Les contours de la scène powerpop aux Etats Unis à la fin des années 70 étaient plutôt bien définis et le mouvement était somme toute organisé, avec des groupes servant de locomotive aux autres. A la même époque, les choses n'étaient pas si simples en Angleterre. En dehors de quelques groupes stylistiquement incontestables (comme les excellents Records) beaucoup de formations avaient alors un son à la lisière de multiples genres musicaux comme la new wave ou le revival mod... Difficile alors de faire le tri et de déterminer avec certitude ce qui est powerpop et ce qui ne l'est pas . Doit-on considérer The Jam, les Buzzcocks, Squeeze, XTC, Elvis Costello ou Joe Jackson comme de la powerpop ? M'est avis que non (*1) mais j'en conviens, c'est une question d'appréciation... Ces groupes n'ont en tout cas pas subi l'influence de Big Star ou des Raspberries comme certains de leurs camarades des anciennes colonies (The Pop, The Scruffs) et il n'y pas non plus ces guitares claires et jangly dont les Byrds avaient fait une marque de fabrique. Il faut donc pour retracer l'histoire du genre de ce côté de l'Atlantique essayer de ne pas perdre de vue ce qui fait l'essence de la powerpop : l'énergie du rock associée aux mélodies pop.
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Powerpoptimisme #3: "Pure pop pour les gens d'aujourd'hui", de 1975-1980 au Royaume Uni
(The Records - Starry Eyes)
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(The Yachts - Yachting Type)
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(The Searchers - Hearts in her eyes)
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(Any Trouble - Growing up)
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(The Jags - Back of my hand)
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(Eddie & The Hot Rods - Teenage Depression)
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(Bram Tchaikovsky - Girl of my dreams)
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(Nick Lowe - Cruel to be kind)
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(Rich Kids - Ghosts of Princes in Towers)
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(The Vapors - Turning Japanese)
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Vous avez là un bel aperçu des principales formations anglaises de l'époque. Citons aussi la powerpop/new-wave des Sinceros et son leader moustachu, les Tourists groupe des futurs Eurythmics, le single Drummer man de Tonight et enfin les déflagration pop-punk/powerpop de super groupes comme les Donkeys ou les Boys, et puis aussi pourquoi pas les Moondogs, The Out, les Freshies, et autres Protex. L'âge d'Or a engendré d'innombrables groupes plus ou moins indispensables et avec le début d'une nouvelle décennie, les guitares mélodieuses allaient avoir de nouveaux concurrents.
Alex Twist
(*1) : Voilà comment je les classerais spontanément : The Jam = revival mod / The Buzzcocks : pop-punk / Elvis Costello, Joe Jackson, XTC, Squeeze : new wave.
(*2) : Will Birch: "It was plain we had been listening to "Revolver", plus lots of stuff by the Raspberries, Big Star and Badfinger."
(*3) : Dont des classiques du groupe comme Teenarama ou Up all night.
(*4) : Dave Edmunds a produit le classique "Shake Some Action" des Flamin' Groovies, cf numéro 2.
(*5) : Une réecriture maline du classique Do anything you wanna do d' Eddie and the Hot Rods.
(*6) : Plus d'infos sur l'histoire du groupe sur le site des Records.
(*7) : Les Searchers étaient des contemporains des Beatles, cf numéro 1.
(*8) : En écoute sur hypemachine.
(*9) : Stiff est un label essentiel de la culture indie anglaise de la fin des 70's, ayant sorti le premier 45T anglais de punk (New rose des Damned). Le label a été fondé par Jake Riviera (manager de Dr Feelgood) et Dave Robinson (manager de Brinsley Schwarz), deux figures du pub rock. Très vite le label a élargi ses horizons et sera l'une des forces vives de l'Angleterre pendant la déferlante punk et new wave signant des groupes ou artistes comme les Damned, Nick Lowe, Elvis Costello, Ian Dury, Wreckless Eric, Adverts, Madness ou encore les Feelies ! En 1978 Riviera part fonder Radar, amenant dans ses bagages Nick Lowe ou Costello mais ça n'entravera pas le succès de Stiff. Ce label a marqué l'histoire de la musique autant pour les disques sortis que les techniques de marketing ingénieuses qu'il a déployées, et notamment un paquet de slogans géniaux.
(*10) : N'oublions pas qu'à l'époque on crache plus ses glaires que ses sentiments.
(*11) : Il a fondé le label en 1959 à l'âge de 22 ans. Island est connu pour son rôle pivot dans la reconnaissance de la musique jamaïquaine dans le monde occidental, en distribuant des disques de ska et plus tard en faisant connaître Bob Marley. Il a aussi découvert le Spencer Davis Group, signé Roxy Music et bien d'autres formations mythiques (King Crimson, Nick Drake, Free).
