C'est entendu.

jeudi 9 juin 2011

[Vise un peu] Crystal Stilts - In love with Oblivion

Il y a trois ans que l'on a rencontré les Stilts et la plupart d'entre nous regrette encore les séances chez l'orthophoniste bookées dans le seul but de mieux prononcer leur nom, parce que c'est toujours aussi relou à dire : The Stlits, The Slits, The Tilts ? Impossible à prononcer.

A l'époque, on parlait d'un mélange entre la noirceur de Joy Division, la crasse de Jesus&Mary Chain, le mur de son de Phil Spector, le revers lifté en passing de Novak Djokovich et les chœurs aigus des Bee Gees. Comme pour tout groupe à recette, et qui plus est quand les ingrédients comprennent une telle dose de para-shoegaze, la méfiance était de mise à l'égard d'une suite.


(Shake the shackles)

Pas la peine de se miner, aucun faux pas à l'horizon. Pour faire court, ce nouvel album reprend les concepts usités il y a trois ans et n'en conserve que la moelle osseuse indie rock, avec toujours une touche de noirceur bien britannique mais sans s'empêtrer dans le mur du son érigé auparavant, n'en conservant que de légères touches de buée psychédélique qui va bien, associée à ces chansons menées par la basse et la guitare. On n'est pas très loin du garage rock, mais le groupe propose suffisamment de décorum pour insuffler une âme à leurs compos, et l'on pense moins à The Jesus&Mary Chain qu'à... Jeremy Jay (sur Shake the shackles ou Flying into the sun). Sur d'autres morceaux c'est une ambiance plus noire, menée par la basse, qui participe à donner du corps au disque, avec le très beau, lent et psychédélique Alien rivers, ou l'introduction groovy qu'est Sycamore Tree.


(A gauche, Bob Dylan, jamais frileux à l'idée de se glisser dans les photos des groupes à la mode pour relancer sa carrière mollassonne, à côté de lui la batteuse Frankie Rose (qui a joué avec les Vivian Girls ET les Dum Dum Girls ET les Spice Girls), encore à droite un type qui a plus de cheveux autour de sa bouche que sur sa tête, et enfin un autre musicien, appelons-le lambda. La personnalité des Stilts, c'est vrai, on s'en balance un peu.)

Maintenant que vous êtes rassurés, je vous propose en addendum une petite analyse titrologique signée Rémi, notre infameux confrère du blog cinéma Il a osé :

Risquons-nous à une titrologie endiablée, recensant les goofs inhérents à cet album. Que dire, d'abord, de ce "Flying into the sun" accolé à une pochette représentant la lune ? Premier goof donc, l'artwork de l'album. NET ! Deuxième goof, la sonorité de cet intitulé, aussi vicieuse que celle du nom du groupe (pour rappel, ça se prononce The Soumarin Stirlitz). Un juge de touche hurlerait "FAUTE DE PIED !" si ce disque était une balle de tennis car en effet si l'on s'en tient à la pure poétique, le "ing" de "Flying" sonne de manière redondante et chaotique avec le "in" de "into", ce qui pousse le quidam courageux parti s'aventurer à la découverte de cet album terrible à prononcer un difficile "in'in" qui se transforme aussitôt en "eugneuhn" pour donner "Flyeugneuhn the sun" et qui le fait passer pour un con auprès de tout le monde. Ultime goof, le sens même de ce titre improbable. Voler dans le soleil. Vas-y fais moi rêver mais tu vas t'y brûler les ailes, cono. Trace ta route je prépare le barbeuc. OUT ! Cette idée ridicule de voler dans le soleil, Danny "The Dog" Boyle en a fait un film, Sunshine, qui est une saloperie absolue. C'est l'histoire d'une équipe d'astronautes en sueur qui ont pour mission d'aller changer les piles de l'astre de feu à bord d'un suppositoire volant avant qu'il n'explose. C'était le pire film et cet album m'y fait repenser.


(Alien rivers)


Sans pour autant casser des briques à tous les étages, les Stilts sont parvenus à faire tomber le mur du son qui recouvrait leurs compositions, lesquelles, à la lumière de la Lune, se révèlent être des brûlots garage savamment noircis au charbon de toujours aussi bonne facture, dans la lignée des très bons groupes-artisans-qui-n'inventent-rien de The Feeling of Love aux Black Angels et compagnie.


Joe Gonzalez

19 commentaires:

  1. Alors ça a déjà été l'occasion d'un fameux débat auprès de mes collègues qui n'ont rien d'autre à foutre, mais on ne dit pas "NET" au tennis mais "LET". Alors ça peut paraitre con, car, en effet, en français, à Roland Garros, nous crions "FILET !" "Premier service". Or, Filet, en anglais, c'est NET! (C'est déjà pour ça qu'on peut déguster au MacDo de Wimbledon un fameux "NET-O-POISSON". Au passage, notez que pour Poisson, Siméon Denis Poisson, le mathématicien de génie (il a sorti une équation, qu'on appelle l'équation de Poisson), les Anglophones l'appelent toujours Poisson. N'ayez pas la tentation de parler de "Fish equation" !
    Bref, pour en revenir au "LET" au lieu de "NET", il y a une explication. Et je vais la donner. Le "LET" signifie "Laissez". En gros, qu'il ne faut pas jouer la balle (et pour cause, elle a touché le filet sur le service!). Si un incident quelconque arrive au cours du jeu, par exemple, Joe G à poil faisant le tour du court Suzanne Leglen avec C.E marqué sur son cul (il aurait mieux fait de m'engager, il aurait pu écrire l'intégralité de l'adresse du blog sur mon cul de babouin), et que ça joue, l'arbitre dira "LET" de la même manière.

