C'est entendu.

mardi 8 février 2011

[Réveille Matin] Low - See-through

Vous savez ce qu'il y a eu après Joy Division ? Je vous le donne en mille : U2. Je veux dire juste après. Parait-il que Bono, le cul vissé sur le bureau de Tony Wilson, lui déclara un beau matin de 1980 que même s'il savait qu'il n'atteindrait jamais le niveau de Ian Curtis, il était là, prêt à en découdre et qu'il serait un talentueux numéro 2, un successeur de rêve. True story. Le fait est que les routes de U2 et de Factory Records ne devaient pas se croiser bien longtemps et quelque part c'est tant mieux parce que Bono et Curtis n'avaient rien en commun et si le premier allait sur les cendres du second bâtir un empire de musique plus physiquement Grande que la Muraille de Chine, la mort de Curtis aura eu cela de bon qu'une fois la folle décennie achevée (circa 1987, juste avant que le rock ne revienne une première fois, bourré de vitamines punk, dynamisé par le grunge), les graines semées par Joy Division se retrouvèrent à nouveau arrosées par des musiciens navrés par l'état de la pop.




Parmi eux, Low enregistra en 1994 un album parvenant à exprimer violence, douleur, angoisse et malaise à une vitesse infra-normale où la réverbération, la basse en avant et la batterie minimaliste devaient autant à Joy Division qu'au slowcore de Codeine et si j'en parle (tant) ce matin, c'est avant-tout parce que j'émets le fol espoir que quelqu'un m'entende et s'inspire de Joy Division, à bon escient, et enregistre un album, un single, un maxi, ce que vous voulez qui sonne autrement que du bonheur décérébré, à savoir 98% de la production musicale actuelle.

La chanson de ce matin est en réalité tirée du second album de Low, "Long Division" (1995) et elle est chantée par Mimi Parker, batteuse, et femme d'Alan Sparhawk (guitare, chant). En aucun cas cette chanson ne fait référence à ce tag bien connu des amateurs de sites pornographiques qu'est le see-through. En aucun cas.


Joe Gonzalez

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