Je n'ai jamais su ce que signifiait "émulsifié" alors l'esprit vagabonde, vous savez, et l'imagination gagne la bataille, ce qui fait que pour ma pomme, "émulsifier" signifie "donner ou avoir une consistance proche de celle de la purée Mousline". Ca n'a peut-être pas du tout ce sens-là et si j'avais pris le temps d'ouvrir mon Robert, j'aurais peut-être évité de dire une bêtise. Du coup, lorsque le chanteur de Yo La Tengo annonce qu'il veut être émulsifié, je me dis qu'il utilise une métaphore pour signifier son désir de "chercher la merde au point de se faire ratatiner par plus costaud que lui". A chaque fois que je passe cette chanson, je me prends donc à imaginer Ira Kaplan dans les pires situations : demandant à Nick Oliveiri (Kyuss Lives !, Kyuss, Queens of the Stone Age, Pénitenciers en tous genres) s'il frappe sa femme parce qu'il en a une toute petite, improvisant un stage diving après avoir gueulé au public qu'il était "pas tout à fait en désaccord avec la politique internationale d'Ahmadinejad", essayant d'arracher le slip de David Douillet... C'est une chanson qui aiguise mon imaginaire !
Pourtant, si Ira, sa femme et son gros bassiste se sont bel et bien confrontés à plus forts qu'eux avec cette chanson-là, c'était plutôt aux Beatles des débuts (dont ils sont depuis toujours gagas), ceux de I Saw Her Standing There ou Twist and Shout. Demander à être émulsifié, en ce sens, c'est avoir une sacrée paire de cojones. Pourtant, j'ai toujours pensé que la demande de Kaplan n'avait jamais été satisfaite tant le pastiche de rock'n roll de la vieille école qui est déployé ici n'a rien à envier aux Papes de la Pop. C'est un peu le cas avec tout l'album, d'ailleurs ("Fakebook", 1990), qui est à l'image de ce que Yo La Tengo a de meilleur : un infaillible amour pour la musique pop (que l'on a souvent pu retrouver à travers leur "Yo La Tengo is Murdering the Classics", ou encore leur long show radio il y a un an ou deux où ils proposaient aux auditeurs de leur demander N'IMPORTE QUELLE reprise et s'exécutaient en direct). Voilà des activistes sous-estimés, voilà des mous-du-genou qui savent envoyer la purée... Voilà l'explication ! Yo La Tengo a émulsifié les Beatles et vous sert un hachis Parmentier bien chaud en guise d'hommage. Belle !
Joe Gonzalez
Joe Gonzalez
On peut encore l'écouter quelque part ce "long show radio où ils proposaient aux auditeurs de leur demander N'IMPORTE QUELLE reprise et s'exécutaient en direct" ? :D
RépondreSupprimerLà il y a les setlists de la dernière qu'ils ont faite au mois de mars cette année : http://www.metafilter.com/101199/Yo-La-Tengo-Live-on-WFMU-2011-AllRequest-Marathon
RépondreSupprimerPar contre pas trouvé à écouter :(
je ne trouve pas ça hyper beatlesien
RépondreSupprimeril y a un coté 50-60s clairement, et des influences communes aux beatles, mais il y a pas quelques éléments qui ne collent pas à commencer par les chœurs "girls group"
en revanche sur le même disque il y a une reprise (superbe) de "you tore me down" emprunté aux Flamin Groovies, expert en imitation des Beatles
la version de Yo La Tengo
http://www.youtube.com/watch?v=_GF4qI0N3Mg
et l'original des Flamin Groovies
http://www.youtube.com/watch?v=y1GGxQcEna4
sur le même album des Flamin Groovies l'absolument génial "yes it's true":
http://www.youtube.com/watch?v=-pAgWfSphYo
Chouettes ajouts, AlexTwist. C'est vrai que leur version de "You tore me down" des Flamin' Groovies est très réussie. J'aime beaucoup cet album des Flamin' Groovies!
RépondreSupprimerEt merci pour le lien, Matt !
Ah ben pour moi, ira c'était le gros. Comme quoi ! Voilà je n'ai rien de mieux à dire.
RépondreSupprimerA quand un nouvel album du meilleur groupe du monde ? :D
RépondreSupprimerRien de prévu pour l'instant, Ira a eu des bobos de santés il y a pas longtemps. J'espère que le prochain sera plus couillu que le dernier. (ils passent au Primavera si tu veux les voir :D)
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