    Sinon j'écoute pas ou prou ou peu de musique.

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  2. OK du coup je comprends mieux! Je voyais pas où vous vouliez en venir avec votre "NET".

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  3. Anonyme > "Out" et "Faute de pied" sont aussi des termes de tennis, ainsi que "Novak Djokovic".

    Vincent > J'avais un jeu de tennis sur super nintendo qui était très fameux (le meilleur joueur s'appelait Meyer, j'avais mis du temps à le piger mais après je ne prenais plus que lui), et dans ce jeu, quand la balle frappait dans le filet et s'arrêtait net (tiens on y revient...) en cours de jeu ou au service, y'avait écrit "NET" sur l'écran. En revanche, quand la balle frôlait le haut du filet et passait quand même de l'autre côté au service (car en cours de jeu la balle est bonne), là y'avait écrit "LET", et le service n'était pas perdu. Ça voulait donc dire "Laissez filer", et non pas "filet", c'était "laissez tomber" quoi, le juge disait : "Laisse pisser, on la refait". Je trouve ça beaucoup plus logique et beaucoup plus cool que ton explication merdique :D

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  4. Tu préfères croire ton jeu de super nintendo, fais par des jap qui ne pigent rien au tennis à mes explications, moi le mec qui t'a tout appris sur les règles chaudes des sports? Putain :(

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  5. Par contre pour écrire des phrases j'ai encore besoin d'aide.

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  6. De toute façon si t'écoutes bien, une balle qui tape dans le filet ("net" en anglais) fait le bruit "net", on l'entend bien, c'est très net. Et une balle qui ne fait qu'effleurer la bande supérieure du filet mais que cette dernière laisse ("let" en anglais) passer, ça fait le bruit "let", on l'entend très lettement si on tend l'oreille. Donc ça se tient. Et ne remets pas en cause la méticulosité du japonais, tes soupçons racistes n'ont rien à faire ici.

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  7. J'aurais tendance à plutôt croire Rémi pour le coup. Par pure logique :

    NET : la balle a cogné le filet, elle ne traverse pas le cours, donc le jeu est de facto arrêté par le filet (NET).

    LET : la balle touche le filet mais pas suffisamment pour s'arrêter, elle continue sur le cours et l'autre joueur POURRAIT la jouer, mais il ne faut pas, donc l'aritre demande laisser (LET) filer. Ce qu'il n'a pas besoin de faire dans le premier cas.

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  8. En tout cas 3/10 à un album qui a un titre aussi con, c'est cher payé !

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  9. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  10. Je me suis un brin renseigné hein, y'a pas de "NET" au tennis, en réalité l'arbitre ne dit rien quand elle va direct dans le filet, si elle touche le filet et rentre, y'a "LET" et sinon elle touche le filet et retombe faute, ben y'a "LET" puis "FAULT".

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  11. T'as le net sur ton self-phone ou bien t'es simplement sur le net ?

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  12. Je pense sérieusement que Vincent est full of shit !

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  13. Vincent a raison..

    ce sont des notes sur /10?!!

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  14. Non, ce sont des notes sur 5. Depuis toujours.

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  15. Puis au fond c'est vrai ça pourquoi sur /5?

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  16. Parce qu'on a commencé comme ça et qu'on aime bien. Parce qu'on n'a pas changé depuis le début parce que changer de système de notation ça n'est pas pratique pour nous (on a des dessins pour les notes sur 5) comme pour les lecteurs (qui devraient changer leurs habitudes) et qu'on n'en voit pas l'intérêt.

    Ensuite si tu veux de la trivia, disons qu'on a commencé à noter sur 5 parce qu'on était des inconditionnels du site Rate Your Music avant de lancer CE.

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  17. il est quand même étonnant de démonter le Yuck et encenser le Crystal Stilts qui est également très référencé (la voix sépulcrale à la Joy Division etc.)

    ceci dit c'est un (très) bon disque même si je lui trouve des longueurs, c'est un album que j'apprécie pas mal en ce moment même si je dois dire que je m'attendais peut être à plus impressionnant après les deux derniers singles du groupe (love is a wave et shake the shackles)

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  18. twist > encenser, encenser, c'est vite dit ! 3/5 n'est pas la panacée :D

    Bon ensuite, comme j'ai dit en commentaires de l'article sur Yuck, je trouve que les Stilts amènent un TOUT petit peu plus d'originalité que Yuck (la voix grave, ça fait Joy Div, mais la musique pas du tout).

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