J'ai longtemps cru qu'il y avait un consensus autour de Slint, et en particulier de cet album, "Spiderland", le second, le dernier, sorti en 1991, supposé être l'un des fondements de ce que l'on a quelques années plus tard appelé le "post rock" et qui serait selon toute vraisemblance et malgré ce que veulent bien laisser entendre certains illuminés fanatiques du second LP de Pink Floyd, né dans la région de Chicago, voire né des doigts de David Pajo (puisqu'on attribue souvent un autre des spermatozoïdes-papas du genre musical à Tortoise, l'autre groupe notoire du guitariste). Bref, j'ai longtemps cru que tout le monde était d'accord pour dire que cet album était un monument. Et ce, en dépit du post rock.
Pourtant, quand je reparle de l'interprétation intégrale de "Spiderland" en 2007 au Primavera Festival de Barcelone, ceux qui y étaient ont tendance à cracher sur mes souvenirs avec dédain "c'était chiant". Or, je ne comprends pas que l'on puisse être fanatique de cet album, du son rêche, sec des guitares, de leurs structures géométriques, de leurs explosions perçantes et du spoken word emo de Brian McMahan, et que l'on n'ait pas éprouvé la même chose en voyant les musiciens le jouer. Certes, je me souviens que le concert ouvrait la soirée, et que peut-être tout le monde n'était-il pas encore "dedans", mais pour quelqu'un comme moi qui n'avais pas entendu le disque plus de deux ou trois fois, sans l'appréhender vraiment, sans connaitre les chansons, l'expérience fut bluffante et je ne m'en suis pas remis. La saturation de la guitare explosive de Don, Aman, soit un son inhumain gratté par une personne (on entend les coups de médiator sur les cordes, on voit le geste), voilà qui a fait déclic. Mais il est encore plus explicite de vous faire écouter Good morning, Captain, la dernière chanson. Je dois être obsédé par l'être humain mais au milieu de cet amas rythmo-guitaristique, c'est le spoken word de McMahan qui me semble le plus important. On n'a pas idée, parler sur du rock et ne pas avoir l'air con, c'est super dur. John Cale l'a fait (The Gift) des années auparavant avec le même genre d'effet bâti lentement, mais c'est surtout au non-chant de Steve Albini que McMahan emprunte la sauvagerie post punk, sauf qu'à la pure haine revendicatrice d'Albini, McMahan préfère exploser en fin de course (une des marques de fabrique du post rock à venir), dans un hurlement emo au possible, et franchement beau, au risque de passer pour un tocard : "I miss you !".
Joe Gonzalez
Joe Gonzalez
C'est vrai que les seuls échos que j'avais entendu à propos de la re-formation de Slint était pas terribles...ça m'a toujours intrigué, je me suis demandé ce qu'ils avaient pu foiré. Mais si c'était comme l'album en terme d'émotion ça m'aurait bien plu.
RépondreSupprimeron ne parle jamais assez de
RépondreSupprimerPapa M. "Whatever Mortal"
Papa M., un des nombreux noms d'emprunt dudit David Pajo.
au contraire je trouve qu'on en parle bien assez... pas fan !!
RépondreSupprimerEst-ce que C'est Entendu supporte Andy MURRAY ?
RépondreSupprimer"Pas fan" : de Papa M ? ou de Slint ?
RépondreSupprimerPersonnellement, je ne suis pas non plus fanatique des disques de Pajo sous les avatars Papa M, Aerial M ou de sa participation à Zwan. Par contre, ses deux albums sous le nom "David Pajo" sont vraiment chouettes. Pas très loin des premiers pas d'Elliott Smith.
"don stepped outside"
RépondreSupprimergrrrrrrrrrrr
Gallimacée : C'est Entendu je ne sais pas, mais j'ai vu son cinquième set et j'ai aimé qu'il revienne après avoir été mené 5-2 mais s'il est aussi inégal en quarts il va paumer sévère.
RépondreSupprimer:D
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