C'est entendu.

samedi 13 novembre 2010

[Grasse mat'] Elliott Smith - Sweet Adeline

Avant de se retrouver avec un coutelas aiguisé enfoncé dans l'estomac en 2003, Elliott Smith dirigeait sa carrière "comme il faut". Il y avait eu le groupe Heatmiser puis un premier album folk timide, un second totalement réussi, un troisième flirtant avec le succès commercial (lorsque la chanson Miss Misery fut choisie pour figurer sur la bande originale de Good Will Hunting), puis deux autres lorgnant définitivement vers les Beatles, avec des arrangements pop somptueux. A chaque fois, les setlists, les paroles, les artworks et les collaborations (avec Quasi, notamment, le groupe de Sam Coomes, un ancien de Heatmiser) étaient de fort bon goût et ne décevaient pas. La plus grande déception engendrée par Elliott fut en définitive sa propre mort, qu'elle soit due à un suicide ou à un meutre, qui a nous a laissés orphelins d'un autre talentueux songwriter et sans-même créer une totale fascination auprès des kids comme avait pu le faire la mort de Kurt.



Pour autant, les premières années suivant sa disparition réservaient, de la part de son entourage proche (et notamment son ex-compagne Joanna Bolme, membre de Quasi et des Jicks de Stephen Malkmus), un lot supplémentaire de choix cohérents : la sortie convaincante de l'album sur lequel Smith travaillait au moment de sa mort ("From a basement on a hill", mixé, listé et habillé "comme il faut") puis la double compilation d'inédits sortie en 2007 ("New Moon"). Tout cela était au poil et la disparition regrettable des tags sur le mur faisant office de background à l'album "Figure 8" n'était qu'une mineure ombre au tableau de la légende d'Elliott... jusqu'à... aujourd'hui :


NON MAIS vous avez vu la pochette du tout premier best of consacré à Elliott Smith ? Sérieusement, vous l'avez bien regardée ? Cette photo mal coupée, ce noir et blanc si pauvre, la police du titre... c'est un appel à l'aide de la part de la personne qui l'a réalisée, non ? A moins que quelqu'un d'autre, quelqu'un de proche, ne s'en rende compte et vite, j'ai bien peur que l'on se retrouve avec un autre individu-poignard(é) sur les bras, mes amis, et je ne dis pas ça parce que je compte empaler le type. Et puis la setlist de cette compilation est franchement une plaie. La majorité des chansons provient de "Either/Or" (le troisième album, celui de la réussite) quand "Figure 8" (objectivement le meilleur disque de sa période pop) n'est représenté que par la seule Happiness (et encore une version différente de celle présente sur l'album). Pourquoi ont-il fait ça ? Qui a pris ces décisions ? Non, pour la peine, ce matin vous écouterez une chanson absente de "An introduction..." et vu que ça n'est qu' "une" introduction que Kill Rock Stars vous propose, je vous invite à décliner cette offre-là et à vous acheter "Elliott Smith" ou "XO" (dont est extrait la chanson de ce matin) et à découvrir Elliott par vos propres moyens, ça vaudra mieux.


Joe Gonzalez

3 commentaires:

  1. A la fois c'est rare les best-of avec de belles pochettes et une bonne setlist... (par pitié ne me parlez pas de Blur) :-D

    RépondreSupprimer
  2. Certes mais la pochette n'est pas le pire. C'est la setlist.

    RépondreSupprimer
  3. Kobain faisait de la merde et était "beau", c'était l'anti-Smith. Cqfd.

    RépondreSupprimer