C'est entendu.

lundi 3 mai 2010

[Réveille Matin] Parallel Pyres - Chunjie

L'été, c'est toute une préparation très particulière pour moi. Pas tant pour me trouver des vacances, ça, je m'en fous, c'est au dernier moment. Non, c'est plutôt pour me trouver une bande-son qui va s'accorder avec soin à la saison, la chaleur plus ou moins moite, le soleil dans les yeux et tout ce que ça implique. Et paradoxalement, je trouve que le son d'un bon vieil enregistrement lo-fi se marie bien avec les après-midi paresseuses du mois de Juillet. Alors en attendant les beaux jours, prenons un peu d'avance ce matin en écoutant un extrait de "Parallel Pyres," premier album du one-man-band éponyme derrière lequel se cacherait un certain Joshua Frank vivant entre la Chine et le Canada. Quelqu'un à propos duquel j'aimerais vous dire plus, mais qui cherche apparemment à rester aussi mystérieux que possible. Reste la musique, toute aussi empreinte de mystère, et ce premier essai distribué gratuitement sur l'internet via le lien suivant, oui, vous pouvez cliquez pour télécharger, je vous le conseille.



Joshua aime plein de choses, c'est dit sur son myspace. Il aime le minimalisme d'un Terry Riley sur "A Rainbow in Curved Air," ainsi que celui tout aussi répétitif de Suicide. Mais finalement, peu importe ce qu'il écoute, puisque avec son orgue omniprésent, sa voix qui intervient parfois de manière lointaine et sa pédale de delay qui crée une accumulation sans fin de couches synthétiques, il élabore de longues plages musicales lumineuses qui s'étendent encore et encore et encore et encore. C'est sûr, la recette peut sembler simpliste (Fuck Buttons ont fait deux albums assez inégaux sur ce principe), mais ce n'est pas tant par l'originalité que Parallel Pyres gagne sa bataille, non, plutôt par une manière de construire sa musique de manière simple, hypnotique et assez puissante, sans aucune faute de goût ni longueurs, dans un état de semi-improvisation tout à fait réjouissant, le tout mâtiné d'un son lo-fi certes fruste mais très attachant. Pour un premier essai, le résultat est plutôt prometteur. En guise d'avant-gout ce matin, je vous propose donc d'écouter Chunjie, petite douceur façon Silver Apples, avec sa rythmique bizarre qui construit une groove tout en à-coups pendant que les claviers se mélangent dans une brume doucement bruyante. Et entre deux paroles inintelligibles, soudain, c'est le soleil qui semble poindre.


Emilien Villeroy.

2 commentaires:

  1. Je sais pas s'il aime le minimalisme d'un Terry Riley, mais il doit aussi aimer les tacles minimalistes d'un John Terry, parce qu'il m'en a adressé un fameusement rugueux avec cette chanson, le genre de tacle glissé orchestré par un ex-taulard nouveau taulier de sa charnière centrale que des types comme Djib' Cissé encaissent avec un tibiac brisé en de multiples endroits.

    Ceci dit sur la longueur (tout est relatif, j'y ai fermé sa gueule à la moitié de la chanson), ça m'a fait penser à la bande originale de "Trust me" de Hal Hartley, également très étale, très répétitive, très obsédante, très propice à créer une atmosphère détachée de contemplation, et potentiellement très très chiante.

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  2. Est-ce que le titre de la chanson est un clin d'œil à l'autre chanson de je ne sais plus quel groupe dont le refrain est "parallel lines, to be, to be free again ; parallel lines, to be, to be free again", vous voyez de quoi je parle ou pas ?

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