C'est entendu.

mercredi 30 novembre 2011

[Réveille-Matin] Xeno & Oaklander - Autumn's edge

Depuis quelques années, s'il y a bien un revival qui a le vent en poupe, c'est celui du synthétiseur tel qu'il fut popularisé au début des années 80. Cet instrument (et surtout les sonorités et effets associés à la synth pop et à la new wave) a pendant des années été conspué, considéré (à tort) comme la cause du Grand Mal de ces années-là. Après plus de quinze ans de haine, certains ont fini par comprendre que le goût d'antan n'était pas éternellement condamné et surtout que le synthétiseur lui-même n'était pas la (dé)raison du fatras superficiel qui avait suivi l'explosion originelle de la synth-pop. Parmi ceux-là, un duo de Brooklyn, Sean McBride et Miss Liz Wendelbo, se sont vite imposés comme l'une des plus solides formations à reprendre le flambeau laissé moribond par The Human League, Orchestral Manoeuvres in the Dark et Heaven 17 (entre autres).





Actif depuis 2006 sous l'alias Martial Canterel, Mc Bride a publié un premier album avec Wendelbo en 2007 avant de se faire remarquer par les faiseurs de micro-hype en 2009 avec la sortie de "Sentinelle", un deuxième essai plus concluant, dans une veine tout-synthétique laissant aux voix le soin d'insuffler une certaine noirceur au propos. Leurs premiers pas blogosphériques auront ainsi amené Xeno & Oaklander au point où leur troisième album serait attendu par un minimum d'intéressés. "Sets and lights" vient ainsi de paraitre et on y trouve une nouvelle fois des sons rappelant OMD, suivant une sorte de pente ascendante à angle aigu qui grimperait depuis "Organisation" (1980) et survolerait Penthouses et Trottoirs sans jamais vraiment baisser les yeux. Les chansons du duo ne sont pour la plupart pas mauvaises, les sons ne choquent pas ou ne choquent plus, et on a même droit à de belles madeleines (dont celle qui vous est offerte ce matin), mais force est de constater que tout ceci ne va pas bien loin. Comme la plupart des revivals qui pullulent en tous sens, celui de la synth-pop originelle ne poursuit aucun idéal et n'avance pas à proprement parler, tout au plus repeint-il la façade du bâtiment qu'il a décidé de squatter, se moquant bien d'y ajouter sa part d'architecture, ou de moralité.


Joe Gonzalez

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