qu'en le réécoutant, j'ai ré-appris quel point ce disque était un hymne à la bêtise, à l'énergie relâchée en rafales et au rock'n roll. Ne me parlez même pas des disques enregistrés par Jon Spencer (le leader de Pussy Galore) avec son Blues Explosion et ne me dites plus jamais que les années 80 sont celles du synthé et que le rock n'y a pas existé. Si vous ne me croyez pas, trouvez-vous un dauphin et regardez-le en face.
Murray
(*1) : Si vous ne savez pas que ça signifie "hospitalisation à la demande d'un tiers", estimez-vous heureux d'avoir des tiers plus sympas que les miens.
Juste une question : Murray, l'auteur de cet article, sauf erreur c'est le bonhomme vert sur la bannière, or je voudrais savoir combien de temps ça lui prend pour écrire un tel papelard avec ses deux mains sans doigts.
RépondreSupprimerAutre question tant qu'à faire : Murray est-il un gadjo ou une gadji ? Parce qu'il n'a pas de teub mais pas de teuch non plus. A moins qu'il ne porte une combi verte par-dessus sa peau blanche (comme on le voit autour de ses pupilles si ce ne sont pas des blancs d'yeux mais bien sa peau !). J'aimerais savoir si c'est une gadji car il me branche pas mal.
RépondreSupprimerMurray dicte tous ses articles à sa secrétaire ; articles qu'il conclut par une violente saillie sur cette même secrétaire.
RépondreSupprimerMurray est un gadjo. Sa teub c'est ses bras. Murray écrit avec sa teub. Son écriture est teubesque !
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