C'est entendu.

samedi 19 novembre 2011

[Vise un peu] Jonas Reinhardt - Music for the Tactile Dome

Jonas n'est pas un homme. C'est une machine, dirigée par quatre hommes. Une machine à voyager dans le temps, dans l'espace et dans l'imagination, comme on a l'habitude d'en chroniquer ici-même (Le Révélateur, pour n'en citer qu'un). Jonas Reinhardt est aussi l'un des avatars du tentaculaire guitariste Phil Manley (dont le principal groupe reste Trans Am) mais c'est avant tout Jesse Reiner (ici aux synthétiseurs) qui mène la barque d'une divagation Tangerinienne de plus certes, mais pas dispensable pour autant. 

Dans une veine (la recherche phono-psychique) où, justement, il n'y a semble-t-il plus grand chose à dire, il reste indéniablement des paysages à photographier et des connections synaptiques à déconnecter chez l'auditeur. Là où Le Révélateur s'est retrouvé cette année acculé dans l'impasse d'une atmosphère cotonneuse certes agréable mais trop familière, avec Jonas Reinhardt, les quatre musiciens de San Francisco parviennent à injecter suffisamment d'énergie cinétique à leur Dome Tactile pour insuffler l'envie à l'auditeur de toucher du doigt les parois de son imagination, tout en ne lui servant que des recettes connues et un univers phono-visuel commun.


(To Lord Eminence)

Rien n'est alors véritablement neuf et c'est une sorte de visite touristique du Dome qui s'opère, de ses espaces contemplatifs (To Lord Eminence) à ses toboggans endiablés (Smokey Jotus), un lieu clos qui ne permet aucune échappatoire réelle mais offre le plaisir de s'essayer avec confort et assistance à la dérive psychique, psychédélique et à l'illumination mineure que de telles cascades de synthétiseurs et d'électronique peuvent procurer. Une pilule kosmische supplémentaire pour le monde, et une atelier d'ouverture d'esprit pour les amateurs de voyages internes, de krautrock synthétique et de subtilité.




Joe Gonzalez

1 commentaire: