C'est entendu.

mercredi 29 décembre 2010

[Vise un peu] Arandel — In D

L'un des albums électroniques les plus réussis de cette année vient (si j'en crois le petit logo sur la pochette du disque) de la région Rhône-Alpes, une région fantastique à visiter si vous aimez le Rhône et les Alpes. Ne trouvez-vous pas que votre région manque cruellement de Rhône et d'Alpes ? C'est mon cas, et malgré tous les bretzels et toutes les Vosges que ma région peut offrir, chaque jour je verse une petite larme en pensant “Ah, que ma vie serait parfaite si j'habitais dans la région Rhône-Alpes !”… Enfin, peut-être bien. Je n'y ai malheureusement jamais mis les pieds. Mais je suppose que c'est une région fantastique.



(In D#1)

"In D", le premier album d'Arandel (dont le titre est un clin d'œil à "In C" de Terry Riley), est un album électronique assez inhabituel : en effet, les sons utilisés pour composer cette suite de pistes en ré proviennent tous de voix et d'instruments analogiques (enregistrés, traités et assemblés par le biais de moyens électroniques). Pas de bips, de glitches, de drum machines ni de synthés synthétiques ici. Et dès le début, c'est une ambiance à la fois douce et très mélancolique qui s'installe, des chœurs, des cordes, du xylophone… qui composent une musique à la fois évidente et riche, aux couleurs chaudes et aux jeux de rythmes intéressants.

Et si la première piste, In D#1, peut sembler aux oreilles des plus critiques un peu trop évidente, voire un peu larmoyante, la suite du disque gagne en beauté et en finesse : In D#5 et #6 (deuxième et troisième pistes de l'album), plus minimalistes, viennent prouver qu'Arandel sait créer de très belles pistes avec moins d'objets sonores : les voix prédominent sur ces deux pistes, quasi-fantomatiques sur #5 (mon coup de cœur de l'album), lyriques sur #6, montant en volume et en puissance avant d'appeler de multiples chuchotements, seules "paroles" du disque qui rajoutent encore à la dimension humaine de l'ensemble.

In D#7, quant à elle, met en avant le type de rythmes soutenus et typiquement électroniques du disque (l'un des quelques liens qui rattachent encore l'album à son genre), autour duquel gravitent des mélodies plus libres… Et si l'on croit avoir finalement cerné le son de cet album-flux après cette piste, In D#9 vient tout chambouler, avec une percussion qui arrive en fanfare et fait presque penser à une marche.

La suite est plus discrète (In D#10 peut facilement passer inaperçue en contexte ; c'est là l'un des rares défauts du disque, toutes les pistes valent le coup d'être appréciées mais certaines brillent encore mieux en écoute individuelle) et continue d'évoluer joliment jusqu'à In D#3, sorte de pré-conclusion qui répond en partie à In D#1 et dont la ligne de basse donne un beau mouvement dansant final à l'album.


(In D#5)

Vous l'aurez compris, "In D" est un très bel album, qui part d'idées simples mais originales (un album d'électronique sans sons électroniques, dont toutes les pistes sont des variations sur la même note sans pour autant virer à la monotonie) et très bien exécutées ; un album comme on en entend rarement, à recommander chaudement (y compris aux personnes qui ne sont pas forcément férues d'électronique) et qui accompagnera agréablement vos soirées d'hiver dans le splendide massif du Vercors, tout comme vos belles journées d'été ailleurs. On attend la suite avec impatience !


— lamuya-zimina

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