(*12) : Les Records, deux ex-Kursaal s'inspirent d'une chanson co-écrite par un autre ex-Kursaal !
(*13) : Le Pub Rock a vraiment eu un rôle fondateur dans la musique anglaise de la fin des 70's : Costello, Ian Dury, Graham Parker, Nick Lowe, Joe Strummer et bien d'autres sont passés par cette école. On ne compte plus les formations pub devenues punk suite à la vague de folie engendrée par les Pistols. Usuellement décriés, ces groupes ont parfois proposé de très bonnes choses (The Stranglers, qui ont eux viré vers le post punk à tendance gothique).
(*14) : Il a aussi joué avec Nino Ferrer ! Plus d'infos ici.
(*15) : La reprise par Costello est malgré tout plus connue que l'excellente version originale de Brinsley Schwarz.
(*16) : Un groupe qui a obtenu un petit succès avec une relecture blues rock de Sabre dance.
(*17) : Les cinq premiers albums d'après wikipedia.
(*18) : Les Beatles jouaient à leur début du Merseybeat, le Mersey étant le fleuve qui traverse Liverpool. Devinez d'où viennent les Pleasers...
(*19) : Plus connu pour être le chanteur d'Ultravox, l'écossais Midge Ure a refusé l'offre de McLaren de devenir chanteur des Pistols. Il a aussi fait partie d'une sorte de boys band appelé Silk.
(*20) : Le Papa de... mais aussi un producteur et guitariste accompli ayant bossé avec Bowie pendant la période Ziggy Stardust.
(*21) : les one-hit-wonders sont des groupes qui n'ont connu les charts qu'une seule fois. Il y en a eu énormément dans les 60's et dans la vague new wave. Petite ironie de l'histoire : les Vapors étaient conscients du potentiel de cette chanson et l'avaient donc sortie en second pour ne pas passer pour des one-hit-wonders, on peut dire que c'est raté !
(*22) : #3 au Royaume Uni et #36 aux USA, Turning Japanese serait une référence à la grimace faite pendant la masturbation même si le groupe dément...
(*2) : Will Birch: "It was plain we had been listening to "Revolver", plus lots of stuff by the Raspberries, Big Star and Badfinger."
(*3) : Dont des classiques du groupe comme Teenarama ou Up all night.
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(*4) : Dave Edmunds a produit le classique "Shake Some Action" des Flamin' Groovies, cf numéro 2.
(*5) : Une réecriture maline du classique Do anything you wanna do d' Eddie and the Hot Rods.
(*6) : Plus d'infos sur l'histoire du groupe sur le site des Records.
(*7) : Les Searchers étaient des contemporains des Beatles, cf numéro 1.
(*8) : En écoute sur hypemachine.
(*9) : Stiff est un label essentiel de la culture indie anglaise de la fin des 70's, ayant sorti le premier 45T anglais de punk (New rose des Damned). Le label a été fondé par Jake Riviera (manager de Dr Feelgood) et Dave Robinson (manager de Brinsley Schwarz), deux figures du pub rock. Très vite le label a élargi ses horizons et sera l'une des forces vives de l'Angleterre pendant la déferlante punk et new wave signant des groupes ou artistes comme les Damned, Nick Lowe, Elvis Costello, Ian Dury, Wreckless Eric, Adverts, Madness ou encore les Feelies ! En 1978 Riviera part fonder Radar, amenant dans ses bagages Nick Lowe ou Costello mais ça n'entravera pas le succès de Stiff. Ce label a marqué l'histoire de la musique autant pour les disques sortis que les techniques de marketing ingénieuses qu'il a déployées, et notamment un paquet de slogans géniaux.
(*10) : N'oublions pas qu'à l'époque on crache plus ses glaires que ses sentiments.
(*11) : Il a fondé le label en 1959 à l'âge de 22 ans. Island est connu pour son rôle pivot dans la reconnaissance de la musique jamaïquaine dans le monde occidental, en distribuant des disques de ska et plus tard en faisant connaître Bob Marley. Il a aussi découvert le Spencer Davis Group, signé Roxy Music et bien d'autres formations mythiques (King Crimson, Nick Drake, Free).
(*12) : Les Records, deux ex-Kursaal s'inspirent d'une chanson co-écrite par un autre ex-Kursaal !
