C'est entendu.

mercredi 13 janvier 2010

[Réveille Matin] Glissandro 70 - Bolan Muppets

Salut les copains ! Dès la deuxième phrase je dois vous faire un mea culpa : Joe et Émilien, je peux pas les suivre là. J'ai commencé à écouter des albums de 2010 hein, promis, cette fois j'arriverai pas après la bataille avec des mois de retard, mais comptez pas sur moi pour me la donner cette semaine en parlant d'albums qui sortiront à l'automne prochain, c'est pas mon business. Bon, j'ai tout de même une éthique alors je vous ai ménagé une petite transition en évoquant un sujet encore d'actualité, mais honteusement mis au placard par le blog (et si vous espérez vraiment que le top de la rédaction — car il arrive très bientôt — changera la donne, vous espérez mal), à savoir le parcours exemplaire du label montréalais Constellation cette année. Certes pas de Silver Mt. Zion, qui reste en gros la seule formation du label étoilé à réussir encore à faire un peu parler d'elle (si vous suivez un peu, c'est pour le mois prochain), mais six albums qui nous rappellent qu'il faudrait penser à revoir l'étiquette réductrice "post-rock" qui leur colle à la peau depuis la reconnaissance du vaisseau-mère Godspeed You! Black Emperor. Parmi eux on pouvait trouver des hymnes indie-rock foutraques (Clues et son album éponyme), des bricolages folk en forme de vignettes à la puissance sourde ("Ringing For the Battle Again" du trio Elfin Saddle), les murmures et les hurlements d'une écorchée vive (l'immense "Prince of Truth" d'Evangelista, j'insiste) et de superbes errances psychédéliques arabisantes ("Against the Day" de Land of Kush) en plus de disques moins essentiels mais louables (les opus du regretté Vic Chesnutt et de Do Make Say Think). Depuis quelques années Constellation élargit donc son champ d'action (par exemple en distribuant les Tindersticks en Amérique ou en signant des artistes qui ne sont pas issus des rangs de GY!BE) et accélère son calendrier sans tourner le dos à ses principes et sans baisse de qualité. Pas mal non ? Si.

Et donc ce matin, je vous cause Glissandro 70. "Mais pa-pa, c'est quoi Glissandro 70 ? Oui papa c'est quoi ?", me demanderez-vous. Groupe totalement mineur du label, la discographie de Glissandro 70 se résume à un seul et unique album du même nom sorti il y a bientôt quatre ans, même si la moitié de ce duo, Sandro Perri, avait déjà officié chez les montréalais sous le nom de Polmo Polpo. Et pourtant, cet album et ses cinq grooves minimalistes timides ne ressemblent à rien d'autre qu'à eux-mêmes et font preuve à la fois d'une grande maîtrise et d'une économie de moyens stupéfiante. A y réfléchir, ces petites mises en boucles sont comme un alter-ego solaire du Fly Pan Am, autre formation de génie du label : alors que chez ces derniers la répétition chétive perturbée de bruits parasites génère une tension étouffée, impalpable, Glissandro 70 obtient à partir d'un principe similaire de petits tableaux délicats qui rayonnent d'une lumière fragile et paisible.



Et le mieux dans tout ça c'est qu'on se retrouve vraiment pris à parti par le groupe dans la création de leurs morceaux, et j'insiste sur le terme car la force de l'album, c'est son écriture d'apparence modeste qui petit à petit se dévoile au point que les compositions nous apparaissent absolument évidentes, jusque dans leur surgissement imprévisible à partir des éléments les plus infimes. A ce titre, le sommet de l'album est atteint avec ce "Bolan Muppets" baignant dans une mélancolie qui émerge sans prévenir de frottements de cordes, du flottement de quelques notes de guitare stellaire, de voix malingres, pour nous engloutir doucement, nous emporter et finir par nous bercer chaudement dans un va-et-vient qu'on voudrait sans fin.


Thelonius.

3 commentaires:

  1. Mais Constellation est mort à noël non?
    Toute façon j'aime pas la musique en général.

    RépondreSupprimer
  2. Glissandro 70, c'est faux par contre, il est à Glyon maintenant et il a le 9. Et puis y'a quand même Gc.ronaldo, Giniesta, Gmamadou niang sont meilleurs.

    RépondreSupprimer
  3. Lulz Vincent !

    Quant à Glissandro Lopez 70, j'ai été bêta de m'y fermer en pensant que ça serait aussi chiant que Polmo Polpo, parce que cette chanson-là me plait bien.

    RépondreSupprimer