C'est entendu.

jeudi 25 août 2011

[Fallait que ça sorte] Keiji Haino - "C'est parfait"...*

* Keiji Haino — “C'est parfait” endoctriné tu tombes la tête la première n'essayant pas de comprendre quelque chose si tu te prépares à la décision d'accepter tout compris / Entre en toi-même cela se résoudra

Avec son apparence androgyne, sa frange soignée, ses habits noirs et les lunettes de soleil qu'il ne quitte jamais, photographié en noir et blanc sur presque toutes les pochettes de ses disques, Keiji Haino fait déjà une certaine impression avant même de jouer la moindre note. Veut-il exhiber son élégance et imposer son image ? Ou en répétant cette image et en ne se montrant jamais autrement l'artiste se fabrique-t-il un masque ? Poseur ou homme-mystère ?

L'écoute de ses disques laisse imaginer que, comme on pouvait s'y attendre, Keiji Haino est un peu des deux. Le plus souvent seul à jouer de sa guitare et à chanter, à faire du bruit et à éructer, à maltraiter son instrument et à hurler, Haino joue une musique à la fois très expressive, délivrée des conventions habituelles et que l'on imagine cathartique… mais aussi hermétique, à tel point que l'on peut se demander parfois si ce que l'on entend est bien une expression lyrique ou plutôt de pures expérimentations formalistes. Ainsi, plusieurs disques de Keji Haino sont intéressants mais difficiles à saisir ou à vraiment aimer.


(extrait)

Ce n'est pas le cas de celui-ci. Ce dix-neuvième (?) album solo, enregistré live, est une œuvre sans pareille : composition ou improvisation de trois quarts d'heure en plusieurs parties, à la fois toujours étonnante et qui suit parfaitement sa propre logique, rarement si ce n'est jamais entendue ailleurs. Ce qui fait la différence, c'est la structure et surtout les rythmes ; les paroles, parfois chantées en douceur (mais toujours quelque peu angoissantes), souvent découpées en courtes exclamations, parfois hurlées, se superposent à des percussions viscérales, endiablées, formant un contraste étonnant et prenant. Folie contrôlée, expressionnisme du rythme, le résultat est saisissant.

"Keiji Haino vs. Keiji Haino", résume un auditeur : on pourrait même aller plus loin et dire "Keiji Haino vs. Keiji Haino vs. Keiji Haino vs. Keiji Haino vs…", tant l'artiste semble s'accompagner et rivaliser avec lui-même simultanément tout le long du disque. On imagine la performance quasi-théâtrale. La musique l'est, en tout cas !


— lamuya-zimina

2 commentaires:

  1. comprend pas le titre..

    RépondreSupprimer
  2. "Haino joue une musique à la fois très expressive, délivrée des conventions habituelles et que l'on imagine cathartique… mais aussi hermétique, à tel point que l'on peut se demander parfois si ce que l'on entend est bien une expression lyrique ou plutôt de pures expérimentations formalistes."

    Théâtre de la cruauté, ce n'est rien d'autre.

    RépondreSupprimer