C'est entendu.

mardi 22 novembre 2011

[Vise un peu] Andy Stott - Passed Me By

Quiconque écoute autant de musique que votre serviteur finit par développer des facilités d'appréhension du son, une sorte de sixième sens (le mot est grand), un instinct né de l'habitude qui permet d'obtenir en un temps record et avec une attention minimale le maximum d'informations de la part d'une quantité donnée de musique. Dans le cas d'Andy Stott, il n'est pas nécessaire de lire son dossier de presse, sa fiche Discogs ou son permis de conduire pour entendre qu'il est anglais. Même la pochette de son deuxième album ne laisse aucun doute : on peut même situer le type dans le Nord de l'Angleterre, voire en Écosse (il se trouve que Stott est mancunien). Ce que j'essaie de vous dire ça n'est pas que vous êtes des branques et moi un cador parce que je sais deviner l'origine géographique rien qu'à sa pochette ou à l'écoute de ses premières secondes. Ce qui est en jeu ici, c'est l'absence de surprise que peut réserver un tel disque pour un baroudeur comme moi, et le peu d'influence que cela a pu avoir sur mon appréciation de la musique jouée par Andy Stott.


(New Ground)

En dehors de toute généralité sur la beauté du son (j'ai peine à croire que l'on puisse tous s'accorder sur ne serait-ce qu'un seul son "beau"), il y a pour chacun d'entre nous des sons plus agréables que d'autres. Certains vont être rébarbatifs pour moi que vous allez porter aux nues et vice versa. Nous nous accorderons un minimum sur d'autres et puis nous avons tous notre petit jardin privé. Je vous le donne en mille : Andy Stott butine dans le mien.

Au fond, son album n'est rien d'autre qu'une succession plus ou moins scénarisée de beats sourds, de nappes électroniques froides (et par là typiquement britanniques), tantôt inquiétantes (Execution), tantôt glitchées (Intermittent), et de basses minimales. Ça et là, une voix (northern soul auto-samplée, ça n'est plus humain, c'est un gadget) et partout, beaucoup d'espace. Rien de très profond, pas comme chez Emptyset. Pas de véritable travail de fond non plus, pas à la manière des artisans de la Border Community en tout cas. C'est une techno minimale qui se rapproche davantage du dub et qui n'a pour vous convaincre que deux forces : la progression de chaque titre tels que les a imaginés Stott (la fréquence de l'oscillation du compas sonore qu'est North to South, par exemple) et surtout, le son-même des machines de l'artiste.


(North to South)

Sur New Ground (qui porte mal son nom tant elle est sans doute la piste la plus extra-référencée du lot), rien ne sort du commun, rien ne surprend et pourtant ces sonorités qui enrobent, bercent, et filent mine de rien des coups de pieds dans les côtes façon "infra", sont le parfait berceau pour accueillir ma position fœtale favorite et qui sait, peut-être la vôtre. Quelque chose dans cette attaque machinale du beat et dans le manteau de bruit qui l'entoure me procure la sécurité d'une étreinte, m'invitent au repos, au sommeil, même. Alors, peu importe qui est Andy Stott, ce qu'il a fait auparavant et ce qu'il fera ensuite. Ça n'est sans doute pas lui qui représente l'avenir de la techno et on s'en cogne. Ce disque ne fait peut-être que passer à nos côtés et tant qu'il est à porté de main, profitons de cette sensation synesthétique euphorisante, hypnagogique, et fichons-nous du reste.


Joe Gonzalez

2 commentaires:

  1. GRoooooos prétentieux ! Si ton but c'est de venir nous dire qu'on pige rien à la musique et que toi t'as tout compris, avec des références musicales étalées partout, c'est bien réussi ! SALOP !

    :D

    Chouette article mon gros !

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