C'est entendu.

vendredi 13 janvier 2012

[45 Tours] Bedhead - The Present

Cette semaine, j'ai essayé, un peu pour vous et beaucoup pour moi, de ralentir le tempo, d'arrêter le Temps pour nous éviter de nous éveiller, de nous confronter aux autres, par angoisse et refus d'obtempérer. Aujourd'hui encore, alors que la journée de travail est avancée et que chacun d'entre nous aimerait que tout s'accélère, permettez-moi de mettre mon holà. Voici une fois de plus une longue et nonchalante tentative de ralentir l'arrivée du weekend et ainsi, peut-être, repousser son terme.




Bedhead était un quintet de Dallas, Texas, mené par les frères Matt et Bubba Kadane et dont le troisième album ("Transaction de Novo") fut en 1998 le chant du cygne. Leur parcours en plein cœur des années 90 les amena à tricoter autour de la naissance du post-rock sur les flammes de ce que l'on avait appelé au début de la décennie slowcore. Ce rock indie neurasthénique, très lent et très sec, défendu bien vite par des groupes très influents tels que Codeine ou Low, devait infecter une partie des musiciens américains indépendants de l'époque (comme Cat Power, The Black Heart Procession ou Smog). Ceux qui comme Bedhead avaient déjà un pied dans les downers et qui écoutaient Galaxie 500, Slint, Tortoise ou même, de l'autre côté de l'Atlantique, les deux derniers albums de Talk Talk, ceux-là devaient même pousser le slowcore vers une rationalisation de sa vitesse et une normalisation en terme de son. Quoi que l'on pense de cette dernière, laquelle me semble directement responsable de l'automatisation (et donc de la mort) du post-rock, je ne peux me résoudre à blâmer les frères Kadane. Comme ces derniers l'ont démontré par la suite avec leur avatar The New Year, ce qu'ils jouaient alors n'était rien d'autre que de l'indie-rock. Au ralenti, certes, mais dans une démarche indie telle que l'envisageaient les musiciens américains dans les années 90 : vers un cool désabusé voire désœuvré. Il s'agissait pas de se prendre pour des compositeurs, des romantiques tire-larmes ou, pire, pour des bêtes de scène à la Mogwai.


Joe Gonzalez

6 commentaires:

  1. Chouette titre, chouette groupe, chouette album, et chouette reconversion avec The New Year.

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  2. Chouette groupe, chouette album, chouette titre, et chouette reconversion avec The New Year.

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  3. Y a un souci avec Mogwai ?

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  4. Je crois. Quelqu'un lui a encore donné a bouffer après minuit, du coup il se met à faire du post-rock boursouflé pendant des heures, et le reste du temps il fait imprimer des t-shirts pour expliquer aux gens que Blur et Gorillaz c'est "du caca lol".

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  5. Oui, Mogwai, c'est vraiment l'un des groupes que je considère comme les plus MAUVAIS et overrated de l'histoire. Désolé !

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  6. A part le fait d'avoir sorti un album avec la tronche de cake de Zidane dessus (et qu'y a-t-il de moins bandant que la tronche d'un footballeur ?), je n'ai rien à reprocher à des écossais qui portent le nom d'une peluche débile et qui font beaucoup de bruits grisatres avec plein de guitare.:)

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