C'est entendu.

samedi 17 septembre 2011

[45 Tours] I Break Horses - Hearts

Parfois il fait chaud mais on ne voit pas l'ombre du soleil. C'est un peu le cas aujourd'hui, là où je me trouve. Le ciel est blanc. Pas gris, blanc, lumineux, étouffant. Je n'ai jamais aimé voir un ciel blanc, j'ai toujours trouvé que ça manquait de couleurs. Quand j'étais gosse, la pire chose qui pouvait m'arriver était de rentrer chez mes parents après les cours du mercredi matin, manger un bon repas (de préférence des frites et de la saule parsemée de citron avec un grand verre d'eau fraiche), puis tourner les yeux vers la fenêtre et voir un ciel blanc. Ça avait le don de me refiler une migraine instantanée. Quand on est gosse et qu'on a une après-midi pour soi, on a envie de sortir faire du vélo sous un ciel bleu, pas vrai ? J'éprouve toujours cette douleur sourde au niveau du cervelet quand je vois ce monochrome, surtout un samedi après-midi. Alors imaginez-vous des suédois ? Pour eux ça doit être le cancer du cerveau assuré à force de ne voir que ça chaque jour. On dit que notre destin est lié à notre naissance et je suppose qu'en naissant suédois, on est en grande partie prédestiné à mourir comme ça, et à passer sa vie à lutter contre l'écrasant vide du ciel, et que l'on est condamné à écouter beaucoup beaucoup beaucoup de dream pop, la musique de l'ennui oppressant, de l'immobilisme lourd...





I Break Horses est un duo de Stockholm, qui n'a pas su user de discernement ou d'imagination au moment de se trouver un nom et une pochette, qui n'a aucun avenir dans votre discothèque à moins que vous ne fassiez partie des gagas de My Bloody Valentine et Galaxie 500 ou de ces gens qui collectionnent chaque sortie de Jesus&Mary Chain. Un single et puis suffit, pas besoin d'en rajouter, tout est dit. Avec ce single, Grand Blanc est résumé et combattu avec ses propres armes, une grande oppression sous la forme d'un mur de son et la mélancolie de quelques notes de piano. Boudons les éléments et envoyons-nous de la grosse dream-pop en faisant un doigt aux nuages.


Joe Gonzalez

1 commentaire:

  1. J'ai justement écouté leur album récemment et je ne me souvenais même plus de ce groupe avant que ton article me rappelle son existence.
    Je fais partie des gagas de Galaxie 500 mais j'ai pas accroché pour autant. J'ai trouvé ça assez naze.
    Chouette article ceci dit !

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