Ce soir, nous allons faire quelque chose tous ensemble si vous le voulez bien. On va s'envoyer un disque d'Ariel Pink et de son Haunted Graffiti, et en entier de surcroit, tant il est vrai que la plupart d'entre nous ne peut pas vraiment se targuer d'avoir déjà accompli ce haut fait vu que les pléthoriques précédents enregistrements du "Pape de la lo-fi californienne," du "Parrain de la Chillwave" étaient le plus souvent franchement rudes à encaisser de par la qualité de leur enregistrement qui pour éclairer les moins informés parmi vous se situait approximativement au ras du sol et d'ailleurs je vous avais déjà causé d'Ariel et de sa manie d'enregistrer sur des cassettes jaunies et bousillées par un trop grand nombre d'utilisations et je vous avais dressé le portrait d'un combo aussi étrange que visionnaire, avec ses défauts et son sens aigu du psychédélisme rétro-kitsch, à faire frissonner d'envie ceux qui s'imaginent plaire aux rock critics indés en réduisant plus ou moins volontairement la qualité de leurs démos, alors que c'est tout de même bien pratique lorsque l'on n'a pas les roupettes pour se lancer dans un véritable travail de production/mixage, et ce genre de raccourci, ça ne prend pas, les enfants, parce que j'ai vu de mes yeux vu ce que ce genre de chose pouvait cacher, pas plus tard que le weekend dernier lorsque j'ai surpris les soit-disant lo-fi Ganglians dans le Parc de la Villette en train de payer leur tribut à Animal Collective, comme de terrifiants singes savants : une vision d'horreur qui résume bien le "phénomène lo-fi" qui sévit depuis un an et demi, et plus particulièrement aux États Unis, et que quelques disques ont sans doute aidé à conforter dans son petit cocon douillet de next small cool thing, mais qu'Ariel Pink et ses troupes n'avaient pas attendu pour se lancer et à la fin de la journée, on en arrive en Juin 2010 au premier disque "hi-fi" enregistré par Pink, ce qui aurait pu être le début de la fin pour ce type que l'on aurait pu penser incapable de se débarrasser de sa formule ou de sauver la face une fois les écorchures soniques recouvertes de gaze propre, et qui finalement ne s'en tire pas si mal en réunissant tous les tics et autres détails les plus attrayants de son répertoire, histoire de tenter de choper, enfin, une partie plus conséquente de l'audience indie mondiale, et en les agrégeant en un collage volontairement crasseux (le fade out sur Hot Body Rub), sautant d'un pont rappelant la pop 90's des Starlight Mints (Bright Lit Blue Skies) à une intro fusionnant les guitares les plus cradingues du hard rock 70's à ces synthés atroces très en vogue depuis un an (L'estat), et ce sans jamais oublier un instant de déballer toutes les mélodies les plus foncièrement poppy et mielleuses possibles, avec un naturel décontracté mais aussi complètement bipolaire (les cassures rythmiques sont monnaie courante), ce qui revient à demander à l'auditeur de porter la pâquerette dans les cheveux, le blouson de cuir impeccable sur les épaules et de ne jamais se départir d'un doggy bag prêt à recueillir le repas qu'il risque de rendre à tout moment : que ce soit une overdose de chœurs haut perchés, une indigestion de refrains trop enjoués pour être vrais ou une turista de détails antinomiques, vous finirez l'écoute de cet album sur la lunette de vos toilettes favorites, ça ne fait aucun doute pour moi, et ce même si vous l'avez aimé, parce qu'en définitive, il n'est pas mal du tout ce gigantesque collage de mauvais goût, il suffit juste d'avoir le recul nécessaire (aujourd'hui il est vraiment temps d'acquérir cette faculté d'ailleurs, donc si vous ne l'avez pas encore, bougez-vous) pour apprécier la nullité et la prendre comme elle vient : avec de bons refrains, des mash-up osés et inédits, une orgie de sons inattendus et finalement une ou deux très bonnes chansons (Menopause Man, Revolution's a Lie), peut-être plus classiques, ou en tout cas moins éprouvantes, qui font office de réponse à la question "Qu'aurait du faire le Brian Jonestown Massacre en lieu et place de ses deux derniers albums ?" et on s'en contentera fort bien.
(L'Estat)
Joe Gonzalez
J'ai écouté Beverly Kills, ça ressemble plus à MGMT qu'au rock lo-fi de l'an passé et Revolution's a lie a un coté post-punk qui me surprend. Ce n'est pas du tout le groupe que j'imaginais.
RépondreSupprimerMarrant ton texte, je l'aime beaucoup, suis d'accord avec quasiment tout ce que tu dis, sauf sur Before Today en question. J'ai longtemps envisagé Ariel Pink comme une stricte imposture, le gourou costumé d'une scène lo-fi plus que douteuse, et je m'attendais très fort à détester ce disque. Mais c'est tout le contraire, je le considère comme follement bon, et je me dis qu'il n'y a que ce disque qui peut sauver le monde du lo-fi.
RépondreSupprimerCet album, comme tu le dis, est une parfaire synthèse du rock lo-fi d'Ariel Pink, mais il constitue également une nette évolution dans sa musique. Car Before today est avant tout un merveilleux album soft-rock. Si un autre avis vous intéresse, vous pouvez aller lire la chronique que fait Moustache de Before Today
RépondreSupprimerhttp://moustach.wordpress.com/2010/06/21/albums-de-l%e2%80%99ete-part-one-before-today-de-ariel-pink%e2%80%99s%c2%a0haunted%c2%a0graffiti/
Pour info BJM ne se nomme qu'un peu plus Anton Newcombe depuis quelques années
RépondreSupprimerC'est n'importe quoi cette critique. Tu dois trop focaliser sur ton problème de noix de coco, camarade ! Déjà Lo-fi, A pink a souvent dit qu'il s'en foutait, que c'était plus mal enregistré que volontairement sale, mais bon, moi j'aime tout ses disques, le dernier également.
RépondreSupprimerproblème de noix de coco???
RépondreSupprimeren cas de problèmes de noix de coco, toujours se référer à Harry Nilsson : http://www.youtube.com/watch?v=aA9OqUuA6a0
RépondreSupprimerhttp://uploadcmo.free.fr/images/COCONUTS.jpg
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