C'est entendu.

samedi 10 décembre 2011

[45 Tours] Sacred Bones Records, bilan 2011

Si vous pensez avoir en tête un bel échantillon de ce qu'a publié le label Sacred Bones en 2011, vous n'avez pas tort, certes, mais il vous manque encore des clés. Il est vrai qu'une bonne partie des artistes signés sur le label officient d'une façon ou d'une autre dans un registre de rock psychédélique à guitares et outre The Men, Moon Duo, Föllakzoid ou Religious Knives, il y a encore Crystal Stilts (dont on vous avait déjà parlé et qui ont publié un EP de garage-pop à la Phil Spector cette année) et Psychic Ills (leur rock psychédélique a tendance à changer à chaque album et cette année, il était teinté d'americana et un brin fatigué) ou Naked on the Vague (des australiens habitués à un no(ise) rock assez violent et qui cette fois-ci proposent un rock psychédélique à tendance gothique, ou l'inverse). Surtout, il y a Human Eye, un combo de Detroit formé autour de Timmy Vulgar, un ahuri passionné par les aliens, et qui joue un rock psychédélique complètement débile, imprévisible et qui vous explosera les synapses à vitesse grand V. Comme si le noise rock tel qu'on l'aime (à tendance synth-punk, précisons-le) s'acoquinait à la fois de l'école Zappa/Patton et du stoner-rock de Kyuss. C'est un grand n'importe quoi que ce quatrième album ("They came from the sky", encore une fois ça parle essentiellement d'aliens) et je vous le recommande chaudement.


(Human Eye - Junkyard Heart)


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(Cult of Youth - The New West)


Sachez aussi qu'un autre pan du label tend à se rapprocher d'artistes un brin plus torturés ou mous du genou. Jesse Lortz, ex The Dutchess and the Duke, a lancé son nouveau groupe (Case Studies) sous les auspices du label et force est de constater que sa country alternative manque sacrément d'énergie et se défait de toutes les influences (Dylan, Stones) que son premier groupe avait. Il y aussi le groupe de neofolk (comprendre folk torturée) de Sean Ragon, alias Cult of Youth, beaucoup plus réussi mais pour lequel il faudra être préparé à se laisser immerger dans les paroles et les beaux arrangements typiques du genre. Et enfin, Sacred Bones a aussi hébergé la musique d'une fille qui côtoie davantage que quiconque sur le label les paillettes des médias indés depuis maintenant presque deux ans : Zola Jesus. Pour l'avoir vue arpenter la scène de l'Olympia de long en large, sans charisme ni bonnes chansons en 2010, j'ai sans doute un point de vue biaisé, mais je dois avouer que sa musique ne m'a pas plus convaincu avec "Conatus", son nouveau disque de darkwave (de l'électropop sombre à souhait et un brin poseuse). A vous de voir où vous vous situez. Vous savez à présent à quoi vous attendre et n'avez plus qu'à faire votre marché dans la production pléthorique d'un label émergent parmi les plus intéressants à avoir surgi ces dernières années du marasme de l'indésphère post-90's. Bonne pèche.


Joe Gonzalez

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