C'est entendu.

mardi 21 juin 2011

[Réveille-Matin] PJ Harvey - Man-size

Oh ça ne fait de mal à personne un peu de nostalgie, on ne va pas se faire de mal. Ce qui compte c'est de ne pas espérer voir le passé ressurgir car la nostalgie disparaîtrait alors et ne serait plus qu'ennui. Mais aucun souci, je crois qu'elle l'a bel et bien fait comprendre à tout le monde : PJ Harvey ne sera plus une rockstar anorexique hurlant sa féminité avec sex-appeal tel un freak humain magnétique. On est tous très heureux et elle la première de cette sage reconversion et je vais peut-être dire une bêtise (n'ayant pas la déontologie de me renseigner autour des plus récentes setlists de ses concerts) mais je l'imagine mal rejouer Man-size, toute de blanc vêtue, avec une autoharpe entre les seins et trois vieux gars pour l'accompagner. Chaque chose à sa place.





Je n'ai jamais compris pourquoi "Rid of me", le deuxième album de Polly Jean avait été enregistré si... bas par Steve Albini, pourtant amoureux de puissance avant tout le reste. Ou bien est-ce la vieille tactique (risquée) consistant à enregistrer pas mal de parties assez bas, notamment le début des morceaux pour obliger l'auditeur pensant "mais on n'entend pas bien ce qu'elle dit la gonzesse, là, c'est une guitare derrière ou le métro aérien derrière ma fenêtre ?" à élever le volume sonore et, du coup, à s'en prendre plein la poire lorsque le refrain des chansons éclate (Man-size n'est pas la seule à fonctionner ainsi sur le disque, c'est un fait). En tout cas, il faut reconnaitre qu'un album aussi sec (plus encore que "Dry", son prédécesseur), insidieux et aussi peu rempli, désossé, un disque d'une telle trempe, bâti sur les seules fondations des roustons de son interprète (qui pour le coup pouvait bien parler de "taille homme"), aidée tout de même par un ingénieur du son lui aussi sacrément burné (le sieur Albini, toujours lui), il mérite non seulement les louanges qu'on lui prête mais aussi que chacun lui donne une chance ou deux, histoire de tester ses limites. Jusqu'à quel point pouvez-vous vous défaire des artifices, du superficiel, des soit-disant "arrangements" ? A-t-on vraiment besoin d'arranger un morceau pour qu'il fonctionne ? PJ Harvey en 93 était l'anti-Gaga, son indéniable contraire. Ça vaut bien un brin de nostalgie, non ?


Joe Gonzalez

3 commentaires:

  1. elle etait deja aussi laide que lady gaga en tt cas!

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  2. Le coup du volume, ça a très bien marché pour moi quand j'ai écouté "Rid of Me" (la piste) pour la première fois !

    Pour ce qui est de l'expression de la féminité sur "Man-Size" (et Rid of Me), c'est un sujet intéressant… on peut se demander parfois si elle l'affirme très fort (ce qu'elle fait souvent) ou si elle la nie ("Silence my lady head/Get girl out of my head"). C'est un peu pareil sur "50ft Queenie" d'ailleurs. J'ai l'impression que c'est plus une question de personnalité que de féminité en fait…

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