C'est entendu.

mardi 9 août 2011

[Réveille-Matin] Wooden Shjips - Lazy bones

Des albums dans ce genre, il y en a beaucoup. C'est déjà le troisième de Wooden Shjips mais seulement le premier qui aura attiré mon attention. La faute à un sobriquet pas possible. Ce "j" de trop, qu'il soit hollandais ou bien la Marque du Malin, m'aura privé (et peut-être à certains d'entre vous aussi) de rock psychédélique lourd et gras supplémentaire sur ma tartine habituelle, celle où j'étale depuis des années les Warlocks, BJM, Spacemen 3, Disappears et bien d'autres. C'est finalement grâce au projet parallèle de Ripley Johnson (le Moon Duo) que j'ai trouvé le courage de passer outre le J et c'est en terrain archi-connu que je me suis retrouvé, à l'aise, à poil




De tels albums ne servent à rien ou disons à pas grand chose. Ce sont des kleenex dans lesquels les musiciens fainéants avares de guitares, de murs de son et de frénétiques boucles mélodiques déposent leur semence afin de s'éclaircir les idées. Ça n'a aucune utilité en terme de réflexion, de prise de conscience, de travail sur soi ou même de pur psychédélisme. Ce genre de psychédélisme heavy rock a déjà été produit, et en bien mieux que ça, par des tas d'autres artistes et si l'on souhaite se défoncer au son, ce disque-là n'est qu'un clope avec filtre comparée aux saloperies addictives d'Ash Ra Tempel, de Faust ou même du Sabbath, si on va par là. Ce disque est un mégot qui ne fera rien avancer, ne fera rien découvrir, un mégot qu'on finira par oublier, pour sûr. Pourtant, même défoncés au crack, abrutis par l'héro et comblés par un X, on ne peut pas s'empêcher, vous l'aurez remarqué, d'avoir un mégot au bec. En permanence. Comme un prolongement de la bouche, une dose ridicule mais une dose quand même, le minimum. C'est un disque inutile, déjà-vu et bridé que ce "West" qui vient de paraitre chez Thrill Jockey, mais les camés parmi nous se l'enverront quand même trois ou quatre fois avant de l'écraser dans un cendar.


Joe Gonzalez

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