C'est entendu.

lundi 1 août 2011

[Réveille Matin] Squarepusher — Coopers World

La tête remplie de jazz, armé de sa basse et de sa batterie (et pas seulement de son ordinateur), Tom Jenkinson alias Squarepusher fut le fer de lance le plus groovy — et pas le moins taré — du label Warp dans les années 90. (Soit l'un des musiciens incontournables de ce qu'on aura appelé IDM ou "intelligent dance music", nom de genre débile et prétentieux s'il en est ; et il en est.)

Tout comme ses confrères, Jenkinson aura su développer un son distinctif, chez lui une idée simple mais pertinente : un mélange parfois m'as-tu-vu mais classieux de drum and bass et de jazz (prog, fusion), des pistes aux (break)beats frénétiques donnant du piquant à des mélodies et lignes de basse particulièrement cool.


Coopers World

Pour découvrir Squarepusher, le mieux est sans doute de commencer par son deuxième album, "Hard Normal Daddy", qui présente parfaitement le son de notre ami Tom (du moins dans son premier style). Si Coopers World, qui ouvre l'album avec sa mélodie instantanément prenante et dansante aux accents rétro (qui m'ont fait me demander au début s'il ne s'agissait pas d'une reprise pimentée d'un générique de film ou de vieille série que je ne connaîtrais pas) ne vous séduit pas instantanément, je ne sais pas ce qu'il vous faut !

Si vous aimez, je ne saurais trop vous conseiller de vous procurer l'album — et si vous voulez un topo rapide et subjectif sur la discographie de Squarepusher, il suffit de demander : "Feed Me Weird Things", le premier album de Jenkinson, était un peu le brouillon de "Hard Normal Daddy" (mêmes bonnes idées quoiqu'un peu moins bien développées, quelques bijoux, quelques faux pas) ; Squarepusher décide ensuite de changer de styles et sort son meilleur disque (voire son chef-d'œuvre) : "Music Is Rotted One Note", fortement inspiré par Miles Davis et qui se trouve plus proche du jazz que de l'électronique — avant de suivre le chemin inverse sur "Go Plastic", disque que l'on pourrait taxer de masturbatoire et prétentieux (voire puéril dans les paroles de My Red Hot Car) s'il n'était aussi remarquable, avec ses enchevêtrements fascinants et complexes de sons et de rythmes que l'on peut presque toucher. Tous les morceaux ne sont pas de la même trempe (on pourra notamment se passer de Come on My Selector et d'à peu près tout "Big Loada" aujourd'hui, tant l'abus de boîte à rythmes a mal vieilli, et "Burningn'n'Tree" est à réserver aux fans), mais si vous vous sentez brave, vous pourrez encore écouter "Ultravisitor", faux album live composé uniquement d'inédites, particulièrement long et dense mais aussi très abouti. Enfin, ne passez pas à côté d'Iambic 5 Poetry (sur l'EP "Budakhan Mindphone"), d'Iambic 9 Poetry (sur "Ultravisitor" — peut-être sa meilleure piste) et de Port Rhombus, trois des plus belles réussites de l'artiste… de quoi faire danser ses méninges tout l'été !


— lamuya-zimina




Une version live en bonus.

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