C'est entendu.

lundi 2 mai 2011

Microcosme #8 - Mai 2011

par Joseph Karloff et Arthur Graffard
art par Jarvis Glasses


En Mai, fais ce qu'il te plait. Va parler à cette nana si belle, assise au fond du bus en train de ne pas lire 20 Minutes, que tu as remarquée depuis onze mois. Réponds au sourire de ce jeune homme si beau, que tu croises tous les matins devant la boulangerie. Fous une taloche à ce clebs si con, qui aime tant à te foutre les boules derrière son portail - ouvert - le reste de l'année. Va tuer Ben Laden au Pakistan. Ah non, trop tard. Barack a désormais plein de temps libre pour découvrir notre sélection mensuelle. Fais comme lui, il est tellement cool.

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Microscope

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Big Deal nous a fait parvenir une chanson incroyablement juste, d’autant qu’elle se présente sous un format modeste qui avait à priori toutes les chances de tourner au ridicule. Big Deal nous a envoyé un duo accompagné à la guitare et nous le savons tous, la simplicité est souvent le plus dur chemin vers la réussite. N’importe qui ou presque peut prendre un instrument et poser sa voix sur quelques accords. Parvenir à en extraire un morceau de la trempe de Talk est beaucoup plus rare. Dans un esprit proche de ce que furent les Kills (Wait, sur "Keep On Your Mean Side"), Kacey Underwood et Alice Costelloe parviennent à créer une tension au cœur de morceaux calmes et lents. L’album sortira d’ici peu chez Mute Records (Wire, Swans, DM Stith, …) et il est très probable qu’on vous en reparle alors.



A.G.




Je ne vous montrerai pas le vidéoclip de ce nouveau single de Sea Oleena, ce serait lui faire du tort. Il ne plaira qu'à ses détracteurs (ou ses amoureux les plus transis, catégorie dans laquelle je ne m'inclus pas), ravis de la voir à nouveau se mettre en scène façon pub pour Levi's, en mode so indie.

En revanche, je peux vous assurer que vous allez à nouveau bouffer du Sea Oleena dans les semaines à venir. La jeune canadienne vient de sortir un nouvel EP, "Sleeplessness", dont je vous parlerai bientôt, et qui s'ouvre sur la magnifique Southbound.


En plus d'être extrêmement soignée et touchante, cette chanson marque une évolution bienvenue dans la musique de Sea Oleena. La réverbe est certes toujours omniprésente, mais les collages sonores se font plus discrets, laissant plus de place au songwriting pour s'exprimer. Et comme il s'exprime bien, le bougre ! Autour des trois mêmes accords de piano, Charlotte Loseth développe une ligne vocale qui parvient à se renouveler constamment, à la manière de ce à quoi nous ont habitués les gugusses d'Animal Collective. Ajoutez à ça l'arrivée d'une batterie aussi saisissante qu'inattendue et vous êtes déjà dans un état second avant même l'article sur l'album complet. Patience, patience mes frères.

J.K.


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Microdisques

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Avec son nom parfaitement crétin et sa propension à vouloir placer le maximum d’idées dans chaque chanson, Cornflakes Heroes prenait le risque de décourager l’auditeur dès la première écoute. Ce n’est pas le cas. Car le groupe semble maitriser suffisamment ses aspirations à la liberté que ce soit dans le format des chansons ou dans leurs arrangements, et parvient à atteindre un équilibre entre ambition et concision. Les morceaux partent dans tous les sens avec peut-être deux lignes directrices : la prédominance des mélodies et l’aspect estival de l’ensemble. La profusion de pistes explorées pourrai devenir légèrement étouffante sur la longueur mais l'album parvient à séduire instantanément et recèle énormément de morceaux à la cool (Rappel : cool=Pavement). Écoutez pour vous en convaincre des morceaux comme Ecstatic Peace, Road Sign ou encore le morceau d’ouverture Itchy Cheeks, peut-être le plus réussi de tous. Une très bonne galette au final que ce "Hum" qui évoque à la fois un certain rock indé 90’s et Clap Your Hands Say Yeah, de par la similarité de la voix du chanteur avec celle d'Alec Ounsworth autant que par l’impression d’audace légère qui se dégage de leur musique.


(Itchy Cheeks)



A.G.



Cousine par alliance du Konki Duet, Camille Chambon aka Karaocake est l'orfèvre principale de ce "Rows and Stitches" publié l'an passé, et qui vient de s'offrir une édition vinyle. Elle partage avec le trio susnommé un goût prononcé pour les petits gimmicks musicaux, mais se démarque par son interprétation toute en gravité nonchalante. Son single It Doesn't Take A Whole Week en est l'exemple parfait : pendant qu'un synthé-flute se déchaine en mode arpeggiator façon générique de Pingu sous acide, tout le reste incite l'auditeur à un recueillement funéraire totalement darkwave. C'est à la fois le charme et la faiblesse de cet album : on y perd un peu pied après les cinq premiers morceaux, et avant que les deux derniers ne nous repêchent (mention spéciale à la chanson finale, Not Trying Hard Enough, vraiment LA chanson finale par excellence, celle qui donne envie de réécouter l'album), on s'est un peu lassé de tout ce clair-obscur. Reste un bon album, qui aurait gagné à être plus court.




J.K.

2 commentaires:

  1. La chanson de Sea Oleena est largement au-dessus de ce qu'elle faisait avant, non ? Je la trouve beaucoup plus poussée, intéressante. Cool !

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  2. J'écouterai cet EP de Sea Oleena !

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