(*13) : Le Pub Rock a vraiment eu un rôle fondateur dans la musique anglaise de la fin des 70's : Costello, Ian Dury, Graham Parker, Nick Lowe, Joe Strummer et bien d'autres sont passés par cette école. On ne compte plus les formations pub devenues punk suite à la vague de folie engendrée par les Pistols. Usuellement décriés, ces groupes ont parfois proposé de très bonnes choses (The Stranglers, qui ont eux viré vers le post punk à tendance gothique).
(*14) : Il a aussi joué avec Nino Ferrer ! Plus d'infos ici.
(*15) : La reprise par Costello est malgré tout plus connue que l'excellente version originale de Brinsley Schwarz.
(*16) : Un groupe qui a obtenu un petit succès avec une relecture blues rock de Sabre dance.
(*17) : Les cinq premiers albums d'après wikipedia.
(*18) : Les Beatles jouaient à leur début du Merseybeat, le Mersey étant le fleuve qui traverse Liverpool. Devinez d'où viennent les Pleasers...
(*19) : Plus connu pour être le chanteur d'Ultravox, l'écossais Midge Ure a refusé l'offre de McLaren de devenir chanteur des Pistols. Il a aussi fait partie d'une sorte de boys band appelé Silk.
(*20) : Le Papa de... mais aussi un producteur et guitariste accompli ayant bossé avec Bowie pendant la période Ziggy Stardust.
(*21) : les one-hit-wonders sont des groupes qui n'ont connu les charts qu'une seule fois. Il y en a eu énormément dans les 60's et dans la vague new wave. Petite ironie de l'histoire : les Vapors étaient conscients du potentiel de cette chanson et l'avaient donc sortie en second pour ne pas passer pour des one-hit-wonders, on peut dire que c'est raté !
(*22) : #3 au Royaume Uni et #36 aux USA, Turning Japanese serait une référence à la grimace faite pendant la masturbation même si le groupe dément...
P.S. : Pour aller plus loin, voici deux setlists à mettre à profit selon vos envies. Créez vous-mêmes votre mixtape anglaise et farfouillez chez vos disquaires favoris et tentez de retrouver à des prix dérisoires ces LPs qui ont jalonné les seventies de pépites mélodiques !
Royaume Uni, 1975-1980 : la mixtape :
01 The Records – Starry eyes (1978)
02 Yachts – Suffice to say (1977)
03 Searchers – Murder in my heart (1981)
04 Any Trouble – Yesterday's love (1979)
05 Jags – Back of my hand (1979)
06 Eddie and the Hot Rods – Do anything you wanna do (1977)
07 Bram Tchaikovsky – Girl of my dreams (1979)
08 Nick Lowe – Cruel to be kind (1979)
09 Rich Kids – Rich Kids (1978)
10 The Pleasers – Don't break my heart (1978)
Royaume Uni, 1975-1980 : les albums classiques :
01 The Records – Crash (1980)
02 The Yachts – The Yachts (1980)
03 The Searchers – The Searchers (1979)
04 Any Trouble – Where are all nice girls? (1980)
05 Jags – Evening standards (1980)
06 Eddie and the Hot Rods – Life on the line (1977)
07 Bram Tchaikovsky – Strange man changed man (1979)
08 Nick Lowe – Pure pop for now people (1978)
09 Rich Kids – Ghosts of princes in towers (1978)
10 The Vapors – New Clear Days (1980)
01 The Records – Starry eyes (1978)
02 Yachts – Suffice to say (1977)
03 Searchers – Murder in my heart (1981)
04 Any Trouble – Yesterday's love (1979)
05 Jags – Back of my hand (1979)
06 Eddie and the Hot Rods – Do anything you wanna do (1977)
07 Bram Tchaikovsky – Girl of my dreams (1979)
08 Nick Lowe – Cruel to be kind (1979)
09 Rich Kids – Rich Kids (1978)
10 The Pleasers – Don't break my heart (1978)
Royaume Uni, 1975-1980 : les albums classiques :
01 The Records – Crash (1980)
02 The Yachts – The Yachts (1980)
03 The Searchers – The Searchers (1979)
04 Any Trouble – Where are all nice girls? (1980)
05 Jags – Evening standards (1980)
06 Eddie and the Hot Rods – Life on the line (1977)
07 Bram Tchaikovsky – Strange man changed man (1979)
08 Nick Lowe – Pure pop for now people (1978)
09 Rich Kids – Ghosts of princes in towers (1978)
10 The Vapors – New Clear Days (1980)
Super article.
RépondreSupprimerMarre d'entendre parler de Nick Lowe sans rien avoir de lui, j'achète ses deux premiers Lps... ça va chier.