C'est entendu.

dimanche 13 mars 2011

Vidéodimanche #21



par Joe Gonzalez
art par Jarvis Glasses






La ou plutôt les vidéos de la semaine, ça n'est ni à PJ, ni à Tyler ni même à Die Antwoord qu'on la doit, ça n'est même pas un clip, d'ailleurs, puisqu'il s'agit d'une session "à emporter" de La Blogothèque consacrée au musicien montréalais Colin Stetson. Ce membre de Bell Orchestre vient de publier un nouvel essai solo, "New History Warfare Vol. 2: Judges", et si j'ai choisi le terme d'essai ça n'est pas pour rien tant cet album expérimental ressemble à une réflexion autour du saxophone. Les deux premiers extraits sont filmés chez Stetson (où l'on peut apercevoir un exemplaire du "Homeland" de Laurie Anderson posé sur le piano, cette dernière fait d'ailleurs une apparition sur l'album de Colin) et les deux suivants dans le local de répétition de Bell Orchestre. La puissance de l'instrument et l'intensité avec laquelle Stetson joue ses pamphlets incite au respect et à l'admiration. Nous vous parlerons bientôt de son album en espérant le voir fouler notre sol au plus vite.







Ponytail viennent de Baltimore. Leurs deux premiers albums étaient pas mal (surtout le second) et ils officient dans un style bordélico-punk qui rappelle par moments Deerhoof (la guitare et la batterie sont dingues). Leur chanteuse est étrange et son "chant" moins lo-fi que lointain fait écho à la pochette (visible ici) du troisième album qui sortira le 12 Avril et qui portera le titre génial "Do whatever you want all the time !". Le clip montre le groupe et la foire de Coney Island à travers des yeux embués et enlunettés et cet incroyable sentiment de cool intense donne envie d'entendre la suite !







Il y a déjà plusieurs mois que Die antwoord avait annoncé la parution prochaine d'un clip pour Rich Bitch. Le voilà et je ne suis pas déçu. A vrai dire, les sud africains font partie des rares artistes à ne jamais vraiment me décevoir à ce niveau-là et même à me donner encore foi en le concept de clip, que l'on pourrait tout de même commencer à considérer comme désuet si de temps à autres (et cette semaine on est plutôt gâtés à ce niveau-là), des choses comme celle-ci ne voyaient pas le jour. A vrai dire, quand Ponytail ou Deerhoof font un clip sympa, voire très réussi ou original pour accompagner une bonne chanson, Die Antwoord procède différemment, ou en tout cas c'est mon point de vue, et leurs clips n'accompagnent pas la chanson, c'est l'inverse. Je sais que certains d'entre vous (et beaucoup de gens en général) peuvent s'envoyer régulièrement la musique du groupe en mp3 CD LP comme vous voulez mais pas moi (ou alors Evil Boy de temps en temps, c'est vrai). Par contre, lorsque je regarde l'un de leurs clips, j'adore la musique et je la trouve totalement à propos. Une fois de plus, en mêlant des imageries iconoclastes et improbables (du PQ orné du visage de Martin Luther King, un costume de catwoman moulant doré, des symboles chrétiens précédant des jurons, etc.), Die Antwoord a un charisme incroyable. Je ne sais pas vous mais j'y crois. Ils sont de tous les plans, et même si Ninja ne fait pas grand chose sur ce morceau, chacune de ses apparitions, fringué comme personne, sourire carnassier, susurrant comme un dingue, il me flingue, il vit son art, et même si son art est vulgaire et même si la musique de Die Antwoord n'est pas la meilleure au Monde, ça n'est pas rien et ça fait d'eux de sacrés cadors.







-- ATTENTION ÉPILEPTIQUES PASSEZ VOTRE CHEMIN --

Lumerians est un nouveau groupe américain qui s'apprête à sortir son premier album. Cet extrait, Gaussian Castles, est une lourde progression psychédélique, qui prend son temps, n'invente rien mais se la joue cool. Pourquoi pas. Le clip en revanche repose sur une idée assez originale consistant à créer un malaise épileptique en enchainant très rapidement des plans plus ou moins fixes sur de grands espaces assez beaux, assez vides, très calmes. Le contraste entre cette nature "morte" et la violence visuelle du résultat est intéressant (et éprouvant à la longue, évidemment).







