C'est entendu.

mercredi 19 janvier 2011

[Réveille Matin] The Strokes - The Modern Age

Les Strokes reviennent avec un nouvel album en Mars 2011 et ça en fait frémir plus d'un mais pas moi. Pourquoi ? Pas par inimitié, non, mais parce que les Strokes, avant d'être un grand groupe de rock, c'est un concept.

(La pochette du maxi "The Modern Age" sorti au printemps 2001)

Il y a dix ans (déjà), la presse musicale "rock" s'extasiait devant une ribambelle de groupes dont la principale caractéristique commune était d'avoir tous plus ou moins emmené avec eux des guitares et des amplis, et c'était très bien et de bonnes choses en sont sorties mais aucun ne représentait mieux cette "sensation" que les Strokes.



Certains (souvent les plus jeunes d'entre nous) pensent encore que le troisième album du groupe est leur meilleur disque, ce à quoi je réponds généralement que si c'est leur disque le plus abouti artistiquement, ça n'est absolument pas leur meilleur disque puisqu'en 2006, le mythe Strokes était désuet. Ce qui compte, ce qui fait que ces mecs-là méritent leur place dans n'importe quel "panthéon du rock" c'est l'excitation qu'ils ont provoquée à leur arrivée, et le tout début, ce sont les singles du premier album, en 2001, puis, très vite, les prestations live à la télévision américaine qui s'en sont suivies où toute une génération de jeunes gens fatigués par les boys bands, les comédies musicales et le trip hop purent découvrir ce qu'était un groupe de rock, et pas avec des images d'archive. On avait l'impression de tout découvrir en voyant Fabrizio Moretti cogner ses fûts, en voyant Albert Hammond Jr. tenir sa guitare si haut et remuer ses bouclettes... L'attitude de Casablancas, entre alcoolémie et détachement, sa façon de tenir le micro si près de sa bouche, nous rendait jaloux, et puis le clou du spectacle était quand même le solo de guitare de Nick Valensi, qui pour les gamins que nous étions relevait de l'acte d'héroïsme, à tel point que je le dis, je l'affirme, ce solo est la clé, c'est là, pile là, que se situe l'excitation, le frémissement, le tremblement de nos genoux, l'envie de faire de la musique de toute une génération, elle est là. Brian Eno aurait dit du premier album du Velvet Underground que "cent personnes seulement l'ont écouté à sa sortie, mais ces cent personnes ont toute monté un groupe ensuite". Imaginez le nombre de groupes formés autour du solo de Nick Valensi à une époque où la télévision et Internet permettaient à tout le monde d'écouter les Strokes...


Joe Gonzalez

5 commentaires:

  1. J'en bande.
    La vraie rage adolescente est surtout ici : http://www.youtube.com/watch?v=csD4ZgMPgvg

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  2. Tout à fait ! J'ai d'ailleurs hésité entre les deux vidéos, tout aussi emblématiques l'une que l'autre mais illustrant des aspects différents du groupe.

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  3. Je soutiens franchement ton propos, surtout pour avoir vu Casablancas en solo aux Eurockéennes de Belfort, loin, très loin de ce que j'appelle du bon rock...

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  4. Arf oui aux Eurocks c'était un gloubi-goulba synthétique assez inaudible !

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