C'est entendu.

dimanche 8 février 2009

[Vise un peu] Indie Pop en 2008, Chapitre 1




Girls - Lust for Life / Hellhole Ratrace [Singles]

Originaire de Frisco, ce duo, composé de Chet "JR" White à la batterie et Christopher Owens à la guitare et au chant, a été l'une des révélations de l'année pour le magazine MagicRPM.
A leur actif, seulement deux singles, depuis longtemps épuisés, donnant dans l'indie pop matinée de lo-fi et de shoegaze juste ce qu'il faut pour que le chant lâche d'Owens fasse son effet et que leur son soit varié.
Sur les cinq chansons du lot, le groupe s'essaie donc à plusieurs styles, avec grande réussite (Lust For Life, pop song très efficace, Hellhole ratrace, hymne langoureux de pop baroque) ou erreur de trajectoire (Morning Light, shoenoise inutile).
J'étais assez curieux et méfiant vis à vis de ce groupe, mais je ne peux qu'avouer être impatient de mettre la main sur leur premier LP, en espérant qu'ils feront les bons choix.











The War on Drugs - Wagonwheel Blues

J'ai découvert cet album dès sa sortie, et est très vite née une relation d'amour/haine, de chaud/froid, de jambon/fromage. Un jour ce disque me cramait la gueule au chalumeau, le lendemain il me gelait les roubignoles sur place.
Mené par Adam Granduciel (super blaze), ce groupe de Philly, au final, m'a choppé comme il faut.
Leur musique (que j'inclus volontiers dans la catégorie - que je créé pour l'occasion - "faisons de la musique neuve et de notre temps en 2008") est une sorte d'indie folk rock psychédélique, autant inspiré par l'indie pop lo fi de la fin des années 80 que par Animal Collective. Le mélange peut se révéler étonnant ou dispensable pour certains, mais, moi ça m'a choppé. Ce n'est pas forcément le disque vers lequel je reviens le plus souvent, mais il fait partie de ceux sortis en 2008 que je considère importants (cf l'article sur Foals) car reflets de leur temps.
Entre synthés (en retrait) et guitares (mêlées), la voix nasale de Granduciel est quasiment le seul élément mouvant de la transe produite sur la quasi longueur de l'album, exception faite de quatre pistes: les deux introductives Arms Like Boulders et Taking the farm, la tubesque Buenos Aires Beach, et la postface lofi et sucrée Barrel Of Batteries, mon petit plaisir personnel.
J'en viens à comparer leur musique à celle d'Animal Collective et si vous écoutez ce disque vous allez me dire que ça n'a rien à voir, et vous n'aurez pas tout à fait tort, mais AC est une influence claire du son du groupe (et du chant d'Adam Granduciel), et dans un vaste registre d'indie pop psychédélique, je trouve des points communs à ces deux groupes, même si leurs méthodes divergent totalement (AC se basant d'avantage sur les machines et les harmonies vocales, alors que TWOD est un groupe à guitares au songwriting plus classique).

Le LP n'est pas non plus irréprochable, et si c'est un début très prometteur, il y a quelques petites erreurs (notamment l'enchainement de chansons très (trop?) longues sur de courtes pistes quasi instrumentales, chose assez rédhibitoire pour moi). Il apparait aussi un certain manque de variété dans le songwriting de Granduciel, très ensoleillé par ses aînés des années 70.
Car oui ce disque a un gout de soleil, et en majeure partie du fait du tube: Buenos Aires Beach, firmament de l'écriture pop aérienne de Granduciel, tout en voix nasale enregistrée "à la" Avey Tare, jouant sur une guitare acoustique absolument rythmique, appuyée par une batterie militaire, et une seconde guitare claire et vibrante. C'est l'archétype de l'album. Un refrain singalong, un soleil rêveur dans cette guitare claire, et une erreur: le fade out de fermeture.
Vous l'aurez compris, je suis très impatient d'entendre ce que le groupe peut produire ensuite, car si les erreurs de ce LP sont corrigées, cela pourrait devenir MON groupe psychédélique des 10's.

Un disque que je vous conseille vivement d'écouter (plusieurs fois), même si c'est pour le haïr par la suite.

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