Je prends le pari que d'ici quelques mois ou quelques années, vous entendrez parler des Legendary Pink Dots. Comme c'est arrivée à tant d'autres avant eux, l'un ou l'autre des grand manitous de l'organisation de festivals finira par tomber sur l'un de leurs disques et il les invitera au BBMix, à Hyères ou au Lieu Unique, ou bien ce sera un gourou des médias musicaux (Jean Vic Chapus, sans doute, Jean-François Le Puil, peut-être) qui leur consacrera un dossier entier sous prétexte de "reformation". Façon de parler, bien entendu puisque le groupe mené par Edward Ka-Spel n'a jamais cessé de s'activer depuis le début des années 80. Les Pink Dots doivent avoir une quarantaine de disques à leur actif et pourtant la meilleure chose qui pourrait leur arriver serait de se séparer quelques années, pour mieux annoncer, après une pause suffisante, leur "reformation". C'est en général le signal qu'attendent les re-découvreurs sus-cités (ça ou bien la mort d'un musicien) pour s'imposer comme des sauveurs de la Grande Mémoire des Oubliés de la Pop. Oh ne me prêtez pas de fausses intentions, je m'inclus bien volontiers dans le lot des opportunistes ! Seulement voilà, les Legendary Pink Dots n'ont pas splitté et si j'ai récemment fait l'acquisition de leur dernier album (paru en 2010) je n'ai pas pris le temps de l'écouter. L’œuvre pléthorique de Ka-Spel et consorts est d'une certaine façon difficile à aborder et encore plus ardue à digérer. Nous y viendrons un jour et nous ferons l'inventaire de tout ce grand bazar mais en attendant que les Pink Dots ne suivent l'exemple de Blur (2009), Pavement (en 2010), My Bloody Valentine (2011), Happy Mondays, Van Halen, At the Drive-In, Refused, Black Tambourine, Codeine (tous reformés entre le 1er et le 15 janvier 2012) ou LCD Soundsystem (la reformation arrivera sans doute en 2013), célébrons leur passé sans autre raison que celle de mentionner une princesse.
La Princesse Coeurdeglace est une caricature de la beauté parfaite que mille prétendants tous mieux armés les uns que les autres ne peuvent déloger de sa tour et que l'idiot du village épouse et ils vécurent heureux pour toujours. Une charmante métaphore du loser magnifique que l'on comprend chère à un Ka-Spel dont la passionnante discographie n'a jamais intéressé grand monde... à tort ! "The Crushed Velvet Apocalypse", paru en 1990, était déjà le dixième LP du groupe en moins de dix ans et pourtant il regorge d'autant de passion que de souci du détail dans une dynamique de popsongs et de psychédélisme ornementé de touches électroniques. Sans jamais s'embarrasser d'une conscience trop précieuse (certains arrangements sont osés et quelques autres donneront l'impression d'avoir pris la poussière mais qu'importe s'ils servent une cause), le groupe ne sonne comme personne d'autre et Ka-Spel chante ses petits contes étranges et paranoïaques avec des voix diverses et un sens aigu de ce qui peut, en termes "pop", favoriser la connivence (malgré une nette tendance à la noirceur) : explosions de sons, montées en puissance, et surtout codas parfaitement fédératrices, comme c'est le cas avec l'histoire de la Princesse Coeurdeglace.
D'ailleurs je ne résiste pas à vous offrir l'opportunité d'écouter une autre chanson issue du même album, afin de vous offrir un (tout petit) aperçu du domaine d'action de ces musiciens de l'ombre pour vendre les disques desquels votre disquaire ne possède aucun rayon dédié.
(Green Gang)
D'ailleurs je ne résiste pas à vous offrir l'opportunité d'écouter une autre chanson issue du même album, afin de vous offrir un (tout petit) aperçu du domaine d'action de ces musiciens de l'ombre pour vendre les disques desquels votre disquaire ne possède aucun rayon dédié.
(Green Gang)
Joe Gonzalez
P.S. : Je vous conseille de consulter le site internet du groupe et de lire l'auto-présentation absolument tordue qu'ils produisent. Vous y trouverez aussi plus d'informations sur leur discographie et leurs récents projets.
Fabuleux groupe, les Legendary Pink Dots. J'ai un faible pour 9 Lives to Wonder, mais je suis loin de connaître toute leur discographie…
RépondreSupprimerIls étaient passés au Sonic à Lyon en avril dernier, Guts of Darkness avait interviewé Edward Ka-Spel pour l'occasion : http://www.gutsofdarkness.com/god/document.php?doc=2a47d23242742fc32cf3ca66d3b2f872