Débouche-buzz #1

Débouche-buzz s'attaque aux saloperies qui infestent vos canalisations médiatiques avant même que vous n'en ayez connaissance ! Débouche-buzz flingue tout ce qui touche à vos oreilles et qui n'a pas reçu l'approbation du Comité d'Opposition aux Nazes (C.O.N.) fondé, dirigé par et constitué du seul Murray C. Entendu, c'est à dire moi. Débouche-buzz vous sauvera des inévitables faux-pas que vous réservent les hypes exagérées, les "next big thing" piégeurs et les tentations d'amours d'un soir que Satan H. Media ne manquera pas d'agiter sous vos yeux rêveurs. Débouche-buzz ne se commande pas par correspondance, Débouche-buzz arrive directement dans votre boîte-aux-lettres ! Un jour, vous remercierez Débouche-buzz.

Débouche-buzz #1 : Lana Del Rey

Depuis deux ou trois semaines, une certaine Lana Del Rey a fait "pop" sur la toile et plus les jours passent et plus son maquillage et ses grosses lèvres envahissent les ondes wi-fi et avant que vous aussi ne vous laissiez convaincre qu'elle est la nouvelle Kate Bush, Florence, Nancy Sinatra ou peu importe (de toute façon, elle ne semble pouvoir être que l'avatar post-quelque chose d'une artiste passée ou présente), avant que ses trois clips (un par chanson, réalisés par Lana, pour Lana, avec Lana et des tonnes de références culturelles à la pelle par-dessus un gros gros monceau d'ego) ne prennent d'assaut vos propres chaines Youtube, sachez que vous avez affaire à une imposture à peine plus subtile que Lady Gaga, limite moins crédible que Pink et aussi passionnante qu'un maquereau trop cuit. De son véritable nom Lizzy Grant, cette fille de 24 ans s'est dit qu'en peaufinant son look (elle a un peu l'air d'une catin, du coup), en s'affublant elle-même d'étiquettes que les plus nerds d'entre nous n'auraient pas osé dégotter ("Hollywood pop / sad core" / "Gangster Nancy Sinatra") et en bourrant ses clips (les trois chansons en question n'étant même pas encore publiées en tant que single) de pop culture, de cheveux oranges et d'un minimum de retromanie, elle ferait bien vite le buzz. C'est apparemment gagné puisque tout le monde y est allé de sa petite remarque, même si certains ont eu la bonne idée de s'interroger face à un tel produit marketing.

(Blue Jeans)

Quand je lis des webzines supposément respectables porter si vite et si naïvement aux nues un tel non-phénomène, ça me file des envies de baston, pas vous ? C'est peut-être sa façon de minauder en permanence, sa façon de chanter comme si elle attirait le chaland en bord de rocade ou son lyrisme FM épouvantable, c'est peut-être même tout simplement le maquillage qu'elle se trimballe autour des yeux, son bec de lièvre, ses boucles rousses trop bien coiffées ou ses yeux de chien battu (Hollywood sadcore ? Va te faire voir ailleurs !) mais cette fille-là, je lui réserve le seul traitement mérité : un bonne mandale dans les ovaires, et sans sexisme mesdames, promis craché ! Ma haine eût été la même si un homme avait joué à ce jeu. Comment Diable une telle nana a-t-elle pu en aussi peu de temps passer dans autant de webzines indie, comment a-t-elle pu être si vite interviewée, c'est un mystère pour moi. Qui s'intéresse aux idées, au passé, aux lèvres (bon, d'accord, à la limite ses lèvres ont le mérite d'intriguer un minimum !) d'une telle non-artiste ? Elle finira sans doute popstar et on s'apercevra alors, sur le tard, qu'en réalité si elle citait Nancy Sinatra à tout bout de champ, c'est bien parce qu'elle rêvait d'enregistrer de la country et on l'aura tous dans le baba. Je vous aurai prévenus : ne croyez pas à ces balivernes, oubliez dès à présent le nom de cette fille, et évitez sa musique comme la peste, elle n'est PAS une future grande artiste, elle n'est PAS une "chouette découverte saisonnière". Elle n'est rien que du vent emballé dans du papier-cadeau. Ouvrez-le et vous chopperez un rhume.


Murray