C'est entendu.

mardi 22 mars 2011

[Réveille-Matin] Le Aids - Do

Il y a maintenant quelques mois qu'Emilien Villeroy a quitté C'est Entendu. La peine est grande et, chaque matin, lorsque mes yeux croisent son bureau immaculé, j'ai le vague à l'âme. Là où s'empilaient CDs, vinyles, vieilleries et autres photos de presse d'Animal Collective parfaites de moustaches, points noirs et pénis atrophiés, il ne reste qu'un bois pâle sur lequel est gravé "Le Aids was here". Lorsque je repense avec nostalgie à nos bitures faites d'élucubrations musicales et de pantalonnades juvéniles, j'ai besoin d'un remontant et m'emploie alors à réécouter un morceau qui a l'effet sur moi d'un coït démentiel : Do, l'un des tubes de Le Aids, le one-man-band contagieux de l'ex-rédacteur.

Long EP sorti en 2007, "Not Enough Too Much", sur lequel est présent ce Reveille Matin, est une œuvre conceptuelle pour la composition et l'enregistrement de laquelle Le Aids, dans un élan ultra lo-fi, n'utilisa qu'un seul instrument, à savoir un PSS-595, synthétiseur cheap tout droit sorti des années 90. Do est le point culminant de cet EP ô combien surprenant et efficace.




Quelques notes descendent avec nonchalance, vite portées par des chœurs saturés, et Do s'emballe avec "Go Get A Life !" comme leitmotiv. Les paroles des chansons sur l'EP sont à mourir de rire et voient s'enchainer les péripéties d'un couple improbable. Le refrain de Do évoque la pop de Blur à son meilleur et envoie inlassablement quelques influx nerveux aux triceps qui deviennent, du coup, incontrôlables. Il est, pour moi, un symbole du lo-fi et d'une musique home-made parfaitement maîtrisée. Malheureusement certains n'y entendront que des sons cheaps, mal audibles, et passeront à coté sans esquisser un sourire. Qu'importe, comme Emilien l'aurait dit lui-même, "si vous n'aimez pas, allez vous encrasser les oreilles avec MGMT, Animal Collective ou The National !"


Murray

2 commentaires:

  1. Merci Julien. Tu es un amour de Belge. Mais juste pour préciser aux lecteurs, malgré tout l'imparfait utilisé dans ce réveille matin, je ne suis pas mort.

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  2. Mon frère est fan de cette chanson.
    J'adore le refrain quant à moi.

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