C'est une surprise pour les connaisseurs, et les autres s'en foutent comme de l'an 40 (d'autant plus qu'ils n'en ont même pas entendu parler) mais Kranky, LE label américain du slowcore (on y trouve en vrac et ce depuis le début des années 90 des pointures de la lenteur telles que Low, Stars of the Lid, Labradford ou plus récemment Tim Hecker), vient de publier un album de rock psychédélique lo-fi. Le groupe s'appelle Disappears, est basé à Chicago et c'est un quatuor. Leur troisième album, "Guider", n'est pas un disque indispensable. Alors que foutent-ils chez Kranky et, par extension, sur C'est Entendu ? Facile. Depuis un an, leur batteur n'est autre que Steve Shelley. De Sonic Youth, mais ouais !
Cinq chansons assez courtes suivies d'une quinzaine de minutes d'explorations psychédéliques sympathiquement bruyantes, Disappears ne prennent aucun risque, c'est le moins qu'on puisse dire. Et pourtant. En amateur de bruit bête et méchant, je ne peux m'empêcher de remuer la tête stupidement et de battre du pied au rythme du beat de Guider, parce que s'il n'y a rien de neuf à l'horizon, tous les gimmicks attendus sont là et fonctionnent comme au bon vieux temps. Un peu de kraut rock Faustien, un brin de brume paramédicale fournie par le Brian Jonestown Massacre, un son rappelant le garage rock sixties et il n'en faut pas plus pour me faire passer un bon moment. Évidemment les chances pour que ce disque deviennent un classique sont nulles et il est certain que nous l'aurons tous oublié dans quelques semaines, mais en attendant, je vous propose que nous nous décrassions les oreilles avec ce qui traine avant de sortir de nos lits respectifs.
Joe Gonzalez
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