Sony, Gmail, CitiGroup, Nintendo, la CIA, le FMI, Bethesda, Sega, RSA Security… je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il y a eu une belle quantité de cyber-attaques ces derniers temps. Bien sûr, entre les catastrophes nucléaires, les révolutions, scandales, crises et autres bactéries tueuses, tout ça est passé un peu à l'arrière-plan, et je doute fort que les hackers soient votre première préoccupation aujourd'hui (à moins de travailler dans le milieu). Mais on commence à en parler. Ou plutôt, on commence à s'en inquiéter plus sérieusement.
La figure du hacker dans la culture populaire a souvent bénéficié d'un certain charisme, entre la figure-archétype du petit génie qui fait tomber des organisations énormes grâce à son seul ordinateur et quelques véritables pirates emblématiques (Kevin Mitnick, vous vous rappelez ?), on en viendrait presque à les considérer comme des Arsène Lupin de l'ère numérique (le charme du gentleman en moins). Le cyberpunk, les romans de William Gibson (notamment la trilogie Neuromancer/Count Zero/Mona Lisa Overdrive) et autres Ghost in the Shell de Masamune Shirow ont dû aider aussi ; dès qu'on se met à imaginer un futur souvent hyperdigitalisé et où le mot "réalité virtuelle" prend une toute autre dimension, le hacker devient une figure quasi-incontournable, soit celui qui prend le pouvoir, soit celui qui se bat contre.
(Attention à la migraine ou à la crise d'épilepsie.)
C'est un peu cet univers-là que le groupe de post-punk/EBM britannique Clock DVA évoque avec The Hacker, piste finale de l'album "Buried Dreams", sorti en 1989. L'esthétique a en partie vieilli aujourd'hui, et le groupe en a même peut-être toujours fait un peu trop (avec cette voix menaçante et ces arrangements grandiloquents), mais l'idée de la menace du piratage dans un monde informatisé à l'extrême est toujours pertinente et présente aujourd'hui dans l'imaginaire collectif — et surtout, la chanson est toujours aussi réussie, avec ses sons à la fois électroniques, agressifs mais aussi très cinématographiques (tout l'album "Buried Dreams" pourrait faire office de bande son pour un film qui se passerait dans un futur dystopique), culmination d'un album à ambiance unique, évocatrice d'un univers noir et artificiel ; un disque peut-être un peu surchargé par moments, mais qui mérite largement le détour.
— lamuya-zimina
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