C'est entendu.

lundi 19 septembre 2011

[Vise un peu] Thundercat - Shenanigans pt.1 / The Golden Age Of Apocalypse



Shalom ! Stephen bruner, alias Thundercat, prodige de la guitare basse et nouveau fer de lance de Brainfeeder (le label bien connu de FlyLo), s'est enfin réveillé. Bassiste d'Erykah Badu ainsi que du groupe de metal Suicidal Tendencies, il avait également participé à certains morceaux de son copain Steven Ellison, comme MmmHmm sur "Cosmogramma", mais n'avait encore rien sorti sous son propre nom de scène. C'est désormais chose faite avec "Shenanigans pt.1", une mixtape produite par les bons soins de Flying Lotus et sortie le 5 août, comme pour préparer le terrain à "The Golden Age Of Apocalypse", le premier LP du chat de foudre, qui fut porté aux yeux et aux oreilles de tous le 30 du même mois. Une double opération de com' rondement menée. À la question " Comment s'y prendre pour faire émerger un artiste intelligemment et en moins d'un mois ? , on peut désormais répondre "Demandez donc aux gars de chez Brainfeeder." Bien, procédons par ordre. Tout d'abord, voici à quoi ressemble "Shenanigans pt.1" :


(les six premières minutes offrent un bon aperçu)


Cette mixtape illustre le travail commun de FlyLo et Thundercat. On y retrouve des morceaux déjà connus comme on y découvre des inédits ; en trente minutes, force est de constater que l'auditeur est plongé dans l'univers onirique changeant, parfois funky et un peu sombre, qui naît de la collision entre les deux géants. Cette dualité est fabuleusement exploitée et on oscille entre un producteur/arrangeur/compositeur de génie et ses électronicités débordantes d'inspiration autant que d'innovations et un bassiste virtuose, s'amusant à déstructurer les mesures au gré de ses improbables sautes d'humeur musicales. Comme on pouvait s'y attendre, l'élaboration des lignes de basses est soignée, et pour nous mettre encore d'avantage l'eau à la bouche, Thundercat achève "Shenanigans pt.1" avec ce qui s’avérera être une version alternative du single For Love I Come, présent sur l'album qui devait suivre, "The Golden Age Of Apocalypse".













Le premier contact est établi, et en plus d'une mixtape de qualité, les deux confrères renvoient encore et toujours cette image démesurément cool de l'approche musicale qui règne à L.A., à savoir cette grande communauté d'artistes bossant tantôt avec les uns, tantôt avec les autres, participant ainsi à la réalisation d'un énorme patchwork-témoin du mélange des styles le plus complet. De par chez nous, on en redemande...

Vingt-cinq jours plus tard, le 30 août, "The Golden Age Of Apocalypse" creuse sa place dans les bacs, à grand renfort de pochette aux teintes jaunes-dorées. Thundercat s'y exprime plus entièrement encore, il peint une aquarelle mais mélange volontairement ses couleurs avec un peu trop d'eau, de manière à ce qu'elles débordent les unes sur les autres. Ainsi, un vrai cocktail de genres s'installe, et l'auditeur est entraîné dans un courant de funk, d'electro, ou encore de soul aux arrangements multiples, aux rythmiques mouvantes et asymétriques. Comme prévu, le travail est impeccable sur les basses, les six cordes de Thundercat se mariant parfaitement avec les synthétiseurs utilisés.


(Walkin')

En plus d'une réelle propension au groove, on dénote une simplicité de composition assez flagrante, mais qui n'est pas déplaisante. Interprétés par des musiciens plus que talentueux, les morceaux sont fluides, libres mais conservent une certaine maîtrise, surtout lorsque Thundercat y dépose sa voix claire et haut-perchée. "The Golden Age Of Apocalypse", c'est trente-sept minutes de décontraction pure et simple mais innovante. Un très bon moment, tellement bon que je ne peux pas vous laisser sans un autre extrait. Li Khaïm !


(Jamboree)



Hugo Tessier

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