S'il commence de façon un brin cafardeuse (le fantôme de Satomi se trimballe un peu partout en ville), le clip de The Merry Barracks (l'une des meilleures chansons du dernier album de Deerhoof, que nous avons adoré) finit en trombe lorsque tout explose, à commencer par les têtes des gens et j'aime bien l'idée que ces explosions propulsent des objets insolites (un cupcake, un jouet).







PJ Harvey a décidé d'illustrer par une vidéo chacune des chansons de son dernier album et comme pour The words that maketh murder, nous avons droit cette fois-ci à une version éditée de The Glorious Land, alternant les prises de vue extérieures sur l'Angleterre fantasmée par PJ et des plans rapprochés sur la chanteuse en train de jouer la chanson. C'est toujours un plaisir de la voir tordre sa grande bouche lorsqu'elle chante "Oh Americaaaa, Oh Englaaaaand" (refrain qui est devenu une sorte de gimmick slash cri de ralliement au sein de la Rédaction de CE)







Permettez-moi de revenir un peu en arrière puisque ce clip date de Novembre dernier, mais enfin puisque je découvre seulement Theophilus London, autant vous en faire profiter. La chanson s'appelle Flying overseas et London y est accompagné de Devonte Hynes (alias Lightspeed Champion) et Solange Knowles. C'est un single publié en 2010 et que l'on peut aussi trouver sur un EP sorti en 2011 ("Lovers Holiday"). Le clip, quant à lui, avec ses teintes pastels embuées, sa plage ensoleillée et son datamoshing est une sorte de crossover chilwave réussi et il donne sacrément envie d'aller se baigner. Il y a des chances pour qu'on vous reparle de cet EP mais en attendant, gavez-vous du single et de ses géniales basses, c'est du bonheur en barre.







Vrai faux live sur la lune, c'est en tout cas l'occasion d'entre une chanson du nouvel album de Lykke Li. Alors je vous préviens ça n'est pas ce qu'il y a de plus original, passionnant ou intéressant sur le disque, mais cette ballade très old school, qui ne repose que sur la voix de LL, a de quoi séduire ceux qui (comme moi, ouais j'avoue tout je m'en balance) se sont intéressés à sa musique avec la chanson qui apparaissait sur la BO du deuxième épisode de la saga Twilight. La chanson s'appelle I know places.







Pour la Noël on vous avait proposé une chanson de Yuck qui sonnait comme une ballade façon U2 à l'américaine. Qu'on adhère ou pas (j'ai mes démons, lâchez-moi), sachez que ça n'est pas VRAIMENT le fond de commerce de ce jeune groupe dont le premier album vient de paraitre. Si on en croit le single Get away, leur truc serait plutôt un mélange entre l'électricité de Sparklehorse et un brin de réminiscences du Pavement chanté par Spiral Stairs. Au menu du clip un mélange très 90's de live et de nana à oilpé dans le désert.







Tyler the Creator, encore lui, joue le single qui l'a révélé au piano. Enfin, bon, il fait surtout l'idiot comme souvent, et c'est très bien comme ça. Affublé d'une fausstache, son interprétation vocale de Yonkers est masquée par le son du piano la plupart du temps et ses regards menaçants sont toujours aussi incroyables, surtout pour un gamin de 19 ans tout maigre et en permanence coiffé d'une casquette. Vivement l'album !







Je vous ai déjà parlé de Wild Flag, supergroupe de filles en devenir dont j'attends impatiemment le premier album, et qui consiste en une ex-membre de The Minders, une ex-membre de Helium et deux anciennes de feu Sleater-Kinney. Les voici sur scène à Philadelphie, jouant une chanson de Patti Smith, Ask the angels. Sachez aussi que leur premier single est désormais audible sur le site de NPR (où Carrie Brownstein a travaillé. D'ailleurs cette dernière, qui chante la chanson de Patti, officie aussi depuis quelques semaines dans la mini-série TV Portlandia dans un registre comique pas trop mal, je vous recommande d'y jeter un oeil, on y voit souvent Kyle McLachlan et d'autres guests).

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