C'est entendu.

jeudi 10 novembre 2011

[Vise un peu] Castle Face Records presents: Group Flex

Vous vous rappelez de cette époque bénie où vous étiez encore un marmot joyeux et insouciant ? Quand vous passiez votre temps à jouer et à rire avec vos copains-copines, à courir dans l'herbe, à faire des châteaux dans un bac à sable, à découvrir des merveilles dans le grenier de vos grand-parents, à échanger des Pokémon à la récré, à vous amuser d'un rien (au point que vous aimiez même parfois découvrir les gadgets en plastique offerts dans les paquets de céréales (*)) ?

Oui ? Tant mieux ! Pas tout à fait ? Bon, OK, moi non plus. Je me rappelle aussi et surtout de l'instit' tarée qui ligotait les gosses sur leurs chaises et me faisait peur au point que je n'osais même pas la regarder en face ; du gros redoublant trois fois plus musclé que moi qui me rackettait mes Lila Pause et mes Kinder Délice à la récré ; je me souviens qu'en fait, je détestais l'école, y compris la récré, que je n'avais aucune envie d'être avec les autres que je ne connaissais pas vu que je venais de déménager, et que je voulais juste être en vacances et jouer à la Super Nintendo. Ou à la Megadrive chez un de mes copains, ou à toutes les consoles qu'avait mon cousin. Non, en vrai je n'aurais aucune envie de retourner *vraiment* en enfance.

Mais jouons un peu le jeu, idéalisons et conservons surtout les bons souvenirs : la facilité avec laquelle les enfants peuvent déborder d'énergie, d'excitation à l'idée de recevoir un nouveau jouet, voir tout endroit comme un terrain de jeu, etc. Vous y êtes ? Hé bien voilà : si vous aimez la pop noisy et le rock psychédélique, et si vous avez un petit côté mélomane collectionneur-fétichiste, "Group Flex" (édité par Castle Face Records) vous fera le même effet qu'une Zuckertüte remplie de bonbons et de jouets variés ! (Si vous ne savez pas ce que c'est qu'une Zuckertüte, regardez à gauche et si vous ne comprenez pas, tant pis : vous n'aviez qu'à être allemands.)


Aussi vite écouté qu'on avale un sachet de confiseries (le disque dure une demi-heure), "Group Flex" est un assortiment de chansons variées qu'on écoute en enfilade (les parfums s'appellent ici Blasted Canyons, Bare Wires, The Fresh & Onlys, Thee Oh Sees, Ty Segall and Mikal Cronin et Here Comes The Here Comes pour la piste cachée sur la première édition mais chut, faut pas le dire, c'est un secret !) et qui procurent un plaisir aussi immédiat que les bidules colorés en illustration ci-dessus, un goût aussi agréable qu'addictif, qui donne envie d'en avoir toujours plus. Sérieusement, le taux de mélodies accrocheuses à la minute sur cet album est impressionnant, et même si le disque ne contient que ça (de courtes chansons de garage rock psychédélique), c'est largement suffisant pour en faire plus qu'une simple compile sympatoche. (Toutes les pistes sont d'ailleurs exclusives.)

Et puis il y a le "jouet" : l'objet même, qui n'est autre qu'un carnet à spirales contenant de grosses pages cartonnées aux bords arrondis, et d'autres pages translucides, multicolores, à motifs métallisés… qui ne sont rien moins que des flexidiscs contenant chacun la musique de l'un des groupes ! (Si vous n'avez pas de platine vinyle ou que vous avez peur d'abîmer le bidule, l'album contient aussi un code pour télécharger les pistes. En 160 kbps, certes, mais c'est du garage rock lo-fi — pas du Ben Frost.)


(Blasted Canyons — Ice Cream Man)

Ce qui me tient lieu de conscience professionnelle me dit que je devrais sans doute présenter chacun des groupes inclus sur la compilation : mais que ce soit la (très relative) lenteur psychédélique des Blasted Canyons (et leurs chœurs inoubliables sur le refrain d'Ice Cream Man), la simplicité et l'immédiateté totale des chansons des Bare Wires, le son plus distant des Fresh & Onlys, celui, quasi-instrumental, aussi "trippé" des Thee Oh Sees ou celui, très rock, de Ty Segall et Mikal Cronin sans oublier la comptine moqueuse de Here Comes The Here Comes, chantée par une enfant sur une mélodie 8-bit, peu importe : le mélange fonctionne à merveille, les sons sont tous assez similaires (et juste assez différents pour ne pas lasser… comme si on pouvait en avoir le temps), avec presque à chaque fois un son rock lo-fi, des mélodies évidentes, une voix masculine et des chœurs mixtes. Court mais rien à jeter. Non, franchement, si vous aimez le genre et que vous pouvez vous procurer le disque, faites-vous plaisir : une petite douceur comme ça, ça ne révolutionne pas le monde mais ça ne se refuse pas.


— lamuya-zimina


(*) J'avoue avoir gardé deux ou trois mini sabres-laser rétractables en plastique qui servent aussi de sifflet. Leur absurdité me fascinerait presque. J'aime imaginer Darth "Benoît XVI" Sidious en train de souffler dans un mini sabre-laser rétractable pour faire un "wiiiiiii !" ou Dark Vador et Luke Skywalker se lancer dans un duel de sifflets et Luke perdre parce que le laser de son sabre-laser ne peut pas se fixer et vient de se rétracter.


P.S. Si vous en voulez plus, plusieurs des groupes présents sur la compilation ont sorti des albums cette année ; je ne les ai pas encore tous écoutés mais je vous conseille notamment le dernier de Thee Oh Sees, "Carrion Crawler/The Dream", qui vient tout juste de sortir et est très sympa !

1 commentaire:

  1. on peut lire le livre sans en retirer les pages, l'effet est assez saisissant sur la platine!

    pour les parisiens il en reste une copie chez Pop Culture

    concernant les groupes

    les Oh Sees ont publié deux albums cette année

    les Bare Wires viennent d'en publier un (leur troisième) en format 10 pouces

    Blasted Canyons a aussi sorti un album cette années

    Ty Segall idem (il est pas top d'ailleurs)

    Mikal Cronin aussi (sur Trouble In Mind)

    les Fresh & Onlys, pas encore mais ils ont réalisé un EP sur Sacred Bones!

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