Il est tard et comme moi, vous êtes peut-être chez vous, québlos devant BFM ou i-télé, à grimacer sans même vous en rendre compte alors que le Maghreb flambe pendant que les chefs d'État chers à nos cœurs prennent des vacances en Suisse. Et comme moi, vous n'y comprenez peut-être plus rien et vous avez coupé la téloche, dépités après avoir senti monter en vous une envie de meurtre devant deux débiles mentaux se coupant la parole sans s'écouter (on appelle ça "débattre").
Makeshift Swahili, soit dans la langue de Molière du swahili improvisé, c'est exactement ce que l'on peut avoir l'impression d'entendre venant de la voix des médias et celle de nos politiciens, vous ne trouvez pas ? Avec cette chanson, issue de leur second album (l'expérimental et extraordinaire "Deceit", sorti en 1981), les anglais de This Heat n'essayaient même plus ("it's too late now to start complaining") de s'insurger contre la complexité d'une langue qu'ils auraient aimé plus simple et moins retorse ("monosyllabic, hieroglyphic, etcetera, etcetera"), mais leurs collages et les beuglements anxieux du batteur Charles Hayward en guise de sur-texte obligent à se demander s'ils n'avaient pas raison.
Joe Gonzalez
Joe Gonzalez
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