C'est entendu.

mercredi 16 novembre 2011

[Réveille-Matin] Einstürzende Neubauten - Kollaps

Prétendre sans y croire vraiment que le R&B peut se voir justifié ne m'empêche pas de souhaiter de tout mon être que le glissement qui semble se profiler pour les mois à venir dans nos vies se propage d'une façon ou d'une autre à la musique populaire et que, pendant la transition du moins, des sons plus à-propos s'insinuent sur l'échiquier du quotidien. Or, quoi de plus à-propos aujourd'hui que le bruit, la confusion et la violence incompréhensible de la machinerie industrielle dont le glas sonne en même temps que ses cheminées fument de plus belle ? La musique industrielle a commencé avec Throbbing Gristle en Angleterre et s'est propagée au début des années 80 à toute l'Europe (et au monde). Lorsque ses graines ont été plantées en Allemagne, c'est un certain Blixa Bargeld, un anti-dandy maigrelet à la voix caverneuse et éraillée qui s'en imprégna. Pardonnez-moi donc de vous imposer les hurlements de ce jeune avatar humain du rouage métallique et de sa bande de cogneurs-sur-des-matériaux-de-constructions mais il est l'heure de vous réveiller et de tendre l'oreille en direction de ce qui vous entoure.




Avec une conviction que l'on aurait bien du mal (*) à trouver dans les productions radiophoniques, télévisuelles, téléphoniques, ou dans la plupart des disques de noise-rock sortis ces derniers temps, Bargeld hurlait il y a 30 ans d'une façon incantatoire des "Kollaps !" (soit, si mon allemand n'est pas trop mauvais "Effondre toi !" ou bien "Meurs !") ponctués de gueulements inhumains et suppliait son auditeur (qu'il soit un individu, une machine, un bâtiment ou une civilisation, après tout peu importe) de circonvenir à sa demande par des "Bitte ! Bitte !" désespérés, tandis que le reste d'Einstürzende Neubauten (qui signifie : "L'effondrement de nouveaux bâtiments") cognait sur ce qui lui passait dans les mains, guitares comme bidons. A ce niveau-là ça n'est plus de l'indignation, on appelle ça vivre ses idées et vivre son art et c'est quelque chose qui devrait inspirer plus d'un mécontent. Alors, cognez ! Hurlez ! Exprimez votre colère ! Le pacifisme ça n'a jamais produit de très bons disques.


Joe Gonzalez

(*) : à part peut-être chez The Snobs.

5 commentaires:

  1. Je débarque et qu’entends-je ? Einstürzende Neubauten et NIN dés les premiers articles !
    Voilà un blog de qualité que je vais m’empresser de suivre…
    Merci!

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  2. tu es bien Philippe, LE Philippe Maind'oeuvre ?!

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  3. Pour info, les paroles officielles sont :

    Kollaps / bis zum Kollaps
    nicht viel Zeit
    Kollaps / bis zum Kollaps
    nicht viel Zeit
    Kollaps / Unsre Irrfahrten
    zerstören die Städte
    und nächtliches Wandern
    macht sie dem Erdboden gleich
    Kollaps / alles was ich kriegen kann
    Alles in mich rein
    Kollaps / süßer Kollaps
    bitter und bitter und bitter
    bis zum Kollaps
    Horden / die neue Goldene Horde
    diesmal ohne Dschingis Khan
    wir zerstören die Städte
    nächtliches Wandern macht uns blind
    Kollaps / sei mein Kollaps
    Kollaps / nicht viel Zeit / nicht viel Zeit
    schlag schneller schrei lauter
    leb schneller / bis zum Kollaps nicht viel Zeit
    wir sind die neuen Goldenen Horden
    diesmal ohne Dschingis Khan
    bis zum Kollaps nicht viel Zeit
    verbrenn mich reiß mich nieder
    bitter / bitter / bitter / bitter


    Ce qui pourrait se traduire par :

    Effondrement / jusqu'à l'effondrement
    plus beaucoup de temps
    Effondrement / jusqu'à l'effondrement
    plus beaucoup de temps
    Effondrement / Nos odyssées
    détruisent les villes
    et [nos] marches nocturnes
    les rasent entièrement
    Effondrement / tout ce que je peux prendre
    [Tout vient/Que tout vienne] en moi
    Effondrement / doux effondrement
    amer et amer et amer
    jusqu'à l'effondrement
    Les hordes / la nouvelle Horde d'Or
    cette fois sans Genghis Khan
    nous détruisons les villes
    [les] marches nocturnes nous rendent aveugles
    Effondrement / sois mon effondrement
    Effondrement / plus beaucoup de temps / plus beaucoup de temps
    frappe plus vite crie plus fort
    vis plus vite / jusqu'à l'effondrement plus beaucoup de temps
    nous sommes les nouvelles Hordes d'Or
    cette fois sans Genghis Khan
    jusqu'à l'effondrement plus beaucoup de temps
    brûle-moi démolis-moi
    amer / amer / amer / amer


    D'habitude les disques d'Einstürzende Neubauten comportent toutes les paroles accompagnées de leurs traductions en anglais dans les livrets, et on peut les lire aussi sur le site officiel ; je ne suis pas sûr que ça soit le cas pour Kollaps par contre (je ne l'ai pas (encore) en disque).

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  4. Au temps pour moi sur les "Bitte/Bitter" de la fin alors !

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