C'est entendu.

mardi 7 juillet 2009

[Vise un peu] The Pains of Being Pure At Heart - The Pains of Being Pure At Heart

Le premier album de The Pains of Being Pure At Heart est un tas de bouse. Face à un tel album, le moment est enfin venu de parler de la responsabilité, si elle existe, de tout musicien envers son public, et plus spécifiquement de la manière dont cette responsabilité est liée à la situation politique que nous, nous tous, et forcément le rock, sommes contraints d'accepter du seul fait que tant de groupes que nous écoutons viennent des États Unis tels qu'ils sont aujourd'hui (à savoir une nation démocrate engluée dans son autosatisfaction post-électorale : Au Revoir Fascisme Latent, Bienvenue Au Pays des Nounours).

Le premier titre de la face A, Contender, me fait penser à ma grand-mère gerbant son sherry dans la baignoire le soir où nous avions mangé du poisson avarié, quand j'avais trois ans. La première chose que l'on remarque, c'est que le groupe n'a aucune idée. Faire de la twee pop, c'est déjà être confronté à la difficulté de ne pas être trop gnan-gnan et surtout d'éviter de sombrer dans la facilité en copiant tous les canons du genre. Le problème, c'est que si ce groupe a eu tant de succès depuis six mois, notamment sur Internet, c'est parce qu'à leur recette twee pop ils ont adjoint une sauce aux champignons shoegazes, ce qui n'a pas manqué de faire sauter au plafond tous les vieux fanas de My Bloody Valentine, tous heureux d'enfin entendre le troisième album de leur groupe favori, joué par d'autres (qui ont l'âge de leurs enfants). Non, je vous le dis, il n'est pas possible de me duper : il n'y a rien dans cette chanson sinon une sombre violation de copyrights, un plagiat virulent de tout ce qui a pu se passer de "mignon" en Angleterre entre 1987 et 1990.
Le véritable impact de ce qui se passe ici peut ne pas vous frapper la première fois, mais si vous réécoutez ce titre deux ou trois fois par jour pendant une semaine ou deux, surtout au casque, vous finirez par comprendre, dans un flash de révélation, que vous êtes sourd d'une oreille.

Le deuxième titre est un agréable changement de rythme car j'ai versé du pinard dans les sillons, et ça sonne nettement mieux. Il faut dire qu'avant la mise à sac arrosée de ma platine, j'avais perdu une ou deux oreilles en me mangeant Come Saturday, resucée étonamment plate du mur de son vibrant de Jesus&Mary Chain.



Malgré cela, je pense que la véritable signification des paroles, plutôt denses et cryptiques, ne peut être vraiment appréciée que grâce à l'achat d'un sonotone.

Cet album m'a inspiré une indifférence si totale que je ne peux me résoudre à décrire les autres titres. De toute façon, les présenter un par un c'est la barbe, et l'album ne coûte que 14.99 euros dans les bonnes boutiques, alors allez-y, achetez-le et voyez par vous-même si vous l'aimez ou non. Qui suis-je, qui est donc tout autre critique ou tout autre être vivant à la surface de la Terre, pour vous dire comment sonne un morceau de musique ? Seules vos oreilles peuvent le faire, comme elles seules savent le faire. Ai-je raison ou tort ? Bien sûr que oui. Je sais bel et bien que je m'en vais briser ce disque sur la tête du premier débile Jesus Freak ou Hare Krischna qui passe, rien que pour le pied.

C'est pourquoi, avant de signer de mon nom en bas de cette page et d'attendre les commentaires hargneux de tous ceux que la hype médiatique autour de ce groupe de nuls aura convaincus, j'aimerais vous laisser réfléchir à la pensée suivante :

Il est grand temps que tout ce beau monde cesse de s'astiquer sur leurs vieux exemplaires du NME ou sur les pochettes conservées sous plastique de leurs originaux de Loveless ! Je connais des pornographes plus inspirés que toute cette clique de Docteurs Frankenstein de la musique pop.




P.S. : Il est temps de vous révéler le pot-aux-roses : à vrai dire, je n'ai pas passé beaucoup plus de temps à écrire cette chronique que ce groupe n'en a passé à écrire son album. En effet, si les idées exprimées plus haut sont bien les miennes, la majorité des mots employés pour les exprimer ont été piochés dans un article intitulé "Comment devenir Rock Critic ? Un voyage Mégatonnique avec Lester Bangs" écrit par Lester Bangs et publié en Français dans Mégatonnique Rock Critic, la biographie de Jim DeRogatis. Cet article propose une trame au lecteur en insistant sur la facilité que représente l'écriture d'une chronique de disque par le premier venu.
Je vous avais promis une troisième partie à la saga Lester Bangs, la voici. Et comme Lester, j'insiste : vous aussi pouvez écrire, c'est à la portée du premier venu (ou presque). N'hésitez pas à vous y mettre !

Un petit rappel, au passage, pour ceux qui auraient raté les précédents articles consacrés à Lester :

2 commentaires:

  1. Nice twist. Je trouvais la critique mauvaise justement. Peut être que ce n'est pas à la portée du premier venu donc?

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  2. Ce n'est effectivement pas ce que Bangs a écrit de mieux, vu qu'il ne fait que proposer une sorte de brouillon montrant à ses lecteurs comment écrire quelque chose de basique. Cependant ce groupe ne vaut pas bien mieux qu'un brouillon.

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