C'est entendu.

mercredi 21 avril 2010

[45 Tours] Jonathan Richman - Velvet Underground

C'est tous les ans la même chose pour moi : je passe tout l'hiver à m'envoyer de l'électronica, du hip hop, et tout ce qui se fait de mieux en matière de récentes envolées pop (cette fois-ci c'était le tour de la chillwave), mais, immanquablement, lorsque les premières chaleurs reviennent, le besoin d'écouter le Velvet Underground revient, et avec lui ressortent en masse de mes étagères les disques de ses membres ("The Marble Index" de Nico, "Vintage Violence" de John Cale...), de leurs contemporains ("Ptooff!" des Deviants) et de leur filiation, représentée aujourd'hui par un Jonathan Richman dans le rôle du fils caché de Lou Reed. Sachant que ce désir brûlant naît chaque année au même moment, je lutte pourtant inconsciemment pour le réfréner, pas à cause d'un désamour vis à vis du Velvet, mais plutôt parce qu'à un certain niveau de conscience, je me sens prisonnier de cette coutume contre laquelle je ne peux me prémunir, et qui me coûte, en quelque sorte, ma liberté.


(Velvet Underground, live en Italie, 1993)

Le fait est que cette année, comme à chaque fois, mon combat fut vain et, comme à chaque fois, j'ai pu farfouiller un peu plus avant dans la périphérie du Velvet et y découvrir un album solo de Jon Richman que je ne connaissais pas (je m'étais jusque là arrêté aux disques des Modern Lovers, peuchêre), "I, Jonathan" (1992) sur lequel se bousculent des perles de songwriting (I was dancin in the lesbian bar, You can't talk to the dude...) servies épurées et jouées comme des rock'n roll basiques et entrainants pour lesquels Richman se sert essentiellement d'une guitare électrique et de sa voix. Velvet Underground (en écoute sur votre gauche) y est l'hommage pas vraiment surprenant de l'un des premiers fanatiques du groupe, qui ne manquait aucun de leurs concerts lorsqu'ils passaient à Boston, dès 1967, et avait même publié un article "New York Art & The Velvet Underground" (lisible ici, notez le schéma explicatif) avec lequel il expliquait comment le groupe allait connaître un parcours sans faute avec le temps, allant jusqu'à rejoindre les Beatles au sommet de l'échiquier pop (en 1967, il n'y avait pas grand monde, critiques ou public, pour partager cet avis - à part peut-être Lou Reed lui-même). C'est aussi l'occasion pour Jonathan de reprendre un couplet de Sister Ray en plein milieu de sa chanson, comme si de rien n'était, le meilleur moyen pour lui de vous donner envie de réécouter "White Light / White Heat" puisque le beau temps est là, que la chaleur afflue, et que rien ne vaut le boucan du Velvet Underground lorsque le mercure grimpe et que les filles portent leurs jupes haut, très haut.


Joe Gonzalez

5 commentaires:

  1. Super article :D

    Sur la première photo on dirait Pat Bruel.

    J'eus aimé que la dernière phrase se conclue par: "lorsque le mercure grimpe et que les filles portent leurs jupes haut, très haut, à ras la teuch", ou "lorsque le mercure grimpe et que les filles portent leurs jupes haut, très haut, et qu'on peut voir dépasser leurs couilles".

    Mais ça reste un très bon article.

    J'ai pas écouté la zique, mais je le fais tout à l'heure !

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  2. Richman est un très grand artiste, je t'encourage à écouter tous ses albums, peu de déceptions à la clé, surtout pour un printemps...

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  3. J'ai écouté. On dirait un peu un mélange de Lou Reed et Frank Zappa (pour la voix, à certains moments), sur une mélodie du genre Etta James (Wallflower, Dance with me Henry) en version beaucoup plus rock, sec et épuré. C'est pas mal.

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  4. Cette chanson m'a plu oui, le passage où jonathan reprend "sister ray" est formidable, c'est vraiment de l'hommage naïf touchant et cool. Je connaissais que l'excellent premier album des Modern Lovers -> je vais me trouver I, Jonathan RAPIDEMENT.

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  5. "how did they get that sound?? the velvet underground!!" 3>

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