
(Madvillain - ALL CAPS)
Des références perpétuelles à la pop culture la plus impénétrable, tendance comics et série-B fauchée (ce qui amène souvent à des collages hilarants de répliques sur-excitées et de vieux programmes radios un peu allumés), des moments de bravoure de non-sens que mâchonne avec nonchalance la grosse voix molle de DOOM, et surtout des instrumentations hautement improbables qui se permettent de passer de Frank Zappa aux Temptations en passant par les B.O. des films de Russ Meyer : tout dans "Madvillainy" dégage une étrange aura de cool, une ambiance tordue qui le rend à la fois incompréhensible et immédiat. Si l'album entier semble aller n'importe où, il faut bien avouer qu'il touche sa cible à tous les coups, si bien que l'on se surprend à se repérer très vite dans ce dédale bordélique débordant d'idées. Réussir à faire accepter sans problèmes ses parti-pris les plus tordus, c'est un peu la marque des grands albums, non ? En guise d'exemple, le tube inattendu ALL CAPS, c'est MF DOOM qui nous explique pourquoi son nom doit s'écrire en majuscules dans une ambiance pop art délicieuse.
Thelonius.