C'est entendu.

mardi 21 décembre 2010

[Fallait que ça sorte] The Nerves - One Way Ticket

The Nerves est un groupe dont les membres se sont plutôt fait connaître par leurs formations postérieures, soit les Plimsouls pour le bassiste Peter Case, The Beat pour le batteur Paul Collins et… pas grand-chose pour le guitariste Jack Lee, pourtant charnière centrale de l’affaire.

En 1976, on part à peu près de zéro. Il y a certes de glorieux précédents complètement cramés à l’acide dans le courant psyché west coast que les trois garçons vénèrent, mais en activité au mitan des seventies, dans le genre renouveau, on a quoi ? Allez, on va dire Television aux US et Dr Feelgood en Angleterre, pour aller vite. C’est là que notre trio intervient, en formation serrée, clairement désireux de revenir à l’essentiel, c'est-à-dire aux chansons bien tournées pliées en deux minutes trente maxi (format qu’on avait un peu perdu de vue à l’époque), avec des bases instrumentales qui peuvent paraître rudimentaires, mais c’est précisément cela qu’on avait fini par demander après des lustres de rock progressif.

"Rock n’ roll !" proclament donc les trois garçons, qui livrent courant 76 un EP proprement introuvable aujourd’hui et positivement incroyable quand on y repense. Ce vinyle, je connais des gens prêts à affronter la mafia russe pour l’avoir dans leur discothèque, un gros 45 tours qui contient quatre chansons parfaites, dont un certain Hanging On The Telephone que miss Debbie Harry en personne imposera à ses Blondie après avoir chialé auprès de Jack Lee pour qu’il la lui cède.


(Hanging On The Telephone)

Si "One Way Ticket" est important, c’est parce qu’il contient évidemment les quatre titres de l’EP, et dans l’ordre s’il vous plaît, plus quelques friandises présentant un intérêt variable. Car The Nerves fut un groupe absolument météorique dont la quintessence de l’essentiel tient dans ce fameux EP, comme si on ne pouvait pas vraiment se remettre d’une giclée aussi définitive. Pour compléter le CD, on a donc essentiellement du live, présenté dans des conditions limites au niveau du son, mais dans lequel, après avoir inutilement essayé de régler sa chaîne, on sélectionnera, au milieu d’un set fiévreux, Come Back and Stay que le mou Paul Young geindra un peu plus tard, et que le trio joue ici en mode punk.

Un bon témoignage de ce que fut la power-pop américaine prônant le "back to basics" sans se déprendre d’une classe insolente.


AGM

2 commentaires:

  1. Avec Théo on a eu peur que Roland Barthes nous demande de nous asseoir sur son chibre pour causer. Sarieux : il fait peur, dans son cadre, à dominer le tsunami consumériste de débauche qu'il a à ses pieds.

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